Monde
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé, mercredi, de déclencher rapidement une offensive militaire à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où des affrontements ont opposé ces dernières semaines les forces d'Ankara à celles de Damas.
Une opération militaire turque dans la région syrienne d'Idleb n'est plus qu'"une question de temps", a déclaré, mercredi 19 février, le président turc Recep Tayyip Erdogan, alors que les discussions entre la Turquie et la Russie n'ont débouché sur aucun accord.
Ankara, qui appuie des rebelles, et Moscou, qui fournit son aide militaire au président syrien Bachar al-Assad, soutiennent des camps opposés dans le conflit en Syrie. Les deux capitales s'efforcent néanmoins de parvenir à une solution politique et elles ont conclu en 2018 un accord sur une zone de désescalade dans la région d'Idleb leur permettant d'installer des postes d'observation militaires dans ce dernier bastion rebelle du nord-ouest de la Syrie.
Cette fragile coopération est toutefois menacée par une offensive militaire lancée par le régime syrien, qui a coûté la vie à treize Turcs ce mois-ci.
La Turquie exige de la Russie qu'elle contraigne Bachar al-Assad à mettre fin d'ici la fin du mois à cette offensive, qui a provoqué un nouvel afflux de civils vers la frontière alors qu'elle accueille déjà 3,6 millions de réfugiés syriens sur son territoire.
S'adressant aux députés de son parti, l'AKP, Recep Tayyip Erdogan a souligné mercredi que la Turquie était déterminée à faire de la région d'Idleb une zone sûre "quel qu'en soit le coût", même si des discussions se poursuivent avec la Russie.
Craintes de Moscou
"Nous entrons dans les derniers jours permettant au régime (syrien) de stopper son comportement hostile à Idleb. Nous lançons nos derniers avertissements", a prévenu le président turc. "Nous ne sommes pas parvenus aux résultats souhaités dans nos discussions (avec la Russie). Les discussions vont se poursuivre mais il est vrai que nous sommes loin d'obtenir satisfaction sur nos exigences."
"La Turquie a effectué tous les préparatifs pour mettre en œuvre ses propres plans opérationnels. J'affirme que nous pouvons intervenir à tout moment. En d'autres termes, l'offensive à Idleb n'est qu'une question de temps."
À Moscou, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré qu'une telle offensive serait le pire scénario. Il a ajouté que la Russie et la Turquie restaient en contact pour éviter une aggravation des tensions dans la région d'Idleb.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part affirmé que les forces syriennes et russes continuaient de subir des attaques rebelles dans cette région. Il a confirmé que la Russie et la Turquie n'étaient pas parvenues à un accord malgré leurs nombreux échanges.
Recep Tayyip Erdogan a répété que la Turquie donnait jusqu'à la fin du mois aux forces syriennes pour se retirer de certaines positions dans la région d'Idleb. "Nous ne laisserons pas Idleb au régime (syrien), qui ne comprend pas la détermination de notre pays, ni à ceux qui l'encouragent", a soutenu le président turc.
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