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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Bois rouge des réserves naturelles pillés dans l’Est: la Société civile environnemental du Sud-Kivu dénonce !

2020-07-30
30.07.2020
Provinces
2020-07-30
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Le président provincial de la société civile environnementale Sud-Kivu, Josué Aruna Sefu inconsolable et la grande coalition de la société civile dans la Région lacs en larmes, lancent l’alerte sur l’exploitation illicite et le commerce illégal des bois rouges en provenance du paysage des réserves de Lwama-Kivu, Ngandja, et la réserve naturelle d’Itombwe dans l’Est de la RDC. Le pillage "environnemental" de la RDC en transit des pays voisins se fait au vu et au su de la communauté internationale avec la complicité des services congolais censés protéger les frontières nationales...Il ne reste plus qu’au pouvoir, société civile, communauté nationale et peuple autochtone de prendre, chacun en ce qui le concerne, ses responsabilités pour sauver l’écosystème que « nous devons léguer à notre postérité, pour toujours ! »

Dans le contexte actuel de la gestion durable des ressources naturelles, d’après l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), la participation de toutes les parties prenantes (pouvoir politique, société civile, communauté locale, peuple autochtone, etc.) est d’une importance capitale. Il est de notoriété mondiale que l’atteinte d’un développement passe par l’accès de tous aux ressources naturelles et un partage équitable des avantages découlant de l’utilisation de ces ressources génétiques. L’accompagnement et l’encadrement des communautés locales en vue de leur implication dans les processus de conservation des écosystèmes et de gestion durable des ressources naturelles constituent ainsi un moyen susceptible de booster un développement socioéconomique et écologiquement soutenu.

Cependant, « l’efficience et la réussite de cette gestion participative des ressources et de ces écosystèmes naturels nécessitent des efforts conjugués au niveau politique et scientifique ainsi que communautaire », affirme Le président provincial de la société civile environnementale Sud-Kivu Josué Aruna. Des avancées significatives dans la mise en application des conventions et traités ratifiés par la RDC doivent ainsi être réalisées au niveau politique du pays.

Au niveau communautaire et sociétal, le renforcement du processus de conservation et de gestion durable des ressources naturelles nécessite la contribution des acteurs capables de mobiliser les leaders et masses locaux pour leur implication et appropriation du processus de conservation, protection de la nature et d’apporter des initiatives d’une gestion durable des ressources naturelles au profit des générations présentes et futures. C’est dans ce contexte qu’en date du 29 au 30 juin dernier, la Société Civile sous le leadership de l’Organisation non gouvernementale (ONG) « Congo Basin Conservation Society » (CBCS) a organisé un dialogue politique sur les ressources naturelles au Sud-Kivu.

Ces assisses ayant réuni les parties prenantes dont les services techniques du Gouvernement provincial et le ministère provincial de l’environnement, les organisations de la société civile membres de la coalition de plaidoyer sur les ressources naturelles en RDC basées dans la province du Sud-Kivu, les représentants des Universités locales dont l’Université officielle de Bukavu (UOB) représentée par le Pr. Jean de Dieu Mangambu Mokoso, un des scientifiques experts nationaux en la matière, et les chefs de sites des parcs et réserves au Sud-Kivu sous la gestion de l’Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).

Ces assises ont eu lieu à Bukavu avec l’appui du fonds mondial pour la nature (WWF, en sigle) à travers le projet « Diriger le changement ». L’un des objectifs de ce dialogue politique organisé par la société civile environnementale, était d’évaluer le niveau de réalisation atteint par le Gouvernement Provincial du Sud-Kivu en particulier et de la RDC en général, sur les différentes Conventions Internationales (CDB, CITES, RAMSAR, la Convention des Nations-Unies sur le climat, Convention sur les Espèces Migratrices, Convention des Nations-Unies pour Combattre la désertification, Convention sur le patrimoine mondial, etc.).

Impact catastrophique du pillage du bois rouge dans l’Est de la RDC

A l’issue de ce dialogue, sur les aires protégées au Sud-Kivu et Maniema et, selon les cris d’alarmes des comités d’alertes qui sont des structures de gouvernance des ressources naturelles opérationnelles mises en place au Sud-Kivu sous forme d’observatoire sur les ressources naturelles à l’initiative de la Société civile Environnementale et Agro-rurale du Congo (SOCEARUCO), sous le leadership de l’ONG Congo Bassin Conservation Society CBCS, il s’est observé avec amertume qu’une exploitation illégale des bois rouges en provenance du paysage des réserves de Lwama-Kivu, Ngandja, et la réserve naturelle d’Itombwe, consacre un pillage systématique de l’écosystème et la biodiversité de la RDC.

