Le Premier ministre Matata Ponyo est à la tête d'une délégation composée de l'administrateur de l'USAID, Rajiv Shah, des experts tant du côté congolais qu'américain, qui se rend ce lundi 16 décembre, au barrage d'Inga situé à près de 50km de la ville portuaire de Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo. Il sied de rappeler que c'est pour la troisième fois que Kinshasa va recevoir la visite de la délégation de l'USAID, conduite cette fois par son administrateur. À cette occasion, il sera l'hôte du Premier ministre Matata Ponyo, chef du Gouvernement, avec qu'il va se rendre ce matin à Inga.
Au programme de cette visite en terre congolaise prévue du 15 au 18 décembre 2013, il est prévu une descente sur le site du barrage d'Inga dans la province du Bas-Congo qui réunira, outre le Premier ministre et l'administrateur de l'Usaid, Raji Shah, mais aussi le parlementaire de l'Etat de Washington, Adam Smith.
Par la suite, la délégation compte se rendre également dans l'Est de la République démocratique du Congo, afin de constater par elle-même les affres causées lors de derniers affrontements ayant confronté l'Armée congolaise, les FARDC aux troupes rebelles défaites du M23.
Cette visite, qui s'inscrit dans une logique de renforcement de la coopération entre les Etats-Unis et la République démocratique du Congo, est la troisième du type au cours de la seule année 2013. Précédemment, c'était respectivement autour de Earl W. Gast, administrateur assistant chargé de la région Afrique et de Mme Linda Etim de séjourner en RDC.
Inga, un géant
Il sied de rappeler que lors des travaux du Caucus africain tenu à Kinshasa en août 2012, les participants avaient demandé à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI) d'accorder plus de financement pour accroître la production de l'énergie électrique en Afrique. Ce financement viserait notamment les pools énergétiques des barrages hydroélectriques Inga III et le Grand Inga en République démocratique du Congo. Les gouverneurs des banques nationales africaines et les ministres des Finances réunis à Kinshasa du 1er au 2 août 2012 avaient formulé cette demande dans la déclaration finale de leurs assises, estimant que le déficit permanent d'électricité constitue un frein au développement du continent.
En outre, ils avaient demandé aux institutions de Bretton Woods de financer quatre charniers hydroélectriques. Il s'agit des barrages d'Inga III et Grand Inga en RDC pour l'Afrique australe, Lom Pangar au Cameroun pour la partie l'Afrique centrale, des projets de Souapiti et Kaleta, en Guinée pour l'Afrique occidentale et le projet géothermique de la vallée du Rift, au Kenya pour l'Afrique de l'Est.
A propos du barrage d'Inga, laissé dans un état déplorable, ce barrage attire de nouveau l'attention de plusieurs investisseurs. C'est ainsi que de nombreux bailleurs de fonds essaient de monter un projet Inga 3 qui prendrait le pas sur les deux précédentes éditions. Les précédentes éditions du barrage Inga au Congo fonctionnent aujourd'hui à 20% mais le nouveau projet pourrait fournir autant d'électricité que celle utilisée par toute l'Afrique subsaharienne.
Les deux précédentes éditions du barrage Inga (Inga1 et Inga2), construites dès 1965 par des entrepreneurs belges sont aujourd'hui dans un état discutable. Situées à 250 kilomètres de Kinshasa sur un des plus grands fleuves du monde, le fleuve Congo, les installations ne fonctionnent plus qu'à 20% de leurs capacités (350 et 1420 mégawatts respectivement).
Pourtant, sa capacité de production serait bien supérieure selon un rapport d'experts, qui estime qu'elle équivaudrait à la production en électricité de l'actuelle Afrique subsaharienne avec 40.000 MW.
Le Premier ministre Matata Ponyo et la délégation de l'USAID pourraient donc le constater.