Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Société

Le déconfinement de la Gombe: une nécessite pour la survie des Kinois

2020-04-27
27.04.2020
2020-04-27
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2020_actu/04-avril/27-30/gombeconfine.jpg -

Une semaine après avoir décidé du « déconfinement progressif » du centre des affaires de Kinshasa, l’exécutif urbain n’a toujours pas présenté le cadre général de son plan de riposte maintenant que l’état d’urgence sanitaire a été prolongé de 15 jours. Les habitants de la capitale n’en peuvent plus, car c’est à Gombe qu’ils viennent travailler ou faire la débrouille ou encore faire vibrer les cordes de l’entraide sociale.

La plus petite des communes de Kinshasa entre dans sa quatrième semaine de confinement et la deuxième de « déconfinement progressif », ce lundi 27 avril. Mais le laisser-passer dérogatoire de déplacement est toujours requis pour entrer dans le centre-ville, où sont concentrés les administrations et les affaires, depuis le lundi 6 avril. Pour combien de temps cela va durer encore, s’impatientent les Kinois.

La police, à qui Gentiny Ngobila Mbaka, le gouverneur de la ville de Kinshasa, a confié la mission délicate de faire respecter les mesures sanitaires et de confinement, s’illustre par des excès qui risquent de provoquer l’ire populaire. Pour nombre de Kinois, l’exécutif urbain se doit de présenter le plan général de sa politique de lutte contre la propagation du coronavirus aux élus locaux. 

Entre la relance de l’économie, la réouverture des commerces, marchés et autres services, le retour au travail, la reprise des cours dans les écoles, et l’approvisionnement en masques et gel hydroalcoolique, les dossiers chauds ne manquent pas. En tout cas, le plan doit être détaillé, exigent des Kinois. Pour qui, le déconfinement de Gombe « est bâti sur rien ». « On ne sait même pas quand il va prendre fin. Il ne faut pas que cela aille jusqu’à la fin de l’état d’urgence », fustigent-ils. 

Chute des activités

Depuis le 6 avril, les Kinois résidant dans Gombe ou ceux qui y travaillent sont contraints de rester chez eux. Conséquence : de nombreux services, commerces et le marché Central sont à l’arrêt. D’autres ont eu l’ingénieuse idée d’anticipation en délocalisant tout ou partie de leurs activités, du fait de confinement décrété par l’exécutif urbain pour lutter contre la propagation du coronavirus dans la capitale, estampillée comme le foyer de l’épidémie dans le pays. 

Cette situation a logiquement paralysé le centre des affaires qui ressemble à une ville assiégée du fait de la très forte présence militaire et policière dans les rues. Pourtant le Tout-Kin est trop dépendant du centre-ville. C’est ici que les gens viennent travailler, « se débrouiller » pour leur survie, et demander l’obole auprès des proches, amis et connaissances.

Chaque matin, les Kinois quittent en masse les cités dortoirs pour le centre-ville à la quête du pain quotidien. Et le soir tombé, ils désertent la « ville » comme on dit dans la capitale, conscients qu’à chaque jour suffit sa peine. « À Kinshasa, la précarité alimentaire est bien une réalité d’évidence. Confiner les gens ou leur interdire de se rendre en ville, c’est les vouer à un suicide collectif », déclare un jeune de 34 ans, vendeur ambulant dans le centre-ville.

 Il est encore trop tôt pour mesurer l’ampleur de la chute des activités économiques, formelles et/ou informelles dans Gombe. Si les résidents racontent vivre durement le confinement dans leur chair, pour ceux qui vivent en dehors mais qui y viennent pour travailler, le confinement est par contre ressenti comme une vraie galère.

« L’état d’urgence a été très bon jusqu’au 6 avril. Puis est arrivé le moment du confinement, et à partir de là évidemment l’activité a baissé de manière extrêmement importante. Et comme le confinement n’a été instauré qu’au début de ce mois et est prévu jusqu’à on ne sait quand, la chute va probablement s’accentuer », ainsi résume la situation une femme d’affaires ayant une chaîne de magasins pour meubles, vêtements et autres objets de valeur dans la capitale, principalement dans le centre-ville.

Le coronavirus a donc fait ce qui semblait impossible depuis plusieurs années : bloquer le système D (ou l’Article 15 à la congolaise) qui assure la survie de la majorité des Kinois. Étendre le confinement à toute la ville de Kinshasa serait, de l’avis de beaucoup de Kinois, une sorte de suicide collectif, étant donné que dans la capitale, on vit le jour le jour. « Le confinement de Gombe a porté un coup fatal à l’entraide dont vivent des ménages à Kinshasa. Rendre visite au bureau à un proche parent, à un ami haut placé ou à une autorité est souvent synonyme d’un petit rien pour le retour », explique un Kinois. 