Des centaines de tonnes de bois rouges sont coupées de ces réserves naturelles et envoyées en pays limitrophes. En 2018 déjà, l’hebdomadaire « Jeune Afrique » avait tiré la sonnette d’alarme sur ces exploitations et ventes illégales. Mais, jusqu’à ce jour, aucune solution n’a été trouvée. Il est vrai que la communauté locale fait usage de ces bois dans la pharmacopée traditionnelle ou la coloration mais, ces usages ne sont pas objets d’inquiétudes. « Dans le commerce international ces bois sont commercialisés sous le nom trompeur de bois rose très prisés par les asiatiques pour la fabrication des meubles de luxe », signale le Pr. JD Mangambu.

Ces bois sont stockés et transitent par le port Mushimbaki du lac Tanganyika à Fizi en passant par l’ile Ubwari et quelques fois par l’ile Kalundu à Uvira. Ces tonnes de bois rouges sont directement acheminées vers la Tanzanie, la Zambie, le Burundi et d’autres destinations extérieures inconnues. Malheureusement, cette exploitation illégale se fait à l’insu des gouvernements tant provincial que national. Nous constatons qu’il y a une complicité des services de tutelle affectés dans les deux ports de transit dont la Direction générale des Migrations (DGM) et la police des frontières qui devraient jouer le rôle de l’application de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore menacées d’extinction (CITES) sur le commerce illégal provenant de ces aires protégées.

Malgré l’interdiction du bois rouge et d’autres essences par le ministre national de l’Environnement et Développement durable, Me Claude Nyamugabo, sur l’exploitation illégale des bois dans plusieurs provinces, notamment sur le bassin du fleuve Congo. Ces mesures ne s’appliquent pas au Sud-Kivu ni au Maniema. Pour cette raison, la société civile environnementale lance le présent cri d’alarme et demande la descente sur terrain du personnel technique du ministère et/ou du ministre lui-même, pour s’enquérir de la situation et mettre fin à cette exploitation illégale du bois rouge interdit par la CITES. Elle fait un constat amer de la manière dont la CITES souffre dans sa mise en application, au vu des tonnes de bois rouges en circulation vers la Tanzanie, le Burundi, et la Zambie, à partir de la province du Sud-Kivu. 

Non-application du code forestier en RDC

En RDC, il existe un Code forestier promulgué et vulgarisé. Ce nouveau code forestier impose aux détenteurs de permis d’exploitation forestière de s’engager dans le processus de gestion durable à travers des plans d’aménagement. Cependant, la RDC ne dispose pas d’informations fiables suffisantes sur son patrimoine forestier en termes de disponibilité et d’aires de répartition des essences dont les bois rouges, une espèce sur la liste rouge de l’UICN. Cette situation est préjudiciable à la mise en place d’une stratégie de développement durable de la filière.

En plus, cela piétine aussi la convention CITES qui invite les parties contractantes dont la RDC « à reconnaitre que la faune et la flore sauvages constituent de par leur beauté et leur variété, un élément irremplaçable des systèmes naturels, qui doit être protégé par les générations présentes et futures ». De fil en aiguille, prendre les mesures appropriées en vue de la mise en application des dispositions de la Convention CITES à l’intérieur du pays ainsi que pour interdire le commerce en violation de ses dispositions légales.

Autre chose qui est déplorable est que cette pratique d’exploitation illégale du bois rouge se passe dans les aires protégées de la Lwama-Kivu de Ngandja et la Réserve naturelle d’Itombwe (RNI), malgré l’existence de la loi sur la conservation de la nature en RDC. Ces commerces illégaux ont été intercédés par la Coalition des Organisations de La Société Civile pour le plaidoyer en faveur de La Conservation des Ressources Naturelles dans la Région des Grands Lacs - En Sigle : COSPGL-RN (GLACCRN).

Ce travail en réseau a mis en place 6 groupes thématiques accords régionaux et lois, protection des écosystèmes et habitats (bois, forêts et eau), pétrole, gaz et ressources minières, activités génératrices de revenu, développement communautaire, droits des peuples autochtones et tourisme, (5) commerce, infrastructure et développement du partenariat, recherche, genre et éducation) qui s’occupent de plaidoyer en faveur de la conservation des Ressources Naturelles.

Willy Makumi Motosia
L'Avenir / MCP, via mediacongo.net
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