Société
La pratique est en passe de s’ancrer définitivement dans les mœurs kinoises. Et elle ne laisse pas d’inquiéter dans une société à la main constamment tendue à chaque disparition d’un être cher qui, de son vivant, a atteint une certaine notoriété dans son domaine d’activité, à défaut d’une notoriété certaine.
Cela va de la musique (toutes les musiques) aux sports, en passant par les médias et les arts plastiques. Voire, quelquefois, des péripatéticiennes patentées. Sans oublier les victimes des sinistres en tous genres : baleinières surchargées qui chavirent, bus bondés transportant de nuit des produits de contrebande ; carambolages spectaculaires sur des chaussées défoncées. Crashes de cercueils volants aux immatriculations trafiquées…
Il ne se passe pas une semaine sans que la Présidence de la République ou l’Hôtel de ville ne soient sollicités par des familles pour une assistance dans l’organisation des obsèques de l’un des leurs. Les institutions sont littéralement assiégées par des membres de familles éplorées qui exigent des funérailles dignes d’un rang que la plupart du temps le disparu n’aurait même pas imaginé lors de son séjour sur la terre des hommes. Par effet de mode, la préférence va à un caveau à 7.000 dollars dans un cimetière de haut standing.
Une Nécropole, pour faire chic. Mais avant, il faut louer un salon funéraire et les services d’une entreprise des pompes funèbres qui fournit le corbillard et des croque-morts en uniforme marchant raides sur la musique d’une fanfare aux stridulations assourdissantes. Le devis, généralement salé à 6 ou 7 chiffres, est volontairement gonflé pour la simple raison que la cohorte de tous ceux qui auront mené les démarches s’y retrouvent. Et comme pour faire pression sur ceux qui tiennent les cordons de la bourse, la dépouille mortelle est abandonnée dans la froidure de la morgue pendant des semaines afin de faire croire à une fausse indigence familiale.
Et le stratagème marche à tous les coups. Quand l’enveloppe n’est pas libérée par l’Autorité sollicitée, après que ses services eurent opéré la ponction de rigueur au titre de commission sur la facilitation de l’opération, ce sont les Premières Dames qui sont mises à contribution. Leur arrivée sur les lieux ne passe pas inaperçue, rien qu’à voir l’escorte militaire qui assure leur sécurité, mais surtout la forêt des caméras qui immortalisent la remise ostentatoire des fonds, précédée d’une prière au mépris de la recommandation biblique selon laquelle quand tu donnes, que ta main droite ne sache pas ce fait ta main gauche.
Il n’entre pas dans notre propos de remettre en question la générosité magnanime des contributeurs aux funérailles de leurs compatriotes. Mais en faire une règle absolue pour des raisons de « visibilité politique » enfreint la morale et rend le peuple paresseux. Que les dirigeants s’assurent de la sécurité professionnelle des carrières de leurs administrés dans leur diversité ; que ces derniers soient assurés que leurs familles organiseront, en temps voulu, leurs funérailles dans la dignité sans recourir à la fausse compassion des politiques soucieux de leur seule image. Le gouvernement a certainement mieux à faire, qu’à jouer au fil des jours à l’Etat-fossoyeur.
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