Kongo central : une cinquantaine de journalistes ont manifesté contre l’arrestation de leur collègue Patrick Palata par l'ANR à Matadi

Une cinquantaine de journalistes, animateurs et techniciens de la ville de Matadi, ont abandonné leurs médias ce lundi 13 juillet 2020 pour protester devant le bureau de l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour exiger la libération du journaliste et directeur de Tala Tala TV Patrick Palata détenu dans cette maison de renseignements.

En colère, ces professionnels des médias scandaient des chansons et des cris pour soutenir leur confrère et exiger sa libération. Sur les écriteaux, on pouvait lire « Je suis Patrick Palata. Il y avait mort d’homme à Boko, oui ou non ? Arrestation des journalistes au Kongo central, une pratique de trop ».

Les journalistes pointent aussi du doigt le gouverneur Atou Matubuana qui serait à la base de cette arrestation.

Il a été arrêté par des agents de l’ANR, le dimanche 12 juillet 2020, alors qu’il revenait d’un rendez-vous à la résidence du maire de la ville.

Le journaliste Patrick Palata est reproché d'avoir réalisé un reportage avec une série de témoignages en rapport avec la mort d’une femme qui aurait été abattue à bout portant, le vendredi 10 juillet, par un membre de la garde rapprochée du gouverneur de province, lors d’une manifestation populaire contre le réajustement en dollars des frais du péage au pont Maréchal dans le village Boko, situé à plus de 7 km de Matadi dans le territoire de Sekebanza.

Les responsables du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), section Kongo central, l’Observatoire des médias congolais (Omec) et de Journalistes en danger (JED) étaient aussi devant le bureau de l’ANR pour tenter d’extraire le directeur de Tala Tala TV détenu au cachot depuis le 12 juillet.