Santé
L’Organisation mondiale de la santé a corrigé, ce lundi 27 janvier 2020, son évaluation de la menace liée au coronavirus chinois. De « modérée », elle est maintenant qualifiée d'« élevée » à l’international.
L’OMS, parfois critiquée pour la gestion des crises, risque à nouveau d’être sur la sellette après avoir écrit, selon elle par mégarde, que la menace liée au virus chinois était « modérée » à l’échelle mondiale alors qu’elle la jugeait « élevée ».
Dans le contexte de la montée de l’angoisse mondiale autour du virus chinois, l’évaluation de la menace par l’Organisation mondiale de la santé sème quelque peu la confusion.
Ces derniers jours, l’OMS avait écrit dans ses rapports de situation que le risque était « très élevé en Chine, élevé au niveau régional et modéré au niveau international ». « Il s’agissait d’une erreur de formulation, et nous l’avons corrigée », a expliqué à l’AFP une porte-parole de l’organisation basée à Genève.
Une évaluation du risque qui « n’a pas changé »
« Cela ne veut absolument pas dire que nous avons changé notre évaluation du risque, mais cette erreur s’est glissée » dans les rapports de situation, a-t-elle ajouté.
L’OMS a rendu publics six rapports de situation depuis le début de la crise. À partir de son troisième, le 23 janvier, elle a établi une évaluation du risque. Dans son sixième rapport de situation, diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, l’OMS a corrigé son analyse, assurant que son « évaluation du risque […] n’a pas changé […] : très élevé en Chine, élevé au niveau régional et élevé au niveau mondial ».
Cette correction ne change pas le fait que l’OMS ne considère pas que l’épidémie constitue une « urgence de santé publique de portée internationale ».
Un terme peu utilisé
L’OMS n’a jusqu’ici utilisé ce terme que pour de rares cas d’épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la République démocratique du Congo depuis 2018.
Faisant partie de la famille des coronavirus (comme le Sras), le virus 2019-nCoV provoque des symptômes grippaux chez les personnes contaminées, pouvant aller jusqu’à des syndromes respiratoires sévères. Il a provoqué la mort d’au moins 81 personnes et infecté plus de 2 700 autres en Chine depuis son apparition fin décembre, avant de se répandre jusqu’en Europe et aux États-Unis.
Jugée trop alarmiste pour le virus H1N1
À l’époque du Sras (2002-2003), l’OMS avait vivement critiqué Pékin pour avoir tardé à donner l’alerte et tenté de dissimuler l’ampleur de l’épidémie.
L’Organisation mondiale de la santé a elle aussi été vivement critiquée ces dernières années. Jugée trop alarmiste pendant l’épidémie du virus H1N1 en 2009, elle avait par la suite été accusée, au moment de la terrible épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (2014), de ne pas avoir mesuré l’ampleur de la crise avant qu’elle ne s’amplifie.
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