Culture
Et pourtant, le Collectif des Artistes et des culturels du Congo, (CAC) avait adressé trois mémorandums au Président de la République pour lui faire voir comment le secteur culturel ne tourne pas en République Démocratique du Congo où il n’a toujours pas une politique culturelle pour rentabiliser et mieux défendre l’image du pays.
Seulement, Félix Tshisekedi, dans son premier discours sur l’état de la nation, a parlé de ses grandes ambitions dans tous les secteurs vitaux, sauf la Culture. Comme c’est fut le cas lors de son « programme d’Urgence de 100 jours », le Chef de l’Etat semble toujours oublié le secteur culturel qui, pourtant, est confronté à beaucoup de problèmes et qui nécessite aussi un clin d’œil de sa part.
Or, sous d’autres cieux, par exemple en France, la culture, en elle-même, génère plus de 50 millions de dollars dans le budget de l’Etat. Pourquoi pas en RDC où les potentiels sont énormes du point de vue créatif. Toutefois, une question reste pendante à ce sujet : Est-ce de la négligence ou de l’oubli de la part du Président de la République ?
La Culture doit avant tout être considérée comme l’expression par excellence d’un peuple. Elle en garantit la survie identitaire et lui assure son développement. L’on ne peut espérer une quelconque émergence d’une nation que si les dirigeants prennent en compte les réalités culturelles de cette dernière. Le secteur culturel est le socle permettant une reformulation de la société malade par un retour aux valeurs qui édifieraient sa jeunesse et encourageraient un changement de mentalité et un délaissement des antivaleurs.
Sans investissement réel dans l’homme congolais dans tous les aspects de son environnement, tout projet noble qu’il soit pour le Congo, ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau.
L’ignorance de cette donne primordiale par les dirigeants de ce pays, année après année, a tué à grand feu la Nation et ses repères.
En ce moment historique où la RDC célèbre le premier anniversaire de son alternance démocratique et pacifique au sommet de l’Etat, le besoin pressant d’un changement de mentalité et d’un retour aux valeurs morales est un impératif. Cette transformation ne peut pas se réaliser sans la contribution majeure de la Culture et de ceux qui la représente le mieux, les Artistes.
Ainsi, l’ensemble des professionnels de la Culture mobilisés en ce jour comme un seul homme, ont manifesté leur indignation de constater que la Culture, une fois de plus, ne soit reprise parmi les priorités du Chef de l’Etat.
Sans culture, point de développement
Pourtant, la RDC peut « faire de la Culture un facteur de développement socio-économique ».
Avec ses plus de 80 millions d’habitants, plusieurs centaines d’ethnies, une multiplicité de dialectes, la richesse culturelle de ce pays impressionne le monde entier et le place au sommet de beaucoup de nations et celles de l’espace francophone.
Cependant, il reste donc anormal que les créateurs des œuvres d’esprit ne puissent pas vivre du fruit leur travail. Que ces derniers soient obligés de s’en remettre à la générosité de l’Etat ou des personnes de bonne volonté en cas de décès ou des situations d’extrêmes indigences causées par le fait qu’ils n’arrivent pas à vivre de leurs créations. Or, leurs œuvres font pourtant la fierté de toute la nation et sont appréciées et copiées à travers le monde.
On se rappellera qu’à son arrivé au pouvoir, la plateforme « CAC » qui réunit en son sein toutes les disciplines artistiques en RDC, a dans ses correspondances envoyées au Président de la République, présenté une série de revendications. Cette association a même avancée des propositions avec certaines priorités afin d’améliorer le secteur de la culture qui est rongé par plusieurs maux.
Notamment : Absence d’une industrie musicale, mauvaise politique de gestion et répartition de droit d’auteurs, manque d’infrastructures culturelles adéquates, piraterie des œuvres artistiques, pas de statut juridique pour l’artiste et l’opérateur culturel, taxe sur l’autorisation de sortie, censure, gestion du FPC…
Les artistes abandonnés
Evidemment, toutes ces revendications constituent les cris d’alarme des Créateurs congolais qui souffrent et sont abandonnés à leur triste sort.
Par ailleurs, les artistes ont même défini des stratégies solides et réfléchies pouvant faire du secteur culturel un véritable moteur socio-économique et régénère des millions de dollars dans le trésor public, comme ailleurs.
Ils sont allés même plus loin jusqu’à faire des propositions afin de restructurer et restaurer une bonne politique de la gestion des droits d’auteur au profit des professionnels de la culture et créateurs des œuvres de l’esprit en RDC.
Artisant de la statue de la Fikin: le sculpteur Lufua abandonné
Ils ne cessent d’interpeller le Gouvernement pour les aider à trouver des voies et moyens de replacer la SOCODA sur l’orbite afin de mieux accomplir ses objectifs, qui ne sont autre que la répartition équitable des droits d’auteurs. Car, ce droit constitue le fruit de leurs œuvres et talents en tant que créateurs et producteurs. « L’ouvrier mérite son salaire ».
D’où, il est impérieux que les législateurs pensent à harmoniser les statuts dans le strict ou libéraliser ce secteur de droit d’auteur dans le respect de la loi.
Pourquoi ne pas aussi que le Ministère de tutelle propose un projet de loi dans ce sens en vue d’améliorer le bien-être des artistes, qui sont des vrais ambassadeurs et porte-étendards de la culture du pays à l’étranger.
Autre chose, l’Etat ne dispose quasiment plus des salles pour accueillir les spectacles et de grandes scènes des arts. Alors, il revient aussi aux autorités de prendre des mesures sévères pour réhabiliter les infrastructures culturelles au pays afin de permettre aux artistes de s’exprimer et développer leur talent dans les meilleures conditions possibles. Car, la première règle d’or en art est la qualité et la seconde est la rentabilité sous toutes ses formes d’intérêts.
Les artistes ont avancé des pistes de solutions pour améliorer le secteur qui est confronté à plusieurs défis notamment, en matière d’assurance et de sécurité sociale des artistes et de protection et de revalorisation des œuvres d’art.
Quid de la politique culturelle ?
Donc, il est souhaitable que le Parlement puisse mettre rapidement en place une loi-cadre portant organisation du secteur de la culture en RDC. Malheureusement, rappelle-t-on, le gouvernement a fait une proposition de loi sur les « Principes fondamentaux des arts et de la culture » qui devra servir sous forme d’une « politique culturelle » cohérente comme plan d’action sectorielle. Cette loi sera un outil indispensable établi sur base des ressources humaines, logistiques, budgétaires et stratégiques.
Au-delà de tout, l’artiste congolais n’a besoin qu’un traitement juste à son égard et de jouir de son droit d’auteur. De la mise en place d’une politique culturelle qui va lui doter d’un statut légal et aussi développer l’industrie culturelle efficace en RDC, permettant surtout la protection de ses œuvres d’art sur toutes ses formes parmi les plus expressives, à côté de la musique comme les arts dramatiques (théâtre, cinéma, danse…), les arts plastiques et visuels.
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