Société
Faute de consensus entre le gouvernement et le banc syndical, la reprise des cours décidée par le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) risque d’être contreproductive, tant la polémique enfle. Au moment où il annonce sa décision, le gouvernement n’a mis aucun matériel de protection contre la Covid-19 à la disposition des écoles qui doivent recevoir les élèves dès ce lundi matin. Ce qui fait dire à plus d’un observateur que entre préserver la vie des élèves et sauver l’année scolaire, le ministre Willy Bakonga a fait son choix. Ce qui va rencontrer, sans doute, la résistance du SYECO. Ce syndicat vient de décider de la non-reprise des cours pour non-paiement des enseignants « nouvelles unités » ainsi que les 2è et 3ème paliers de l’accord de Bibwa pour les enseignants déjà payés.
La reprise des cours à l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) est fixée pour ce lundi 10 août. Et ce, sur l’ensemble du territoire national. C’est du moins ce qu’a annoncé le ministre d’État, ministre en charge de l’EPST, Willy Bakonga.
Il précise néanmoins que cette reprise des cours ne concerne que les finalistes du primaire et du secondaire qui doivent affronter les épreuves nationales certificatives de leur formation à ces deux niveaux de l’enseignement national.
Cette « rentrée des classes » s’accompagne de quelques réaménagements du calendrier scolaire, notamment au niveau de principales dates. Les épreuves hors-session de l’examen d’État débutent le 31 août 2020 ; la session ordinaire a lieu du 7 au 10 août 2020 et la rentrée scolaire 2020-2021 est fixée vers fin septembre 2020.
Cette décision du ministre est diversement interprétée par les acteurs du secteur, surtout qu’aucune disposition particulière n’est prise par le ministère, notamment dans la mise à disposition dès ce lundi 10 août du matériel de protection des élèves (masques, désinfectants et gels hydro-alcooliques, lave-mains, thermo flashs…).
Tout est laissé à la charge des écoles qui sont sans moyens. Conséquence : ces écoles se rabattent sur les parents qui doivent contribuer à l’achat de tous ces intrants ; quitte à participer à la sécurisation de leurs enfants.
Le samedi 8 août, plusieurs écoles ont tenu des réunions de « rentrée » et les chefs d’établissements ont exposé la difficulté à laquelle ils font face pour se procurer les matériels de protection contre la Covid-19. Et ce, en attendant l’appui du gouvernement. Le ministère de l’EPST a élaboré un budget qui a été présenté au gouvernement. Le ministre dit même qu’une commande a été passée pour acquisition de ces matériels… qui pourraient être distribués dans les écoles après la rentrée.
Pour beaucoup d’observateurs donc, en décidant de la reprise des cours avant d’avoir réuni toutes les conditions sanitaires requises à une rentrée sécurisée, Willy Bakonga choisit de sacrifier la vie des élèves pour sauver coûte que coûte l’année scolaire, avec en ligne de mire les dividendes que procurent la tenue des épreuves certificatives des finalistes du primaire et du secondaire.
Ecole sans enseignants
Et presqu’au même moment, les affiliés au Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) décident de la non-reprise des cours ce lundi 10 août.
Au terme de son assemblée générale tenue, samedi 8 août, ces enseignants ont annoncé qu’ils n’entendent pas reprendre le chemin de l’école à la suite du non-paiement des enseignants « nouvelles unités », les deuxième et trimestre paliers du Protocole d’accord de Bibwa pour les enseignants déjà payés.
« Le Syndicat des enseignants du Congo [SYECO] constate ce qui suit : la non-application du protocole d’accord de Bibwa ; la non-convocation de la commission paritaire gouvernement-banc syndical ; le non-paiement de vrais enseignants ‘Nouvelles Unités’ ; les 2ème et 3ème paliers pour les enseignants déjà pris en charge par le Trésor ; la non-exécution par le Premier ministre de la décision du Conseil des ministres concernant l’enquête à diligenter au Secope. Pour ce faire, les enseignants affiliés au SYECO se réservent le droit de porter plainte contre la République démocratique du Congo pour les avoir utilisés pendant plusieurs années comme vacataires », lit-on dans la déclaration rendue publique par Mme Cécile Tshiyombo, secrétaire générale du SYECO.
Face à ce tableau sombre, le syndicat des enseignants du Congo décide de la non–reprise des cours ce lundi 10 août sur toute l’étendue du territoire national. Il sollicite en même temps du chef de l’État d’initier sans tarder des pourparlers avec les vrais syndicats des enseignants afin de pérenniser la mise en œuvre de la gratuité de l’éducation de base en RDC.
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