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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Côte d'Ivoire : Henri Konan Bédié, fer de lance de l'opposition face à Ouattara ?

2020-08-01
01.08.2020
2020-08-01
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Henri Konan Bédié

Tout juste désigné candidat par le PDCI, l'ancien président ivoirien se veut offensif et place la question de la légalité au centre de la séquence présidentielle qui s'ouvre. 

L'ancien chef d'État ivoirien Henri Konan Bédié, 86 ans, a été désigné candidat pour la présidentielle d'octobre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, opposition), premier parti d'opposition ivoirien avec 99,7 % des voix à l'issue d'une convention tenue dimanche dernier. « C'est un véritable plébiscite », a déclaré le héros du jour, HKB, comme on le surnomme en Côte d'Ivoire. « La joie qui m'anime en ce jour est immense. Je suis heureux et fier d'avoir été élu comme candidat du PDCI », a-t-il ensuite ajouté alors que la seule autre candidature, celle de Kouadio Konan Bertin, avait été invalidée avant le vote.

Henri Konan Bédié et l'épineuse question de l'âge

Au pouvoir de 1993 à 1999, Henri Konan Bédié avait été renversé par un putsch militaire – le premier de l'histoire de la Côte d'Ivoire. Sa candidature à l'élection présidentielle de 2000 avait été invalidée. En 2010, il était arrivé troisième. Alors que ses adversaires critiquent son âge avancé pour prétendre de nouveau à la magistrature suprême, Henri Konan Bédié a balayé cet argument d'un revers de la main, martelant que « l'âge est un atout ». « Pour nous au PDCI, l'âge (…) réunit l'expérience et aussi la compétence », a-t-il dit. En se présentant de nouveau à la magistrature suprême, il affirme « remplir une mission de salut public pour restaurer la Côte d'Ivoire ». « Si nous nous présentons, c'est surtout pour les nouvelles générations », « les jeunes assaillis par le chômage » et « pour esquisser avec eux un avenir meilleur », a assuré le « Sphinx de Daoukro », qui sera le doyen du scrutin présidentiel du 31 octobre. Un temps envisagé, la réintroduction dans la Constitution d'une limite d'âge pour briguer la présidence, évoquée par Alassane Ouattara, a été repoussée in extremis.

Un troisième mandat : « ce serait illégal »

Une porte grande ouverte pour Henri Konan Bédié qui veut aller vite et dépasser cette question de l'âge pour aller sur le terrain de la légalité et du droit qui va sans nul doute occuper le débat, alors que se dessine une candidature du chef de l'État sortant Alassane Ouattara. En effet, le jeu politique a été bouleversé par la mort inattendue début juillet du candidat du parti au pouvoir, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, dauphin désigné du président ivoirien au pouvoir depuis 11 ans. Même si le dirigeant ivoirien âgé de 78 ans a repoussé l'échéance d'une annonce officielle de sa candidature, les appels pressants de son parti et de son clan ne laissent que peu de place au suspense.

Dans tous les cas, ses adversaires politiques, dont Henri Konan Bédié et des ONG de la société civile, lui en contestent le droit, la Constitution n'autorisant que deux mandats. Mais pour le pouvoir, l'adoption de cette nouvelle Constitution en 2016 a remis les compteurs à zéro. Un argument qui ne tient pas pour HKB. Sur France 24 cette semaine, il a ouvertement dit que le président sortant, Alassane Ouattara, ne peut pas se présenter pour un troisième mandat. « Ce serait illégal », martèle-t-il, prédisant que dans cette hypothèse le peuple serait prêt à s'opposer à cette candidature.

Vers une alliance Bédié-Gbagbo-Soro ?

Dix ans après la crise post-électorale qui avait fait plus de 3 000 morts, la présidentielle s'annonce d'autant plus tendue que ce sont les mêmes acteurs qui font le jeu. Surnommé pour sa parole rare et son côté énigmatique le « Sphinx de Daoukro » – son fief dans l'intérieur de la Côte d'Ivoire –, Henri Konan Bédié, après avoir été l'allié d'Alassane Ouattara, rêve d'une revanche. L'ex-président, en fin stratège, a plus d'une corde à son arc. Désormais, il appelle de ses vœux le retour au pays de Laurent Gbagbo, avec qui il annonce être tombé d'accord pour une éventuelle alliance électorale avec le FPI au second tour, a-t-il dévoilé sur la chaîne d'information française. Objectif affiché : le mieux placé à l'issue du premier tour obtiendrait le soutien de l'autre.

