Culture
Masako Yonekawa était à Bruxelles le samedi 8 février 2020 pour présenter son livre intitulé : « Post-Genocide Rwandan Refugees. Why They Refuse to Return ‘Home: Myths and Realities ».
L’auteur
De nationalité japonaise, Masako Yoneka est une habituée de la région des Grands Lacs. En 1994, elle était en Tanzanie pour le programme d’aide alimentaire aux réfugiés rwandais. Elle a continué en RD-Congo où elle a dirigé une antenne du HCR au Nord-Kivu en 2003 puis en 2007. Elle a également travaillé au Kenya. Elle a vécu dans la région durant une dizaine d’années. Dans le cadre de ses recherches, elle est attachée à plusieurs universités japonaises.
Un livre qui fournit des informations de premier ordre
Le livre de Masako Yonekawa met en évidence le refus répété des réfugiés rwandais de rentrer dans leur pays. Cette résistance dure depuis 25 ans. Basé sur des entretiens menés avec un certain nombre de réfugiés vivant en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord, le livre explique le degré élevé de peur et de traumatisme que les réfugiés ont vécu face au gouvernement rwandais actuel impliqué dans des crimes graves au Rwanda et dans la République démocratique du Congo.
Le livre pose la question de la pertinence de la clause de cessation du statut de réfugiés. Ces exilés, déchus de leur statut depuis le début de 2018, sont à la merci des pays d’accueil qui pourraient les refouler vers le Rwanda, sans ménagement et contrairement au principe de non-refoulement (« pas d’expulsion des réfugiés vers un pays à haut risque»), inscrit dans les textes fondateurs du HCR.
Voici le commentaire que donne le politologue Charles Onana sur le livre de Masako Yonekawa :
« Peu de chercheurs ont pris la peine d’examiner la question des réfugiés du Rwanda depuis les massacres de 1994 ainsi que les raisons de leurs réticences à retourner dans leur pays. Yonekawa réunit son expérience universitaire et sa connaissance du terrain, au sein du HCR, pour offrir une lecture intime, courageuse et documentée sur la situation politique qui a plongé les réfugiés rwandais dans la peur, la terreur et la mort en République Démocratique du Congo.
Témoin oculaire de la détresse et du rapatriement forcé de ces réfugiés puis de leur « réintégration » au Rwanda, elle ose ce qu’aucun expert n’a pris le risque de faire depuis vingt-cinq ans au niveau international : dire simplement la vérité. Et celle-ci donne du frisson car le régime de Paul Kagame n’a jamais cessé de produire des réfugiés depuis deux décennies au moins. C’est de cette hémorragie des réfugiés rwandais que Yonekawa traite ici comme une clinicienne. Elle démontre comment une politique contraire aux droits humains et la promulgation des lois répressives ont conduit de nombreux rwandais (Hutu et Tutsi) à partir en exil. Les entretiens réalisés avec ces réfugiés donnent à l’ouvrage de Yonekawa une force supplémentaire et en font un livre fondamental, le premier qui va aussi loin dans l’exposition des faits, l’analyse politique et le jeu trouble de la communauté internationale ».
Dans son livre : « Masako Yonekawa fournit des informations uniques qui sont à la fois politiquement convaincantes et profondément émouvantes au niveau humain. Il est rédigé par une personne ayant une expérience directe de la tragédie, et il démontre effectivement que la crise humanitaire des migrations forcées dans la région était également une crise politique et un échec de l’engagement international. C’est une lecture essentielle pour quiconque souhaite comprendre cet épisode difficile. »
Français et Américains dans la crise des réfugiés
Pour Yonekawa, « alors qu’il a longtemps été souligné que le gouvernement français avait un rôle à jouer dans le génocide et que cela avait conduit à un vol [fuite ?] massif de réfugiés et d’ex-FAR, les Etats-Unis ont peut-être joué un rôle plus important non seulement dans la formation du FPR avant et après le génocide de 1994, mais aussi en refoulant et en massacrant les réfugiés en RDC en collaboration avec l’APR. Du fait de la promotion du retour ou du refoulement massif des réfugiés, la responsabilité des Etats-Unis est énorme puisque de nombreux rapatriés ont par la suite été victimes de violations des droits de l’homme, y compris la mort et des disparitions ».
« Les Etats-Unis étaient impliqués à la fois dans le refoulement de masse et le ‘‘génocide’’ en RDC – indirectement, et peut-être directement – en même temps ». Avec ces deux faces d’une même pièce « le gouvernement américain réinstallait un gouvernement pro-américain en RDC sous la direction de Kabila ».
Masako Yonekawa a souligné la volonté de l’administration Clincton d’installer de nouveaux dirigeants dits de la « nouvelle génération » dont Museveni, Kagame, Kabila ainsi que Meles Zenawi en Ethiopie, Isaias Afweki en Erythrée.
Elle revient sur le rôle de Roger Winter qui avait été le parrain du Congrès de Washington dans lequel l’option militaire du FPR a été décidée.
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