Provinces
À Kinshasa, la commune de la Gombe est déconfinée. Les barrières qui étaient érigées à chaque entrée du centre des affaires de la capitale ont été levées. Ce lundi matin, les activités ont repris sauf pour le marché central qui reste fermé. L’hôtel de ville justifie cette décision par les travaux de réhabilitation de ce marché qui accueille environ 15 000 personnes par jour. Une mesure critiquée par les vendeurs du marché.
Le gouvernement a levé lundi les barrières à l’entrée de la Gombe, le centre politico-économique de Kinshasa, isolé du reste de la capitale depuis le 6 avril, alors que le Covid-19 continue sa progression. Tous les points de lavage des mains et prise de température à l’entrée et la sortie de la commune résidentielle de la Gombe ont été levés.
La veille, le gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila avait annoncé les mesures d’encadrement, indiquant « compter sur le civisme » des habitants qui doivent « désormais apprendre à vivre avec cette pandémie ». Il s’agit de « limiter leurs déplacements » au strict minimum, du « port obligatoire du masque », du lavage des mains et de la prise de température dans les commerces.
En respectant ces mesures, les magasins, cafés, restaurants et les administrations ont été autorisés à rouvrir à la Gombe, mais pas les commerces du marché central de Kinshasa, situé pourtant dans la même commune.
Manifestation de vendeurs
Pourtant, ce lundi, des vendeurs du marché central se sont rassemblés et ont manifesté pour exiger la réouverture de leur lieu de travail.
À même le sol, Anna est en colère. Ça fait trois mois qu’elle ne peut plus vendre ses légumes : « Je n’ai pas d’argent. On m’a expulsé de la maison. Je n’ai plus une adresse fixe. Je suis une veuve, je paie la scolarité de mes enfants seule et je dois payer le loyer. »
À quelques mètres d’Anna, quelques policiers tentent de calmer Georgette qui est en pleurs : « Moi, je vends les haricots. Le gouverneur Ngobila ne veut pas que nous vendons même aux alentours du grand marché. Il ne veut pas. Nous sommes prêtes à mourir s’ils ne veulent pas nous écouter. »
Sans masques et sans respect des mesures de distanciation sociale, Paul, n’a pas d’autres options que de manifester pour se faire entendre : « Pourquoi ne pas manifester ? Cette façon de nous diriger ne peut que nous pousser à nous rassembler. Nous sommes fatigués. Quelle maladie ? Les pays qui ont plus de 100 000 personnes infectées se déconfinent et nous ? Si on arrive pas ce que nos dirigeants ne travaillent pas correctement. »
Les autres mesures décrétées fin mars par le président Félix Tshisekedi restent en place: fermeture des frontières, isolement de Kinshasa du reste du pays, fermeture des écoles, universités et lieux de culte. L’état d’urgence sanitaire a été reconduit par le Parlement pour 15 jours jusqu’à samedi prochain.
Au moment où ces mesures ont été prises, le pays ne comptait que quelques cas importés d’Europe, à Kinshasa, principalement dans la commune de la Gombe, considérée comme le premier épicentre. Depuis, l’épidémie n’a cessé de progresser, avec une hausse des capacités de dépistage: 6.827 cas et 158 décès, selon le dernier bilan officiel. L’essentiel des cas se concentre à Kinshasa (6.050 cas) mais 13 provinces sur 26 sont touchées.
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