Mais l'homme de « l'ivoirité » voit plus loin et envisage d'intégrer l'ex-président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, dans sa conquête du pouvoir. Il faut dire que depuis sa rupture avec le chef de l'État en 2018, le ténor de l'opposition s'est rapproché des deux hommes. Après son acquittement en première instance devant la Cour pénale internationale (CPI), il y a un an et demi, Laurent Gbagbo a reçu la visite d'Henri Konan Bédié à Bruxelles. Ils avaient tous deux qualifié cette rencontre d'historique, alors que les deux hommes ont été longtemps de farouches ennemis. On se souvient également du geste fort, la demande de pardon de Guillaume Soro en direction des deux anciens présidents. Dans tous les cas aujourd'hui, les trois hommes ont en commun l'ambition de débouter le RHDP et Alassane Outtara du pouvoir.

Il n'y a encore rien d'officiel, car le FPI est aussi fractionné et Laurent Gbagbo, qui ne s'est pas encore déclaré candidat, ainsi que Guillaume Soro, en exil en France depuis décembre dernier à la suite d'un mandat d'arrêt émis par les autorités ivoiriennes, sont loin d'avoir réglé leurs ennuis judiciaires. Mais l'histoire politique de la Côte d'Ivoire est jalonnée d'alliances politiques. « Dans l'alliance, nous sommes plusieurs, mais il va de soi que le mieux placé, s'il y a un deuxième tour, aura le soutien de tous les autres », a déclaré HKB sur France 24, sans pour autant dévoiler toutes ses cartes ou laisser entendre qu'il se mettrait derrière. Un peu comme il avait procédé en 2015 avec Alassane Ouattara après l'Appel de Daoukro.

La Côte d'Ivoire, une longue histoire des alliances politiques

Henri Konan Bédié a de qui tenir, il était le candidat unique de l'ex-parti unique qui régna sur la Côte d'Ivoire pendant trois décennies après l'indépendance, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, son mentor, qui mourut au pouvoir à 88 ans. HKB a connu une carrière précoce. Né le 5 mai 1934 dans le village de Dadiékro, en pays baoulé, au sein d'une famille de planteurs de cacao, il devint ambassadeur à 26 ans d'une Côte d'Ivoire tout juste indépendante, puis ministre de l'Économie à 32 ans de Félix Houphouët Boigny, Baoulé comme lui, et dont il se revendique le successeur.

Sa carrière connut un coup d'arrêt après des accusations de corruption, mais il sut rebondir pour devenir président de l'Assemblée nationale et s'imposer comme le dauphin naturel d'Houphouët-Boigny et contrôler sans partage le PDCI.

Après la mort du « Vieux » en 1993, il lui succède au terme d'une lutte de pouvoir face à Alassane Ouattara, l'actuel président. Henri Konan Bédié développe alors le concept nationaliste d'« ivoirité », qui veut que les quatre grands-parents d'un Ivoirien soient nés dans le pays et qu'il doit y avoir résidé les cinq dernières années pour être éligible, pour écarter de l'élection présidentielle de 1995 d'Alassane Ouattara, à l'époque haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) et domicilié aux États-Unis. Une fois élu, sans grand adversaire, HKB surfe sur le nationalisme mais sa présidence, minée par la corruption, s'effondre en quelques heures à Noël 1999 face à une mutinerie de soldats qui se transforme en putsch militaire, le premier de l'histoire du pays.

« Aujourd'hui, il veut sa revanche sur ce putsch qu'il a mal géré. Il veut aussi sa revanche sur Ouattara, qu'il a soutenu (en 2010) mais qui n'a pas selon lui respecté son engagement de redonner le pouvoir au PDCI en 2020. Il ne veut pas rester dans l'histoire comme celui qui a perdu le pouvoir du PDCI d'Houphouët », estime un observateur cité par l'AFP.

Amateur de cigares et de bons vins, HKB, que beaucoup décrivent comme « très près de ses sous », s'était en effet allié avec son ancien ennemi en 2005 pour créer une alliance électorale, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Troisième de la présidentielle de 2010 derrière Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, Bédié tient son engagement et soutient activement ce dernier pendant toute la crise post-électorale (2010-2011) qui a fait près de 3 000 morts en quelques mois.

Après une lune de miel presque parfaite – Ouattara a même fait baptiser le troisième pont d'Abidjan du nom de Bédié – avec le chef de l'État, qu'il soutient encore à la présidentielle de 2015, HKB s'est à nouveau brouillé avec lui en 2018, en raison de la présidentielle d'octobre prochain. Même si elle ne donne pas lieu à un pacte électoral, l'alliance Bédié-Gbagbo-Soro envoie un signal fort à tous ceux qui veulent le départ du président. C'est une dynamique qui se met en marche à trois mois de l'échéance…

Viviane Forson
AFP / Le Point Afrique / MCP, via mediacongo.net
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