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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Covid-19 : une grande partie de la population est-elle déjà immunisée du fait d’autres virus ?

2020-06-05
05.06.2020
2020-06-05
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De récents travaux ont suggéré que le SARS-CoV-2 pourrait être reconnu par le système immunitaire de personnes qui n'ont pourtant jamais été exposées à ce virus. Ces indices d’activité immunitaire «croisée» ne permettent ni de conclure à une réaction suffisante contre l’infection, ni même d’extrapoler le nombre de personnes éventuellement concernées.

Suite à une infection, des cellules spécialisées dans la détection de ces antigènes (lymphocytes B et T «à mémoire») persistent plus ou moins durablement dans l’organisme. En cas de nouvelle exposition à l’antigène viral, ces cellules permettent une réaction immunitaire plus rapide (avec, notamment, la production d’anticorps par les lymphocytes B). Cette «mémoire immunitaire» peut durablement protéger contre la survenue de nouvelles infections. A titre d’exemple, c’est grâce à ce mécanisme qu’il est rarissime qu’une personne contracte deux fois la varicelle.

Existe-t-il des cas d’immunité croisée entre différents coronavirus ?

Pour qu’un virus réveille la mémoire immunitaire, il faut donc qu’il possède à sa surface un ou plusieurs antigènes susceptibles de faire réagir les lymphocytes «à mémoire».

Le virus Sars-CoV-2, responsable du Covid-19, est un pathogène nouveau auquel l’humain n’a jamais été massivement exposé auparavant. Il appartient toutefois à la vaste famille des coronavirus, dont sept peuvent infecter l’humain. Quatre sont responsables, dans notre espèce, de maladies saisonnières essentiellement bénignes (rhumes) : les alphacoronavirus 229E, NL63 et les betacoronavirus OC43 et HKU1.

Depuis l’apparition du Sars-CoV-2 (un betacoronavirus), de nombreux chercheurs se demandent si certains de ses antigènes ne présenteraient pas suffisamment d’homologies avec ceux présents à la surface d’autres coronavirus, pour faire réagir de façon significative une mémoire immunitaire antérieure.

En effet, quelques travaux menés depuis une quinzaine d’années ont montré que des betacoronavirus pouvaient induire des réponses immunitaires contre d’autres virus de la même famille. On a ainsi montré que des personnes infectées par OC43 disposaient d’anticorps capables de reconnaître le virus responsable de l’épidémie de Sras de 2002 (Sars-CoV-1, qui a peu circulé hors de Chine). Symétriquement, l’infection par le Sars-CoV-1 peut entraîner la production d’anticorps réactifs à OC43.

De telles réactions immunitaires croisées sont toutefois loin d’être systématiques. Ainsi, en 2015, une étude sur un patient positif au coronavirus Mers avait montré que ses lymphocytes mémoires ne réagissaient pas aux antigènes spécifiques de Sars-CoV-1.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, l’hypothèse d’une l’immunité croisée a donc été considérée avec beaucoup de prudence. Toutefois, début mars, des expériences sur la souris ont suggéré que des anticorps réactifs aux antigènes du Sars-CoV-1 pouvaient interagir avec ceux du Sars-CoV-2. Si d’autres recherches menées in vitro, publiées dans Science et Nature, ont suggéré qu’une telle réaction croisée existait chez l’humain, cette piste se révèle finalement peu concluante.

Dans une expérience décrite début juin dans Cell Reports, onze échantillons sanguins prélevés chez des patients Covid+ ont été exposés au virus Sars-CoV-1. Une réaction d’association avec des anticorps n’a été observée que pour un seul des échantillons, et à une intensité jugée trop faible pour pouvoir conférer, à l’échelle de l’organisme, une réelle protection contre l’infection. Les chercheurs ont également constaté l’absence de réaction en exposant au virus Sars-CoV-2 des prélèvements sanguins de rescapés du Sras de 2002.

Quid des autres betacoronavirus ?

Des recherches publiées mi-mai ont remis sur le devant de la scène l’hypothèse de l’immunité croisée avec d’autres betacoronavirus. Les travaux les plus notables sur ce sujet ont été présentés le 14 mai dans la revue Cell. L’objectif initial de cette étude était de mesurer la présence de deux types de lymphocytes T chez 20 patients guéris du Sars-CoV-2, afin d’évaluer l’existence d’une immunité acquise au virus. Les chercheurs ont également réalisé cette mesure sur des échantillons prélevés chez 20 patients qui n’avaient jamais été exposés au Covid-19. De façon surprenante, près de la moitié du groupe témoin possédait des lymphocytes CD4 réagissant à certains antigènes de Sars-CoV-2 utilisés pour les tests.

