Afrique
Un nouveau report dans la formation d’un gouvernement d’union nationale au Soudan du Sud n’est “ni désirable, ni faisable”, a soutenu dimanche soir, 9 février 2020, l’organisation est-africaine Igad, médiatrice dans le conflit sud-soudanais, à l’approche de la date-butoir du 22 février.
La formation d’un gouvernement d’union “a été reportée deux fois, en mai et en novembre 2019, et une nouvelle extension n’est ni désirable, ni faisable à ce stade du processus de paix”, a indiqué l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) dans un communiqué.
Ce communiqué a été publié dans la nuit de dimanche à lundi 10 février 2020 à l’issue d’une rencontre entre le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le chef rebelle Riek Machar, en présence notamment du président ougandais, Yoweri Museveni, et du Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, en marge du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba.
Cette rencontre n’a pas permis de trouver d’accord entre MM. Kiir et Machar sur la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation du gouvernement d’union, à savoir le nombre d‘États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières.
Au terme de la réunion, l’Igad a accédé à la requête de M. Kiir de “mener de plus amples consultations avec ses constituants et d’informer le président de l’Igad (M. Hamdok) le 15 février 2020”, selon le communiqué de l’organisation.
Dimanche soir, le ministre sud-soudanais de l’Information, Michael Makuei, a indiqué à l’AFP que M. Kiir souhaite “consulter le peuple”, sans préciser quelle forme cette consultation doit prendre.
Beaucoup de rencontres en vain
M. Hamdok “convoquera un sommet à un moment qui convient à tous” et un endroit qui conviendra à tous, a déclaré à l’AFP Abdullahi Busuri, un responsable de l’Igad, réagissant à l’affirmation du service de presse de la présidence sud-soudanaise selon laquelle un sommet de l’Igad doit être organisé à Juba le 18 février “pour une décision finale” sur la question des États régionaux.
La signature d’un accord de paix en septembre 2018 a permis de réduire les combats au Soudan du Sud, mais une commission des droits humains de l’ONU a regretté vendredi une multiplication des violences armées et des atteintes aux droits de l’homme à l’approche du 22 février.
Le président Kiir et M. Machar peinent à concrétiser certaines dispositions cruciales de l’accord de paix. Ils ont multiplié dernièrement les réunions pour résoudre leurs différends. En vain.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d‘État.
Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique, dont des meurtres et des viols, a fait plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.
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