Afrique
La pandémie du Covid 19 touche aussi les responsables politiques en Afrique. C'est le cas au Burkina Faso, au Nigeria ou en République démocratique du Congo. Mais il semble que le manque de transparence soit la règle.
Mi-mars, au Burkina Faso, le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, a été testé positif au coronavirus, de même que la deuxième vice-présidente de l'Assemblée nationale, la députée Rose-Marie Compaoré, qui est décédée le 18 mars.
Contacté, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, s'est refusé à tout commentaire sur cette question.
En République démocratique du Congo, même si les autorités ne l'ont pas confirmé, plusieurs médias ont annoncé la contamination de la ministre de l'Economie Acacia Bandubola, dont le directeur de cabinet adjoint, par ailleurs son frère, Dédié Bandubola, est lui aussi décédé du Covid-19.
Par ailleurs, sur son compte twitter, Vidye Tshimanga, le conseiller spécial du président Félix Tshisekedi, a annoncé avoir été testé positif.
En dépit de cette annonce, Jean-Marc Kabunda, le porte-parole de la coalition Lamuka en Europe, déplore le manque de transparence de l'exécutif sur les cas de personnalités publiques infectées.
"La communication ne passe pas très bien. Il faut travailler là-dessus. Il faut communiquer, il faut expliquer aux gens pour dire où est ce qu'on en est, qu'est-ce qu'on est en train de faire, quelles sont les mesures qui sont prises concrètement ? On n’a pas d'informations. On ne sait pas qui a fait des tests, on ne connait pas les résultats. Au sommet de l'Etat, s'il y a des gens qui sont testés positifs - comme ici en Europe où cela se sait - ils doivent le dire. Et ils doivent se mettre en quarantaine avec leur cabinet pour ne pas contaminer les autres", déclare-t-il celui qui est aussi l'un des proches collaborateurs de l'opposant Martin Fayulu.
Tharcisse Kasongo Mwema Yamba-Yamba, le porte-parole du président Tshisekedi, n'a pas non plus voulu faire de commentaires sur le sujet.
Quarantaine
Le 24 mars dernier, le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, a annoncé sur son compte Facebook s'être mis en quarantaine après avoir été en contact avec une personne testée positive au Covid-19.
Depuis, il n’y a plus eu aucune nouvelle sur l'état de santé du candidat du parti au pouvoir, le RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix) à l’élection présidentielle d'octobre prochain, comme le regrette le président du conseil d'administration du Mouvement ivoirien des droits de l'Homme (MIDH).
"Comme le président l'a dit, nous sommes égaux devant la loi et devant la maladie. Alors, je ne vois pas pourquoi on devrait faire de l'omerta sur le fait que x ou y soit atteint. Les personnes anodines, il n'y a pas de problèmes. Mais pour ceux qui nous gouvernent, les populations doivent connaître leur état dans la situation actuelle de panique générale" indique Yacouba Doumbia. Selon une source proche du pouvoir, une dizaine de "hautes personnalités" sont en confinement.
En fin de semaine dernière, le président de la Commission de l'Union africaine, le tchadien Moussa Faki Mahamat, s'est lui aussi mis en quarantaine après que l'un des membres de son équipe a été testé positif au Covid-19.
Le président du Botswana s'est également mis en quarantaine. Au Nigeria, selon une source proche de la présidence, la classe politique à Abuja, la capitale fédérale, "est en panique depuis que le directeur de cabinet du président Muhammadu Buhari a été testé positif".
Par ailleurs, de nombreux hommes politiques nigérians de haut rang, dont plusieurs gouverneurs et le vice-président, ont déclaré s'être mis en quarantaine après avoir été en contact avec deux cas positifs, dont Abba Kyari, le bras droit du président Muhammadu Buhari.
Enfin, en Tanzanie, c'est l'opposition qui est touchée avec la mise en quarantaine volontaire de la famille du chef de l'opposition Freeman Mbowe, dont le fils a contracté la maladie.
Mécanisme de remplacement
Que se passera-t-il si certains chefs d’Etat étaient eux-mêmes infectés par le coronavirus ? "La Constitution de ces pays prévoit des mécanismes juridiques pour assurer l'intérim en cas de vacance du pouvoir, d'incapacité temporaire ou prolongée", explique maître Seydou Doumbia, le président d'Avocat sans frontières Mali. Celui-ci déplore aussi l'opacité dans la communication gouvernementale au sujet de cette pandémie dans son pays.
Ainsi, en RDC, en cas d'empêchement ou de vacance, les fonctions du président sont exercées provisoirement par le président du Sénat. ... En cas d'empêchement du président du Sénat, c'est le gouvernement qui exerce collégialement l'intérim présidentiel. Au Burkina Faso, selon l'article 48 de la Constiution, "en cas d’empêchement temporaire, le Président du Faso peut déléguer ses pouvoirs au Premier ministre pour une période n’excédant pas trente jours renouvelables une seule fois.
Le Président du Faso informe les Présidents de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel de la délégation provisoire de ses pouvoirs au Premier ministre.
Si l’empêchement temporaire excède soixante jours, la Conseil constitutionnel se réunit immédiatement et constate la vacance définitive."
L'article 50 précise "qu'en cas de vacance de la Présidence du Faso, les fonctions du Président du Faso sont exercées par le Président de l’Assemblée nationale.
Le président du Botswana s'est également mis en quarantaine. Selon une source proche du pouvoir, une dizaine de "hautes personnalités" sont en confinement."
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