2019 : une année marquée par l'avalanche de sinistrés

2019 appartient déja à l'histoire. Mais bien des familles n'ont pas fini de faire le deuil de cette année, qui aura été particulièrement meurtrière pour nombre d'entre elles, marquées à jamais par la disparition de leurs lors des naufrages, accidents de véhicules, crash d'avion, massacres des populations (Est) et autres calamités naturelles. Tels les inondations, les éboulements des terrains, provoqués par des pluies diluviennes sur certains coins du pays. Flash-back.

16 avril 2019. Plus de 100 personnes périssent dans le naufrage d'une pirogue motorisée aux larges du lac Kivu, dans le territoire de Kalehe.

Deux jours plus tard, le président de la République, Félix Tshisekedi, décrète une journée de deuil national en mémoire des victimes. Les drapeaux du pays sont en berne sur toute l'étendue du territoire national.

Devant ses compatriotes, le premier d'entre les Congolais s'était engagé à lancer les travaux de construction des ports modernes à Kalehe pour permettre aux grands bateaux d'y accoster et ainsi mettre fin à ce phénomène de "pirogue motorisée" généralement conçue en bois.

A court terme, il prend des mesures pour que de tels accidents ne se répètent plus. Notamment tous les bateaux qui naviguent sur les eaux congolaises doivent avoir désormais des bouées de sauvetage. Environ 1.000 gilets de sauvetages avaient été octroyés aux armateurs…

La suite de l'histoire ? La parole du chef n'a pas été suivie. Une autre pirogue en provenance de Buzi-Minova pour Goma a chaviré, le 16 mai, à Chegera avec plus de 60 personnes à son bord. Le pire avait alors été évité, mais deux personnes n'avaient pas survécu à ce drame. Pour ce dernier cas, le gouverneur du Sud-Kivu avait annoncé l'arrestation de "toutes les personnes impliquées dans le mauvais chargement de la pirogue"…

Ce n'est pas tout. En août, le pays a compté d'autres morts, dues à d'autres naufrages d'embarcations de fortune.

CRASH D'UN AVION DE LA PRESIDENCE, COLERE DES COMBATTANTS UDPS

Outre les naufrages à répétition sur les eaux congolaises, 2019 a eu aussi son lot de crash d'avion. Mais, un a particulièrement marqué l'opinion. Celui d'un Antonov 72, affrété par la présidence, qui s'est écrasé le 10 octobre, alors qu'il faisait route vers Kinshasa.

Selon la présidence, l'avion transportait huit personnes-quatre membres d'équipage d'Europe de l'Est, trois des gardes du corps du Président de la République, son chauffeur - ainsi que la voiture blindée utilisée par le chef de l'État lors de sa visite à Bukavu.

Cette information a fait monter le ton à Limete, fief de l'UDPS, le parti du chef de l'État. Les militants, qui avaient monté des barricades dans le quartier, étaient en effet persuadés que ce crash était le résultat d'une attaque, qu'ils imputaient immédiatement à l'ancien président, Joseph Kabila…

Devant la permanence du parti à Limete, les différents groupes de la ligue des jeunes ainsi que des motards de l'UDPS brûlent de temps à autre des pneus, sous le regard médusé de la police, créant la panique dans la population.

Jean-Marc Kabund, président a.i. du parti et vice-président de l'Assemblée nationale, a été appelé pour calmer les esprits. Depuis l'estrade du siège de l'UDPS, à l'aide d'un haut-parleur, il s'est dit très déçu, comparant ces militants à ceux de Lamuka, la plate-forme de l'opposant Martin Fayulu, évoquant des infiltrés qui chercheraient à semer le désordre…

UN PETIT PORTEUR S'ECRASE SUR GOMA, DANS UN QUARTIER POPULAIRE

Le dernier crash d'avion de 2019 en RDC a eu lieu en novembre. Un petit porteur de la société Busy Bee s'écrase un dimanche 24 novembre sur Goma. L'appareil aurait raté son décollage selon plusieurs témoins, avant de chuter sur le toit d'une maison dans le quartier populaire de Birere.
Bilan : 26 morts selon le ministère des Transports et Voies de communications qui liait les causes de l'accident à un problème technique. Parmi les victimes, sept personnes d'une même famille, qui résidaient dans l'habitation sur laquelle l'avion était tombé.

La compagnie Busy Bee, avec ses petits porteurs, organise des vols réguliers entre Goma, Butembo et Beni.

Outre les naufrages et le crash, le pays a connu aussi une avalanche d'accidents de véhicules. Le plus saillant est celui qui s'est déroulé dans la province du Kongo Central, où nombre de victimes ont été calcinées. Notamment ceux qui accourraient pour récueillir du combustible qui coulait d'un camion citerne.

INONDATIONS ET EBOULEMENTS DES TERRAINS

Les eaux ont aussi tué, et fait de nombreuses familles des sans-abris. Au moins 41 personnes étaient mortes après de fortes pluies dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 novembre 2019 à Kinshasa. Des victimes ont été emportées par des éboulements de terrain, tandis que deux ponts et une chaussée s'étaient effondrés.

Les communes situées principalement sur les hauteurs de la capitale (Kisenso, Lemba, Mont-Ngafula), ont été les plus touchées. Une quinzaine de personnes étaient ainsi mortes dans celle de Lemba, la plus affectée par ces fortes pluies.

Le 13 décembre, une autre pluie diluvienne a entraîné des pertes en vies humaines et autres dégâts matériels. La capitale n'était pas le seul coin du pays affecté par ce déluge. Il y a eu aussi des inondations à Yakoma, au Nord Ubangui et à Shabunda au Sud-Kivu. De nombreuses familles sont touchées par ces cas d'inondations et érosions dues aux pluies diluviennes.

Ceux des sinistrés qui ont survécu à ces catastrophes ont presque tout perdu. De nombreux sans-abris attendent un relogement-en tout cas ceux de Kinshasa-promis par le gouvernement Ilunga Ilunkamba.

Eu égard à ces désastres, des experts conseillent de revoir le plan d'aménagement du territoire national. Particulièrement, les plans urbanistiques de toutes les grandes villes du pays qui laissent entrevoir une déchirure profonde. Le cas de Kinshasa et de Bukavu.

TUERIES EN SERIE A BENI

Quatre-vingts Congolais ont trouvé la mort à Beni, depuis le lancement, le 30 octobre 2019, des opérations de grande envergure des Forces armées de la RD Congo (FARDC), pour traquer les rebelles ougandais ADF-NALU dans cette partie de la RD Congo.

Cible des FARDC, les ADF avaient lancé, à leur tour, une attaque contre des civils à OICHA, à 30 km au nord de Beni. Ces attaques rebelles ont provoqué des mouvements des populations vers le centre-ville. Les habitants avaient manifesté leur colère en prenant pour cible entre autres la MONUSCO, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Congo. Vivement 2020, en espérant que le meilleur est à venir.