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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Coronavirus : l'Afrique est-elle en train d'échapper à la catastrophe annoncée ?

2020-05-03
03.05.2020
2020-05-03
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Le nombre de cas de Covid-19 est pour l'heure limité en Afrique mais le continent reste très fragile face à l'épidémie.

Le Covid-19 va-t-il submerger l'Afrique comme l'Europe et les Etats-Unis? Depuis des semaines, les spécialistes de l'OMS alertent sur le danger qui guette le continent et son milliard d'habitants. Selon les dernières données de l'organisation, quasiment tous les pays africains ont déjà fait état de cas de Covid-19 sur leur territoire, mais l'explosion épidémique tant redoutée n'a pas encore eu lieu. Dans certains Etats, on constate même un aplanissement progressif de la courbe des nouveaux cas. Alors comment expliquer ce phénomène ?

Les spécialistes avancent plusieurs hypothèses depuis quelques jours. Ils soulignent notamment l'anticipation de la plupart des pays africains, qui ont pris très tôt des mesures de confinement alors que le virus circulait peu sur leur territoire. Avec 4.996 cas selon l'OMS, l'Afrique du Sud est le pays le plus touché du continent, mais il ne déplore pour l'heure "que" 103 morts, après cinq semaines de confinement. 

"Si on compare simplement l'Afrique du Sud au Royaume-Uni, nos chiffres étaient quasiment les mêmes pendant les deux premières semaines de l'épidémie", explique à l'AFP l'épidémiologiste Salim Abdool Karim, qui dirige le comité d'experts qui conseille le gouvernement sud-africain.

"Deux semaines plus tard, nos courbes se sont séparées et nous sommes partis dans une direction totalement différente, poursuit le spécialiste. Donc je crois que c'est la preuve que nous avons arrondi la courbe et que le nombre de cas que nous avons recensés - et donc le nombre d'infections susceptibles de se déclarer - ont été réduits de façon très substantielle." Dès vendredi, le pays va donc entamé un déconfinement progressif.

Une expérience et une pyramide des âges favorables

D'autres experts avancent que les pays africains ont appris des récentes épidémies qui ont frappé le continent. Fred Eboko, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste des politiques publiques de santé en Afrique, estime dans une interview au Point que les pays subsaharien notamment bénéficient d'"une mémoire administrative, sanitaire, politique et épidémiologique assez forte" depuis l'épidémie d'Ebola de 2014.

"De manière plus générale, au niveau du continent africain, je dirais qu'il y a eu un tournant dans les années 2000. Avec notamment la montée en puissance du Fonds mondial créé en 2002 sur la prise en charge des trois pathologies auxquelles il est dédié : le sida, la tuberculose et le paludisme. On a vu une constellation d'acteurs telle qu'on en a jamais vue sur le continent africain, c'est une dynamique autour de ce qu'on appelle aujourd'hui la santé globale", poursuit-il.

Pour expliquer que la vague annoncée n'ait pas encore submergé l'Afrique, d'autres évoquent enfin la pyramide des âges, plutôt favorable face au Covid-19. Environ 60% de la population a moins de 25 ans tandis que les plus de 65 ans représentent seulement 3,5% de la population globale du continent. Les personnes les plus à risques de par leur âge sont donc très peu nombreuses. Selon l'Union africaine, le continent compte à ce jour 36.847 cas pour 1.589 morts, quand le monde a dépassé les 3 millions de cas et approche des 230.000 décès. Toutefois, ces indicateurs ne doivent pas laisser penser que l'Afrique a évité le plus dur.

Des indicateurs plus inquiétants

Dans son rapport hebdomadaire publié jeudi, l'OMS indique que le nombre de cas a augmenté de 52% en une semaine au sein des Etats membres. La semaine précédente, le nombre de cas avait déjà bondi de 43%. L'organisation pointe aussi une disparité sur le continent. Sept pays seulement concentrent en effet 71% des cas : l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Cameroun, le Ghana, le Nigeria, la Guinée et la Côte d'Ivoire. "Il est essentiel de renforcer les mesures barrières dans ces pays pour réduire la morbidité et la mortalité, maintenir les services de santé essentiels et minimiser la perturbation des services publics et les activités économiques", écrit l'OMS.

Plusieurs facteurs invitent en effet à une extrême prudence. Le nombre de cas déclarés est-il fiable? Comme partout dans le monde, le manque de tests rend l'exercice aléatoire. John Nkengasong, directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, pointait la semaine dernière la capacité de test "très, très limitée" sur le continent. Selon lui, moins de 500.000 tests ont été réalisés depuis le début de l'épidémie, soit 325 personnes testées pour un million d'habitants. "Si vous ne testez pas, vous ne trouvez pas. Et si vous ne testez pas, vous êtes aveugle", a-t-il déploré.

Des systèmes de santé fragiles

Une explosion du nombre de cas pourrait avoir des conséquences redoutable notamment au vu de la vulnérabilité du système de santé de nombreux pays, notamment en Afrique subsaharienne. Ils y "sont parmi les plus fragiles de la planète, et ce quels que soient les indicateurs utilisés : nombre de médecins et autres personnels de santé, nombre de lits d’hôpitaux, taux d’équipements", indique Alain Antil, directeur du Centre Afrique subsaharienne de l’Ifri, dans une publication du 16 avril. Ce problème ne se limite pas à cette partie du continent. Le Soudan "a plus de vice-présidents (cinq) que de respirateurs (quatre)", souligne le New York Times. Selon le décompte du journal américain, la Somalie n'en a aucun, le Mali trois, le Liberia sept.

Dans de nombreux pays, les mesures de confinement ne seront pas tenables longtemps. "Des Etats qui appliqueraient trop strictement ce confinement n’aboutiraient qu’à accentuer la précarité de ces couches sociales, d’autant plus que dans nombre de pays, aucune compensation financière et/ou alimentaire (autres que symboliques) ne viendra contrebalancer ces mesures", écrit Alain Antil.

La fin progressive du confinement en Afrique du Sud, pourtant une des plus grandes puissances économiques du continent, répond en partie à cet impératif. "La question n'est pas qu'épidémiologique, beaucoup d'autres facteurs interviennent, tels que la situation économique ou la situation sociale", a admis le directeur du comité d'experts sud-africain. "Nous savons tous que ce n'est qu'un sursis, car les transmissions virales vont repartir à la hausse dès que le confinement sera levé [...] On peut s'attendre à connaître le pic (de l'épidémie) quelque part autour du mois de juillet", a-t-il jugé.

Thomas Liabot
JDD / MCP, via mediacongo.net
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