Monde
Les autorités font désormais état de neuf morts et de 455 patients porteurs du mystérieux coronavirus. La mutation du virus pourrait accentuer les risques de propagation, craint Pékin. Une réunion d'urgence se tient ce mercredi après-midi à l'Organisation mondiale de la santé.
A Pékin et dans les grandes villes chinoises, l'inquiétude grandit à mesure que le mystérieux virus se propage à travers le pays. « Tous nos masques ont été vendus et notre fournisseur est en rupture de stocks », indique cette pharmacienne de l'est de Pékin. Les officines et supermarchés de la capitale ont été pris d'assaut depuis mardi et n'ont, pour la plupart, plus de masques ni produits désinfectants à vendre.
« Certains clients m'ont demandé si je prenais les réservations ! », raconte la pharmacienne. « Depuis le début de la semaine, je ne sors plus sans mon désinfectant à main et j'évite les endroits bondés », explique Jinzhi, employée bancaire de 29 ans.
Risque de propagation avec le Nouvel An lunaire
Les nouvelles ne sont guère rassurantes. Dans une conférence de presse aux allures d'« opération transparence », les autorités chinoises ont fait état, mercredi, de neuf morts et de 455 patients porteurs du coronavirus cousin du SRAS.
La Chine est en état d'alerte alors que des centaines de millions de Chinois s'apprêtent à envahir les gares et les aéroports pour retourner dans leur famille ou voyager à travers le monde à l'occasion, samedi, du Nouvel An lunaire. Ces déplacements « ont objectivement accru le risque de propagation de l'épidémie et les difficultés de prévention et de contrôle », a reconnu Li Bi, le vice-ministre de la Commission nationale de la santé, tranchant avec les propos rassurants des semaines précédentes.
Transmissible entre humains par voies respiratoires, «ce virus pourrait muter et se propager plus facilement », prévient encore le haut responsable. Il est recommandé aux habitants de Wuhan, où a été repéré le virus le mois dernier, d'éviter les déplacements en dehors de la ville. Des cas ont récemment été recensés dans les grandes villes chinoises (Pékin, Shanghai et Shenzhen), à Hong Kong, ainsi qu'à l'étranger, aux Etats-Unis , en Thaïlande, en Corée du Sud, au Japon et à Taïwan.
Les craintes d'une pandémie similaire à celle du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui avait tué 648 personnes en Chine continentale et à Hong-Kong en 2002-2003 hantent les Chinois. Le nouveau virus fait l'objet d'une foule de discussions sur les réseaux sociaux.
Sur le Youtube chinois, les vidéos consacrées au sujet sont désormais plus populaires que celles de célébrités ou consacrées aux cosmétiques. Travaillant dans une société de publicité à Pékin, Siqi, 24 ans, a reçu un mail de son employeur l'autorisant à travailler à domicile d'ici les congés du Nouvel An. Dans une autre entreprise, des masques ont été distribués aux employés. La population peine à faire confiance à ses dirigeants, ces derniers s'étant fait taper sur les doigts par l'OMS lors de la crise du SRAS pour avoir dissimulé des informations et permis à la maladie de se propager.
Le souvenir du SRAS
Pékin assure aujourd'hui avoir retenu les leçons du passé et coopérer étroitement avec l'Organisation mondiale de la Santé. Le président Xi Jinping est intervenu personnellement lundi pour ordonner des « efforts de prévention et de contrôle » afin d'enrayer l'épidémie. Un compte Weibo (le Twitter chinois) du Parti Communiste chinois a averti que les responsables qui retenaient des informations seraient « cloués sur le pilier de la honte pour l'éternité ».
Beaucoup d'inconnues demeurent sur la nature et le niveau de dangerosité du coronavirus. A ce stade, le taux de mortalité se situe à 2 % des personnes infectées, un taux très inférieur à celui du SRAS (9,6 %). « J'ai survécu au SRAS, pourquoi j'aurais peur de ce nouveau virus ?, fait mine de s'interroger Monsieur Sun, 70 ans, se baladant sans masque dans les rues de Pékin. Si je l'attrape, cela sera juste la faute à pas de chance ! »
Réunion d'urgence à l'OMS
Une réunion d'urgence aura lieu ce mercredi après-midi au siège de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour déterminer si l'épidémie constitue une urgence internationale de santé publique.
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