Afrique
Des discussions sur une probable suspension du service de remboursement de la dette due par des pays africains à leurs créanciers privés internationaux ont été engagées le lundi 11 mai 2020. Ces discussions sont présidées par Tidjane Thiam, membre de la Task Force mise sur pied par l’Union africaine afin d’aider à trouver des solutions face aux différentes conséquences du Coronavirus.
« Il est clair depuis le déclenchement de cette pandémie, que tout le monde a un rôle à jouer – y compris le secteur privé – pour soutenir les pays africains émergents en capitaux et en liquidités pendant la crise », a déclaré Tidjane Thiam. Pour lui, des discussions de ce genre contribueront à faire avancer vers des solutions efficaces.
Il ressort de ce premier jour qu’une solution globale telle que l’ont décidé les chefs d’Etat du G20 pour la dette bilatérale, ne sera pas possible.
La rencontre s’est tenue en mode vidéoconférence. Les gouvernements africains y étaient représentés par la Commission Economique pour l’Afrique tandis que le groupe de près de 100 créanciers privés internationaux de l’Afrique était représenté par Institute for International Finance (IIF), une association basée à Washington DC aux Etats-Unis, qui regroupe des grandes banques et institutions financières du monde.
Selon Institute for International Finance (IIF), le montant global que les 77 pays éligibles à l’initiative du G20 pour une suspension temporaire des remboursements de dette doivent remettre à des créanciers privés internationaux d’ici la fin d’année s’élève à 13 milliards USD.
Les deux parties ont convenu d’explorer des solutions pour fournir des liquidités aux pays africains, tout en organisant le remboursement de leurs dettes envers les créanciers et en préservant leur accès futur aux marchés des capitaux.
Dans un communiqué publié par l’IIF, il est indiqué que « le principal objectif de la discussion d’aujourd’hui était de comprendre l’éventail des options possibles, en plus de souligner l’importance de maintenir l’accès aux marchés privés accessible aux pays après la crise ».
Selon les experts du magazine Agence Ecofin, les rapprochements des intérêts ne seront pas faciles à réaliser sur ce dossier car, en face, les créanciers privés de l’Afrique rappellent leur position de force.
Les spécialistes notent qu’il n’est pas certain que tous les créanciers participeront au processus sur les mêmes bases, étant donné la diversité des profils qui les caractérise.
Par ailleurs, nuancent les spécialistes, pour les pays africains qui bénéficieraient d’un moratoire sur leurs dettes internationales privées, leurs notes souveraines pourraient être impactées négativement. Ce qui ne manquerait pas de renchérir leurs coûts d’emprunt à l’international.
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