Toutefois, cette réaction en laboratoire ne prouve absolument pas que la réaction immunitaire de ces personnes naïves au Sars-CoV-2 serait suffisamment importante pour empêcher une infection. Il s’avère en outre que les personnes qui, dans le groupe «témoin», ne réagissaient pas aux antigènes de Sars-CoV-2… possédaient pourtant tous des anticorps contre d’autres coronavirus «bénins». Autrement dit : la présence d’anticorps issus de l’exposition à d’autres coronavirus n’implique pas nécessairement de réaction immunitaire en présence de Sars-CoV-2. Il est à noter que ces divers résultats apparaissent cohérents avec ceux d’autres travaux, prépubliés fin avril par une équipe allemande et mi-mai par une équipe britannique.

Un autre signal présenté comme favorable à l’hypothèse d’une immunité croisée provient de travaux sur l’animal, publiés le 20 mai dans la revue Science. Il s’agit d’un essai vaccinal, réalisé sur 25 macaques rhésus. Avant d’inoculer le candidat-vaccin contre le Sars-CoV-2 aux animaux, les chercheurs ont réalisé une mesure de leurs anticorps. Chez deux macaques, ils ont constaté la présence d’anticorps qui réagissaient à la présence d’un antigène de Sars-CoV-2 utilisé dans le vaccin. Pourtant, aucun des animaux n’avait été confronté à ce coronavirus. Ce résultat suggère que 2 des 25 macaques avaient préalablement été exposés à un virus porteur d’un antigène voisin, et donc qu’une réaction immunitaire «croisée» est possible. Toutefois, les coronavirus susceptibles d’infecter les macaques rhésus ne sont pas nécessairement les mêmes auxquels l’humain est couramment exposé.

Un dernier élément laisse craindre qu’une exposition antérieure à des coronavirus bénins soit insuffisante pour protéger contre l’infection : le taux d’infection observé dans des milieux très confinés. A titre d’exemple, il a été établi qu’au moins les deux tiers de l’équipage du porte-avions Charles-de-Gaulle ont été infectés par le Sars-CoV-2, de même que 100% des personnes présentes dans un centre de soins de longue durée dans une ville du Québec. Or, dans la population générale, on estime que plus de 90% des adultes possèdent des anticorps contre trois des principaux coronavirus humains.

Ces données laissent ainsi craindre qu’une hypothétique «immunité croisée» n’aurait d’effet protecteur, au mieux, que chez une petite proportion de la population.

Ce 27 mai, invité à commenter les récents résultats expérimentaux suggérant la possibilité d’une immunité croisée, Michael Ryan – directeur exécutif du programme de l’OMS pour la gestion des situations d’urgence sanitaire – a ainsi tenu à préciser qu’il n’y avait actuellement «aucune preuve empirique que de précédentes infections par des coronavirus protègent contre les infections par le [Sars-CoV-2]»

L’existence d’une immunité croisée partielle peut entraver l’efficacité du vaccin

Par ailleurs, si l’existence de réactions immunitaires croisées suffisamment fortes avec d’autres coronavirus permettrait de juguler plus aisément la pandémie, une réaction immunitaire «croisée» incomplète pourrait avoir un effet délétère… sur l’efficacité d’un futur vaccin.

Comme le rappelle notre confrère Stéphane Korsia-Meffre dans un article très complet publié sur le site du Vidal, ce phénomène a déjà été observé avec des vaccins grippaux. En effet, un vaccin contre le Covid-19 utilisera vraisemblablement des fragments antigènes de Sars-CoV-2 (pour susciter une réponse spécifique, et engendrer une mémoire immunitaire). Or, si les fragments de Sars-CoV-2 sélectionnés ne sont pas assez caractéristiques, et s’avèrent même trop similaires à ceux d’autres betacoronavirus, ils pourraient être détruits par les anticorps déjà présents. Et ce, sans avoir eu le temps d’engendrer la réponse immunitaire spécifique qui, seule, peut préparer à une réelle infection ultérieure.

En résumé

Dans l’état actuel des connaissances, le fait d’avoir contracté certaines maladies par le passé n’assure pas, chez l’humain, de protection suffisante contre le Sars-CoV-2. Et l’observation d’une activité immunitaire en laboratoire ne permet pas de savoir si elle est suffisante pour protéger d’une infection.


Liberation / MCP, via mediacongo.net
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