Monde
L’actuel chef de l’État et son numéro deux se sont tous les deux déclarés présidents d’Afghanistan ce lundi 9 mars 2020. La crise institutionnelle devrait retarder les négociations avec les talibans.
Pendant que les talibans poussent leurs pions, les autorités de Kaboul étalent au grand jour leurs divisions sous les yeux consternés de l’opinion publique afghane. La partie sous le contrôle du gouvernement compte depuis le 9 mars deux présidents, celui qui a officiellement remporté le scrutin de septembre 2019, le chef de l’État sortant Ashraf Ghani, et son rival et ancien chef de l’exécutif Abdullah Abdullah. Chacun a organisé sa cérémonie d’investiture à quelques minutes d’intervalle, en comptant ses soutiens.
La communauté internationale semble avoir choisi son camp en dépêchant ses diplomates au serment de foi d’Ashraf Ghani dont le succès avait été annoncé cinq mois après l’élection. Le dirigeant très critiqué en interne par les Américains a vu son discours brièvement interrompu par les explosions de mortiers, une attaque revendiquée par Daech qui n’a pas fait de victime. Son rival Abdullah Abdullah a joué la carte de la mobilisation populaire au cours d’une cérémonie filmée par les principales chaînes de télévision du pays.
Le temps joue en faveur des talibans
Ces divisions fragilisent un peu plus l’image de la classe politique au pouvoir, accusée de corruption à grande échelle et affaiblie par les attaques des talibans. « Les deux ensemble ont obtenu à un peu plus d’un million de voix sur les 30 millions d’habitants, rappelle Karim Pakzad, chercheur associé à l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris). Et ils semblent incapables de mettre leurs intérêts au service du pays. »
Le scénario renvoie à la présidentielle de 2014, que les deux hommes affirmaient déjà avoir remportée. Au bout de trois mois de blocage, ils s’étaient entendus pour un partage du pouvoir, sous la pression des Américains, qui avait abouti de fait à la paralysie des institutions. Cette nouvelle crise institutionnelle intervient alors que doivent théoriquement s’ouvrir, mardi 10 mars 2020, des négociations inter afghanes entre les autorités de Kaboul, la société civile et les talibans.
Sauf surprise, ces pourparlers actés dans l’accord de Doha entre les Américains et les talibans devraient être ajournés. « Les autorités de Kaboul n’ont même pas annoncé leur délégation. C’est le pire scénario dans la perspective de négociations avec les talibans, estime Karim Pakzad, chercheur associé à l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris). Les talibans ont gagné la guerre, imposé leurs conditions aux Américains et à présent ils arrivent en position de force face à des autorités de Kaboul divisées. Le temps joue en leur faveur. »
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