Economie
Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, pourrait être entendu, dans les tout prochains jours, par les députés nationaux qui souhaitent en savoir davantage sur la situation actuelle de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC). Une banque commerciale sous tutelle administrative de la BCC pour son redressement suite aux difficultés de trésorerie qu’elle présente depuis près de cinq ans.
« Nous avons saisi la présidente de l’Assemblée nationale pour inviter le gouverneur de la BCC qui devra éclairer la lanterne des députés nationaux sur la situation actuelle de la BIAC qui est incapable de mieux servir ses déposants. Certains épargnants sont aujourd’hui malades et incapables de se prendre en charge par manque d’argent. Certains sont décédés, laissant leurs épargnes à la BIAC de plus en plus insolvable. C’est pourquoi nous voulons voir clair sur ce dossier qui n’enchante pas nos électeurs », a indiqué le député Lokondo sur les antennes de Top Congo FM, une station de radio émettant depuis Kinshasa.
Pendant la législature 2018-2019, le gouverneur de la BCC et l’actionnaire majoritaire de la BIAC sont passés à l’Assemblée nationale où ils ont fourni quelques explications à propos des difficultés qu’éprouve la BIAC.
Le 30 mai 2016, la banque commerciale avait été placée sous administration provisoire, en raison d’une grave crise de liquidité dont les causes restent délicates à déterminer, entre la sous-capitalisation chronique de la banque et la décision de la Banque centrale de stopper une ligne de financement. La BCC avait donc décidé de placer la BIAC sous sa gestion pour tenter de redresser cet établissement bancaire en difficulté de trésorerie. Placée pour 90 jours, l’équipe dirigeante de l’administration provisoire de la BIAC en est à plus de 1.275 jours sans que le redressement de la BIAC tant souhaité soit effectif.
Il y a quelques mois, le gouverneur de la BCC a annoncé que tous les déposants de la BIAC allaient être remboursés et que les négociations étaient en cours pour trouver un repreneur. Et depuis, plus rien.
En novembre 2016, la BIAC, autre fois quatrième banque congolaise, a annoncé sa liquidation volontaire. Une décision prise en Assemblée générale extraordinaire du 4 novembre 2016, étant donné que la banque était en grandes difficultés depuis plusieurs mois.
Dans un communiqué daté du 8 novembre 2016, la BIAC a précisé que « les actionnaires, réunis en assemblée générale extraordinaire et présidée par un mandataire ad-hoc désigné par le président du tribunal de Commerce de Kinshasa-Gombe, ont décidé de dissoudre volontairement la Biac et de désigner un liquidateur ».
Quelques semaines plus tôt, le 11 octobre, une précédente Assemblée générale avait demandé la mise en place de plusieurs éléments permettant d’assurer la continuité de l’activité bancaire et la participation plus active du groupe d’Elwyn Blattner, actionnaire à 100 %, dans le redressement de la Biac, notamment dans la recherche d’un repreneur. « Aucune suite favorable n’a été apportée à cette préoccupation légitime », a annoncé la BIAC.
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