Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Afrique

Algérie : ouverture du premier procès de la « bande » à Bouteflika

2019-12-05
05.12.2019
2019-12-05
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2019_actu/12-decembre/01-08/said_bouteflika_proces_19_0214_1.jpg -

Le procès qui s'ouvre ce 4 décembre promet d'être « historique ». Sur le banc des accusés, des ex-ministres, proches du clan Bouteflika et englués dans des affaires de corruption.

« Ce que l'Algérie vit à partir d'aujourd'hui est comparable à ce qu'a connu l'Italie quand la mafia a été démantelée et que les criminels ont été jugés publiquement. » Pour ce cadre de l'État, le procès qui devait avoir lieu ce lundi 2 décembre et qui a été reporté au 4 décembre, lié à des affaires de corruption qui doit s'ouvrir aujourd'hui à Alger est « historique ». Sur le banc des accusés, d'ex-hauts responsables de l'État : deux ex-Premiers ministres – Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia –, trois anciens ministres de l'Industrie – Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdesselam Bouchouareb, en fuite à l'étranger selon les médias –, l'ex-ministre des Travaux publics et des Transports Abdelghani Zaâlane et un ex-wali (préfet).

Ils devront répondre, entre autres, d'octroi d'indus avantages dans l'intérêt d'autrui, abus de fonction, trafic d'influence, violation de la réglementation des marchés publics… Ces politiques comparaîtront aux côtés de patrons de la filière automobile il y a quelques mois encore très influents – Ahmed Mazouz, Hassan Arbaoui et Mohammed Baïri –, mais aujourd'hui écrasés par de lourdes charges : blanchiment d'argent, dilapidation de deniers publics, trafic d'influence, abus de fonction, passation de contrat en violation avec la réglementation des marchés publics ou encore financement occulte de partis politiques.

La filière automobile au cœur du procès

« Au-delà du débat procédural, relatif au fait que les prévenus devraient être jugés par la Haute-Cour, qui n'existe pas encore, conformément à la loi, en vigueur, ce procès va tenter d'autopsier, le niveau de corruption qui a gangrené les vingt ans de pouvoir absolu du règne d'Abdelaziz Bouteflika et de sa fratrie, qui sera le grand absent de ce procès », résume au Point Afrique Mourad Goumiri, professeur en sciences économiques et président de l'Association des universitaires algériens pour la promotion des études de sécurité nationale. « Ils devront commencer par répondre aux accusations qui pèsent sur eux en ce qui concerne le montage automobile et les facilitées qu'ils auraient accordées à certains opérateurs, également mis en cause lorsqu'ils étaient aux commandes du gouvernement », rapporte le quotidien Reporters.

Les « nouveaux riches » sur le banc des accusés

Mais c'est aussi le procès d'une époque, au cours de laquelle « s'est érigée une nouvelle classe de "nouveaux riches" qui va amasser des fortunes colossales, en un temps record, dans des opérations de dilapidation de deniers publics, sans précédent dans notre pays. Ces oligarques, après avoir consolidé leur fortune, en Algérie et à l'étranger, vont se croire en mesure de revendiquer le pouvoir politique ou en tout cas en partie, puisqu'ils ont été lourdement sollicités pour le financement de toutes les campagnes électorales présidentielles, parlementaires et communales ! », poursuit Mourad Goumiri. « Nous avons donc glissé d'un système où seule l'institution militaire détenait tout le pouvoir réel à un autre, qui se caractérise par une tentative de partage du pouvoir entre cette dernière et une "nouvelle force politique" construite à travers des oligarques, promus par Abdelaziz Bouteflika et sa fratrie, pour tenter de juguler l'influence de l'institution militaire. »

Or, analyse-t-il, cette construction ne pouvait se réaliser sans une connivence étroite, entre les pouvoirs de l'argent et ceux de la gouvernance administrative, qui détenait, entre ses mains, tous les leviers du pouvoir économique : attribution des marchés publics et autres privilèges, financement à travers les banques publiques ; et le pouvoir politique (contrôle des partis politiques, des associations et de la société civile). « À n'en pas douter, les peines prononcées seront très lourdes, s'agissant d'un premier dossier traitant, essentiellement, des détournements liés au montage automobile, qui a généré des milliards d'euros, en termes de surfacturation. Les complicités extérieures seront, sans doute, énoncées durant le procès, mais sans l'identification précise des auteurs, laissant la place à des "tractations politiques" futures », estime-t-il.

« Une mascararde »

Mais la programmation de ce procès, public mais non retransmis à la télévision, à moins de quinze jours de l'élection présidentielle voulue par le chef d'état-major, se fait dans un contexte tendu. « Les avocats, constitués en collectif dans les dossiers à juger, se sont entendus pour demander le renvoi de l'examen des dossiers dans un délai "raisonnable" afin de garantir "les conditions de sérénité et d'équité" nécessaires à un "procès juste et transparent", estimant que la tenue d'un tel procès dans la conjoncture actuelle est impossible », rapporte le quotidien El Watan. En cas de rejet de leur demande par le tribunal, le collectif d'avocats a prévu de boycotter l'audience en signe de protestation. Mais c'est la désorganisation de l'audience en cette matinée du 2 décembre avec l'afflux important d'Algériens venus voir de leurs yeux de hauts responsables au box des accusés qui a finalement causé le report du procès.

Du côté de la société civile, les critiques sont aussi très nombreuses. « Il ne peut y avoir de justice sans changement de régime », estime aussi Mustapha Atoui, président de l'Association nationale de lutte contre la corruption, contacté par Le Point Afrique. Alors que le fondateur et secrétaire général Halim Feddal a été arrêté et placé en détention le 17 novembre. « Ce à quoi nous assistons, ce n'est pas la justice, c'est une mascarade. Ils veulent nous montrer qu'ils luttent contre la corruption, mais ce qui se joue en fond, c'est une lutte de clans. » Djilali Hadjadj, président de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), est du même avis : « La répression de la corruption, notamment à travers des procès, ne peut se mener que dans un contexte de séparation des pouvoirs et d'indépendance de la justice. Or, nous en sommes encore loin… »


Le Point / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites :
8407 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


right
Article suivant France: Le Rwanda devient sponsor du PSG
left
Article précédent Les armées étrangères en Afrique: vers une compétition stratégique

Les plus commentés

Société Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison

17.04.2024, 14 commentaires

Economie Acquisition de concession arable à Brazza par le Rwanda : une arme de destruction économique aux portes de Kinshasa (Analyse d'André-Alain Atundu)

18.04.2024, 11 commentaires

Politique Ève Bazaiba sur Judith Suminwa : « Elle veut avoir un gouvernement des compétents, des hommes et femmes engagés »

16.04.2024, 8 commentaires

Politique Insécurité au Nord-Kivu : la Belgique s’oppose à l’idée de revoir les frontières congolaises sous prétexte d’une médiation

17.04.2024, 8 commentaires


Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance