Afrique
Devant l’avancée inquiétante de cette pandémie, les autorités congolaises appelées à renforcer les contrôles sur les 10 730 Km de frontières que le pays partage avec neuf Etats voisins et sur les 165 poste-frontières officiels dont la porosité n’est plus à démontrer.
Sans sombrer dans la paranoïa et la xénophobie, la République Démocratique du Congo doit aussi se préparer à l’éventualité de l’apparition du coronavirus, plus précisément le « Covid-19 », tel que dénommé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur son territoire. Déjà, dans une déclaration faite samedi 25 janvier à Kinshasa, le ministre de la Santé publique, Eteni Longondo, venait d’annoncer la mise en place des points de contrôle pour tout voyageur en provenance de la Chine.
A en croire le ministre rd congolais, les services d’hygiène aux frontières situés dans tous les points d’entrée en RDC – notamment les aéroports de Kinshasa, Kisangani et Goma – sont équipés pour procéder au diagnostic préliminaire de cette maladie partie de la Chine et qui vient de toucher tous les cinq continents de la planète.
Lier les actes à la parole
Mais les belles paroles du ministre de la Santé ne peuvent dissiper les inquiétudes des quelques 85 000 000 de rd congolais, qui savent pertinemment que les autorités auront du mal à étanchéifier ce vaste pays-continent de 2 345 000 Km2, avec plus de 10 730 Km de frontières avec pas moins de neuf pays et disposant de 165 poste-frontières officiels. Surtout quand on sait que les frontières du pays sont particulièrement poreuses.
De plus, en cas de contamination au Covid-19, la RD Congo pourrait être particulièrement vulnérable, avec des infrastructures sanitaires très mal en point, un personnel médical démotivé, ainsi que des conditions de promiscuité et d’hygiène laissant à désirer. A cela, il faut ajouter le fait que la Chine est le premier partenaire commercial de la RDC, avec pour conséquence des déplacements de population en provenance du pays de Mao Zedong vers celui de Patrice Emery Lumumba et vice-versa.
Conscient sans doute de ses limites face à ce genre de catastrophe sanitaire, le gouvernement de la RDC n’a rien pu faire pour les ressortissants rd congolais qui sont bloqués en Chine. Pourtant, ailleurs sur le continent, les pouvoirs publics se mobilisent, à l’exemple du Maroc dont le roi Mohammed VI a ordonné le rapatriement d’une centaine de ressortissants marocains, en majorité des étudiants, bloqués à Wuhan, en Chine, épicentre du coronavirus.
Une classification des pays africains selon le niveau de risques
D’ailleurs, l’OMS a récemment établi une classification des pays africains selon le niveau de risques. Les plus menacés étant ceux qui font office de hubs aériens à destination de la Chine, comme l’Afrique du Sud, l’Ethiopie et le Kenya. « Il est fort possible que nous ayons des cas sur le continent qui n’ont pas été détectés.
Il est impensable que le continent soit le seul épargné », a récemment déclaré, lors d’une conférence de presse John Nkengasong, le directeur du Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), une agence technique dépendant de l’Union Africaine (UA). L’homme en a profité pour déplorer le manque de kits de diagnostic sur le Continent. Il a toutefois assuré qu’il travaillait avec l’OMS et les fabricants pour améliorer leur disponibilité.
Les pays aux systèmes de santé fragiles misent sur le soutien des puissances mondiales
« Il est urgent de nous préparer à apporter un soutien à des pays qui ont souvent des systèmes de santé fragiles », a insisté le docteur Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’OMS pour l’Afrique : « Cette situation est un motif d’inquiétude pour nous, surtout quand on voit que même la Chine, dont le système de santé a beaucoup évolué ces dernières années, a des difficultés à gérer la situation.
» L’OMS préconise aux gouvernements africains de tout mettre en œuvre pour permettre une détection rapide des cas de coronavirus. Elle conseille aussi d’organiser d’ores et déjà des mécanismes de transport et d’isolement d’urgence des personnes qui seraient touchées.
Quelques cas déjà signalés en Afrique
Si pour l’heure l’Afrique demeure relativement épargnée, il y a eu des cas de contamination en Algérie, au Maroc, en Egypte, au Sénégal, au Nigéria, au Cameroun, et en Afrique du Sud. Mais les représentants locaux de l’OMS jugent « impensable » que la maladie ne s’étende pas sur le continent à partir de l’aéroport de Johannesburg considéré comme le point d’entrée le plus probable.
Comme on le voit, la maladie n’est plus géographiquement loin de la RDC. Et comme gouverner, c’est prévoir, dit-on, nous osons croire que le Gouvernement dirigé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’attendra pas que la maladie se déclare dans notre pays, pour commencer à agir.
La meilleure des précautions à prendre devrait consister à doter les institutions hospitalières de référence des moyens conséquents en termes d’équipements et de médicaments, tout en veillant tout en encadrant ceux-ci d’une bonne gestion. Car, le temps presse.
Parmi les précautions d’hygiène à prendre et qui exige une sensibilisation de la population, il est recommandé le port de bio-masques face à des cas suspects, le lavage des mains à l’eau chlorée ou avec une solution hydroalcoolique, éviter les attroupements, etc
Dernier bilan
Pour rappel, depuis l’apparition du nouveau coronavirus en décembre dernier, 105 836 cas d’infection ont été recensés dans 98 pays et territoires, causant la mort de 3 595 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles hier dimanche. 933 nouvelles contaminations et 39 nouveaux décès ont été recensés depuis le décompte réalisé la veille à 17h. La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao), où l’épidémie s’est déclarée, a dénombré 80 695 cas, dont 3 097 décès.
Ailleurs dans le monde, 25 141 cas (889 nouveaux) étaient recensés ce dimanche matin, dont 498 décès (12 nouveaux). Les pays les plus touchés après la Chine sont la Corée du Sud (7 134 cas dont 367 nouveaux, 48 décès), l’Italie (5 883 cas, 233 décès), l’Iran (5 823, 145 décès), la France (949, 16 décès).
Depuis samedi 17h, la Chine, la Corée du Sud, la France et l’Australie ont recensé de nouveaux décès, tandis que l’Argentine a annoncé son premier mort lié à l’épidémie. La Moldavie, la Bulgarie et le Paraguay ont eux annoncé le diagnostic de premiers cas sur leur sol.
L’Asie recensait au total dimanche matin 89 525 cas (3 162 décès), l’Europe 9 655 cas (263 décès), le Moyen-Orient 6 158 cas (149 décès), les Etats-Unis et le Canada 270 cas (16 décès), l’Océanie 83 cas (3 décès), l’Afrique 78 cas, l’Amérique latine et les Caraïbes 66 cas (1 décès). Ce bilan a été réalisé à partir des données collectées par les bureaux de l’AFP auprès des autorités nationales compétentes et des informations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
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