Nombreuses inconnues

Pris dans son ensemble, le marché de consommation a encaissé un sacré coup. C’est à Gombe que les grossistes et les vendeurs au détail viennent historiquement nombreux pour passer les commandes et faire les achats. C’est également à Gombe que les ménages, en moyenne, viennent faire des courses, surtout au marché Central.

Le coronavirus a-t-il vraiment changé la donne ou n’aura-t-il interrompu qu’un moment l’essor du marché ? « On est face à une crise totalement inédite à la fois par son ampleur mais également par le type de crise. Apparemment, elle a décidé d’arrêter l’économie », tente d’expliquer un gérant de magasin de fournitures de bureau.

L’impact du confinement de Gombe sur le commerce, c’est bien sûr moins de transactions. Mais les effets restent quand même limités, car en dehors du centre-ville la vie économique est moins perturbée. Pour le moment, les prix des biens et services n’ont que très faiblement augmenté en avril, comparé au mois de mars quand l’état d’urgence sanitaire a été décrété. « À ce stade, il faut s’attendre à une anticipation de la hausse pour la sortie de crise, mais celle-ci dépendra notamment de la longueur du confinement de Gombe qui déterminera la durée où le marché est resté à l’arrêt », confie un commerçant.

« Mais il convient d’être extrêmement prudent, car l’évolution dépend d’une équation dont nous ne maîtrisons pas les nombreuses inconnues », ajoute-t-il. Les prix des produits de première nécessité n’ont pas augmenté, après leur folle envolée à l’annonce du confinement général de la capitale au mois de mars.

Heureusement, la mesure a été immédiatement retirée car l’envolée des prix s’est ajoutée à la psychose dans la ville. Et pourtant les courses se font de plus en plus cher… Malgré les déclarations rassurantes des importateurs sous le contrôle de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et des commerçants de la grande distribution face aux craintes de pénurie, les Kinois se ruent sur certains produits, provoquant parfois des ruptures de stock dans les enseignes. Cela a pour effet de faire grimper le prix du panier de courses.

 Si les produits d’épicerie n’ont pas subi d’inflation majeure avec le confinement, cela ne semble pas être le cas pour les produits frais et alimentaires d’imporation. Le prix des surgelés, fruits et légumes a grimpé depuis le début du confinement. Cette hausse varie selon les produits.

Cette flambée a un réel impact sur le budget des ménages, au quotidien, surtout quand on sait que les vivres frais et légumes représentent environ un quart du panier des produits de première nécessité.

Plusieurs facteurs expliquent cette envolée. Tout d’abord, cette hausse des prix est en effet liée à la difficulté à importer des produits du fait de la fermeture des frontières, dans ce contexte de crise du Covid-19. Les enseignes alimentaires et les commerçants qui s’approvisionnent à partir du poste frontalier de Lufu en face de l’Angola sont ainsi contraints de vendre cher le peu de stock qui leur reste. Les commerçants rappellent également que les frais de transport ont flambé, liés notamment à la mise en place de mesures sanitaires. 

Si ces hausses peuvent paraître conséquentes sur un mois, elles restent à relativiser sur une plus longue période. Le Centre de recherches alternatives Alter s’intéresse en effet à l’évolution du prix de plus de 100 produits, comme les pâtes, le riz, les conserves, la farine, etc. depuis le 19 mars. Pour rappel, les prix s’envolent aussi parfois mais pour d’autres raisons, comme les coûts d’approvisionnement, de transports, mais aussi les tracasseries policières à l’entrée de Kinshasa.

PazoA Del Dongo
Business-et-Finances / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites :
8475 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


right
Article suivant Justice : le patron de l'ITIE, Mac Dumba aux arrêts, l'ACAJ plaide pour le respect du droit de la défense
left
Article précédent Afriland First Bank apporte son soutien au Fonds de solidarité

Les plus commentés

Politique Assemblée nationale: Vital Kamerhe remporte la primaire de l’Union Sacrée pour la présidence du perchoir

23.04.2024, 17 commentaires

Politique Primaires à l'Union sacrée : ''Une manière planifiée d'écarter Vital Kamerhe de la course à la tête de l'Assemblée nationale'' (UNC)

22.04.2024, 16 commentaires

Politique Moïse Katumbi est un tribaliste (Jacky Ndala)

23.04.2024, 11 commentaires

Politique «Soutenir Tshisekedi pendant la campagne de 2023 ne signifie pas donner un chèque blanc à son entourage des binationaux pour piller le pays »(A-Daniel Shekomba)

22.04.2024, 9 commentaires


Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance