Kikwit : les femmes se plaignent de la hausse des prix de manioc, maïs et de la braise

Depuis quelques jours les prix de manioc, maïs et de la braise ont monté en flèche à Kikwit dans la province du Kwilu. Les vies dans les différentes familles démunies sont secouées, voire asphyxiées. Ces denrées deviennent de plus en plus rares. Il faut, selon cette logique, parcourir des distances importantes pour en avoir.

Contactées au niveau du ‘’Grand marché’’ de Kikwit, plusieurs femmes haussent le ton, se plaignent et dénoncent cette situation.

«La vie est devenue très chère dans cette ville. Un sac de manioc qui jadis coûtait 50.000 Francs congolais se vend aujourd’hui à 100.000 FC. Un sac de maïs quitte 40.000 FC et se livre désormais à 70.000, 75.000 voire 80.000 FC selon les endroits. Quant à la braise, un sac coutait d’abord 10.000 ou 15.000 FC selon la dimension, mais à ce jour ce sac se vend à 30.000, 35.000 ou même 40.000 FC. Où allons-nous ?», s’insurge Sophie Agada, mère de cinq enfants dans la commune de Lukolela.

Jeanne Pumbukutu, 43 ans, travaille, au grand marché, dans un petit restaurant communément appelé ‘’Malewa’’ : «Mes activités tournent maintenant au ralenti. Face à cette situation de la hausse des prix, j’ai été obligée de changer aussi des prix et même la quantité des condiments à vendre. Un petit ‘’plat’’ que je vendais à 100 ou 1200 FC se vend maintenant à 2000 voire 2500 FC. Mais les clients boudent et fuient. C’est un problème», regrette-t-elle.

De son côté, Patience Nkunzaka, enseignante, voit le nombre d’enfants et des gens qu’elle a à nourrir chaque jour : «Personnellement j’ai sept enfants. Il y a aussi deux neveux et le petit-frère de mon mari. Pour bien manger je dépensais entre 12.000 et 15.000 FC par jour. Aujourd’hui je dépense jusqu’à 25.000 FC. Je ne parviens plus à faire face», se plaint-elle.

Rose Mulangila est économiste : «Cette hausse de prix est due au fait qu’il y a d’abord rareté de ces produits sur le marché, et la devise américaine (le dollar) est passée de 1600 à 1750 FC. Des efforts doivent être conjugués pour améliorer cette situation», déclare-t-elle.