Afrique
Les commémorations annuelles du génocide contre les Tutsis débutent mardi 7 avril. Les massacres, qui ont fait 800 000 morts en trois mois selon l’ONU, ont débuté il y a 26 ans tout juste. Cette année, la pandémie de coronavirus vient perturber les cérémonies.
Ce seront des commémorations un peu particulières qui s'annoncent cette année au Rwanda. Comme chaque année, le pays se recueille à partir de l'anniversaire du début du génocide contre le Tutsis, le 7 avril 1994. Cette année, face à la crise sanitaire mondiale du coronavirus, le Rwanda comme d'autres pays d'Afrique a mis en place des mesures de confinement.
Il n’y aura donc pas de commémorations collectives en 2020, une première en 26 ans. Seule une rapide cérémonie est prévue au mémorial du génocide de Gisozi, à Kigali, la capitale du pays. Les Rwandais sont donc invités à se recueillir chez eux. C’est ce que compte faire Egide Nkuranga, dont presque tous les proches ont été exterminés en 1994. Cette année, il allumera des bougies chez lui, avec sa femme et ses deux enfant. Mais il craint malgré tout de se sentir seul. "Pendant les commémorations en groupe, on partage le chagrin. Même s’il y a un témoignage qui vous mets KO, il y a d’autres gens qui sont là et qui peuvent vous tenir dans les bras et vous dire que vous n’êtes pas seul. Donc ça, ça va nous manquer, franchement."
En cas de problème, les autorités ont mis en place un numéro d’urgence pour les personnes qui souffriraient de crises post-traumatiques et qui auraient besoin de parler à un psychologue.
Un des confinement les plus stricts d'Afrique
Le Rwanda est entré en confinement total une semaine seulement après la confirmation du premier cas. Fermeture des frontières, des écoles, des lieux de cultes et de tous les commerces non essentiels : on ne peut sortir de chez soi que pour aller faire les courses ou pour se faire soigner. Des mesures qui comptent parmi les plus strictes sur le continent.
Pourtant, malgré une forte présence policière, ces mesures de confinement ne sont pas respectées partout de la même manière. Le centre ville de la capitale est désert, mais dans les quartiers populaires, il y a encore beaucoup de gens dans les rues. Et dans les bidonvilles ou dans les marchés, il est difficile d’appliquer la distanciation sociale.
À Kigali, le confinement rime souvent avec perte d’emploi, perte de revenu et donc impossibilité de nourrir sa famille. Le gouvernement a bien lancé un programme de distribution de nourriture, annonçant dans un premier temps viser environ 20 000 personnes, mais dans un pays ou selon la Banque mondiale 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, beaucoup n’ont pour l’instant pas eu droit à cette aide.
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Un vendeur de journaux, dans les rues désertées de Kigali, soumises aux mesures de confinement face à la pandémie de coronavirus, le 22 mars 2020. (SIMON WOHLFAHRT / AFP)