Santé
Dans la course mondiale pour découvrir un vaccin contre le coronavirus, la Chine se félicite de ses avancées. Elle estime que la deuxième des trois étapes à valider avant de commercialiser le vaccin, sera terminée en juillet.
La Chine compte désormais cinq vaccins expérimentaux anti-Covid-19 testés sur l’homme, et "les progrès vont bon train" avec des doses déjà inoculées à 2 500 volontaires, a déclaré vendredi un vice-ministre de la Santé.
Soucieux de protéger les Chinois et de faire taire les critiques occidentales sur sa gestion de l’épidémie, le gouvernement encourage instituts publics et compagnies privées à accélérer leurs recherches.
"Dans l’ensemble, les progrès vont bon train", grâce à une bonne coopération entre services de santé, hôpitaux et instituts de recherche, s’est félicité Zeng Yixin, un vice-ministre de la Santé. "2 575 volontaires au total ont été vaccinés dans le cadre des différents projets" et "aucun effet indésirable majeur n’a été rapporté", a souligné Zeng Yixin lors d’une conférence de presse à Pékin.
Il n’a pas évoqué de date de commercialisation d’un éventuel vaccin, estimant toutefois que la "phase 2" de tous les essais cliniques actuellement en cours sera terminée d’ici juillet -c’est la deuxième des trois étapes des tests sur l’homme à valider avant toute commercialisation.
Un feu vert en juin pour d’autres essais
L’un des plus prometteurs a été développé par des scientifiques militaires à Wuhan, premier foyer officiel de la pandémie. L'Académie militaire des sciences médicales de l'armée chinoise, en collaboration avec la compagnie CanSino BIO, travaille sur un vaccin qui utilise un adénovirus - un virus-vecteur pour faire entrer le pathogène dans le corps. Les tests ont commencé en mars dernier, en même temps que les premiers tests sur des humains aux États-Unis.
Les quatre autres projets concernent des vaccins plus classiques. Ils contiennent une version inactivée du nouveau coronavirus. Elle est administrée pour déclencher une réaction immunitaire chez le patient.
Deux projets sont menés par le mastodonte chinois du secteur, China National Biotec Group (CNBG). L'un en collaboration avec le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, l'autre avec l'Institut de virologie de Wuhan.
La compagnie pharmaceutique Sinovac, basée à Pékin, travaille sur son propre vaccin. Le nom de l’entité menant le cinquième test clinique n’était pas connu dans l’immédiat. Les autorités pourraient donner leur feu vert en juin à d’autres essais sur l’homme, selon le vice-ministre.
Faire taire les critiques
Soucieux de protéger les Chinois et de faire taire les critiques occidentales sur sa gestion de l'épidémie, Pékin va vite. Mais il faut encore passer par une troisième phase de test, puis développer des moyens de production massifs. Un vaccin ne devrait pas être prêt à être administré en masse avant le début de l’année prochaine.
Par la même occasion, Pékin veut se débarrasser d'une autre image qui colle à la peau de la recherche vaccinale en Chine. Le secteur est miné par une crise de confiance après plusieurs scandales. La découverte en 2018 dans une entreprise de la province du Jilin, au Nord-Est du pays, d'un processus de fabrication illégal d'un antirabique avait provoqué un tollé. En 2017, un ex-haut responsable de l'agence chinoise des médicaments avait été condamné à 10 ans de prison pour avoir accepté des pots-de-vin de fabricants de vaccins.
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