Economie
Le ministre des Finances vient de rendre public le « Plan de trésorerie 2020 », qu’il représente comme le reflet réel du budget 2020 dans sa phase d’exécution. Les chiffres mis à la disposition du public, à savoir des recettes chiffrées à 9.195, 6 milliards CDF, soit 5,460 milliards de dollars américains, et des dépenses de l’ordre de 9.195,6 milliards CDF, soit 5,668 milliards de dollars américains.
Comparées à la loi des Finances 2020 votée au Parlement à hauteur de 18.545, 2 milliards CDF, soit 11,12 milliards américains, et promulguée par le Chef de l’Etat, on assiste là à un rabattement du budget national de moitié. Le patron des Finances explique cette situation par une conjoncture économique défavorable, intervenue quelques semaines après l’examen, par les parlementaires des prévisions budgétaires venues du gouvernement. Il prévient que si ce « Plan de trésorerie 2020 », qui a un caractère contraignant, n’est pas respecté en ce qui concerne l’engagement des dépenses, le recours à la planche à billets serait inévitable, avec les conséquences fâcheuses que chacun peut imaginer.
Les observateurs veulent bien faire confiance à l’expertise de Sele Yalaghuli, le titulaire actuel du portefeuille des Finances. Toutefois, ils aimeraient savoir si le précité a intégré, dans son « Plan de trésorerie », le phénomène du coulage des recettes, érigé en système depuis plusieurs décennies, au niveau des entreprises du portefeuille, des régies financières et d’autres services publics. S’il est acquis que le pays perd chaque année, des recettes publiques de l’ordre d’au moins 15 milliards de dollars américains, ainsi que l’avaient démontré Luzolo Bambi Lessa, l’ancien Conseiller spécial du Chef de l’Etat sortant chargé de la Bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux, ainsi que l’ancien Vice-premier ministre et ministre du Budget, l’opinion serait curieuse de savoir ce qui est fait ou va être fait, au niveau du ministère des Finances, pour faire rentrer le pays dans ses droits. S’il faut totalement désespérer de toute possibilité d’arrêter l’hémorragie financière, l’information devrait également être donnée au public.
Car, si un état des lieux des sources des recettes publiques n’est pas fait, le rabattement automatiquement du budget national de moitié serait du pain béni pour les initiés, passés maitres dans des actes de prédation au préjudice du trésor public et assurés de n’avoir des comptes à rendre à personne.
En ces temps où beaucoup de bruits sont faits autour de l’impératif de la maximisation des recettes publiques et de la mise en œuvre des audits en direction de tous les services et entreprises publics comme privés ainsi que dans tous les secteurs susceptibles de générer des recettes pour les caisses de l’Etat, le message lancé par le ministre des Finances s’apparente à une invitation à laisser tomber toute initiative allant dans le sens de la réalisation d’un budget de 11 milliards de dollars américains.
Cela est d’autant surprenant que lors des débats en rapport avec les prévisions budgétaires du gouvernement, au niveau tant de l’Assemblée nationale que du Sénat, il était entendu que le chiffre de 11 milliards était un minimum à atteindre, car les potentialités minières, agricoles, énergétiques, halieutiques et forestières du pays le prédisposaient à un budget largement supérieur. D’où, d’aucuns sont tentés de croire que le discours du ministre des Finances serait susceptible d’encourager les pilleurs des fonds publics à persévérer dans leur sale besogne de criminalisation de l’économie nationale. Loin d’être clos, le débat sur le « Plan de trésorerie 2020 » est largement ouvert. Laissons le temps au temps pour la confirmation ou le démenti des prévisions ultra-pessimistes de Sele.
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José Sele Yalaghuli, ministre des Finances