Economie
Début août, l’once d’or a passé la barre symbolique des 2.000 dollars. Investisseurs et particuliers misent sur cette valeur refuge en temps de crise, même si des risques de chute des cours existent.
Est-il « l’or »… de faire des bonnes affaires ? Début août, le prix de l’once de notre cher métal précieux a dépassé la barre symbolique des 2.000 dollars, s’appréciant de plus de 30 % depuis le début d’année. Un record depuis 2011. Dans le contexte de la pandémie, les boutiques spécialisées voient logiquement affluer des particuliers ayant besoin de liquidités ou ceux qui, à l’inverse, veulent en acheter, pariant sur une plus-value future.
« Le cours de l’or bat des records, et ce n’est pas terminé », prédit l’économiste Philippe Herlin sur or.fr, un site spécialisé dans le commerce de ce métal précieux. Les pronostics s’emballent : 2.100 dollars d’ici fin septembre, selon UBS, idem pour JP Morgan, 2.300 selon Goldman Sachs voire 3.000 pour Bank of America fin 2021, comme le rapporte Business Insider. A noter que les cours de l’argent, eux aussi, s’envolent.
Un cocktail de facteurs
De nombreux facteurs expliquent l’envolée de la valeur de l’or et l’intérêt que lui portent les investisseurs (banques, assurances, fonds d’investissement…). La tendance était déjà à la hausse avant l’arrivée de la crise sanitaire liée au coronavirus. Par la politique des banques centrales de baisse des taux d'intérêt, les dettes publiques sont émises à des taux négatifs. Un placement sûr pour les investisseurs, mais alors sans aucun rendement, ce qui augmente l’attrait pour l’or.
Ce n’est pas tout. La guerre commerciale qui s'est déclenchée en 2018 entre la Chine et les Etats-Unis a aussi poussé les prix la hausse. Autre élément : les doutes quant à la production d’or dans les prochaines années, qui pourrait atteindre ses limites faute de nouveaux gisements. A cela vient s’ajouter la crise économique directement provoquée par la pandémie.
Le prix du métal précieux étant libellé dans la devise américaine, un recul du billet vert rend également l’or moins cher pour les acheteurs munis d’autres devises. « L’or a augmenté en raison d’une défiance par rapport au dollar. Ceux qui avaient des actifs libellés dans cette monnaie les ont vendus pour acheter de l’or », observe Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.
Prudence des investisseurs
Cet intérêt pour l’or traduit plus globalement une défiance quant aux politiques économiques. « Quand les investisseurs se précipitent sur l’or, c’est qu’il y a une perte de confiance dans l’action qui est menée par les banques centrales, explique l’économiste Stéphanie Villers. Si on injecte à chaque fois de l’argent, on imprime de la monnaie. Qui rembourse ? La seule valeur tangible ; c’est cette matière précieuse. »
Dans un tel contexte, banques, assurances et fonds d’investissement jouent la prudence. La demande pour fonds de placements (ETF) adossés au cours de l'or ont explosé. « Il y a une espèce d’incompréhension entre la réalité économique et les cours boursiers, qui se remettent à progresser. Si on est prudents, on se dit qu’ils ont suffisamment augmenté, et qu’il faut aller chercher d’autres pôles de croissance, qui ne sont pas dans l’économie réelle », ajoute-t-elle.
Logique de « fin du monde »
Le cours de l’or se nourrit donc aussi d’un certain pessimisme. « Si, demain, il y a une très mauvaise nouvelle, un problème économique majeur, le cours remontera », poursuit Philippe Crevel. Les petits épargnants peuvent se laisser tenter par un tel placement car ils ont peur pour leur argent. « Il y a une part d’irrationnel. L’Etat s’endette, il y a des messages anxiogènes. Les gens ont peur des faillites des banques, des assurances, ou que l’Etat se serve dans leurs comptes courants. Il y a une logique de fin du monde », ajoute ce spécialiste de l’épargne et de la retraite.
En toute logique, alors que la situation économique est toujours aussi incertaine en raison du Covid-19 et de l'ombre de secondes vagues, il est encore possible de faire des affaires. « Tant qu’on n’a pas de visibilité sur la reprise, il n’y aura pas d’effondrement du cours de l’or », estime Stéphanie Villers. Elle met cependant en garde contre une telle logique, qui envoie un « très mauvais signal de perte de confiance dans le système financier ».
Un décrochage des cours reste possible
Toutefois, pour Philippe Crevel, d’autres arguments invitent à relativiser l’intérêt de cette ruée vers l’or. « Il ne faut jamais suivre la meute, mais la précéder ! Aujourd’hui, acheter de l’or, c’est déjà l’acheter très cher », souligne-t-il, rappelant que sa valeur habituelle a, grosso modo, avoisiné les 1.200 dollars l’once ces dernières années. Or à long terme, les actions comme l’immobilier rapportent plus que l’or, soutient-il.
Le risque d’une baisse des cours n’est pas non plus à exclure, rappelle-t-il à l’attention de ceux qui espèrent des plus-values rapides. « Les investisseurs ont baissé leurs positions en dollar et, dans l’attente, ont acheté de l’or. Mais il est possible qu’ils le revendent très vite », poursuit Philippe Crevel. Le cours de l’or est également susceptible de baisser si la situation économique se rétablit. « En 2013, la crise grecque a été résolue et il y avait davantage d’or sur le marché », rappelle-t-il. En cas de reprise, les investisseurs retourneront aussi à leurs placements classiques, plus rémunérateurs qu’un placement en or qui n’apporte pas de dividendes.
Autre scénario possible pouvant conduire à une baisse : une grosse tempête sur les marchés financiers. Dans une note publiée en mai 2012, la direction générale du Trésor l’a rappelé : « En période de stress extrême, les rendements boursiers et le rendement de l’or sont positivement corrélés, sans doute en raison de la nécessité dans laquelle se trouvent les investisseurs de liquider une partie de leurs positions sur l’or pour couvrir des pertes sur d’autres classes d’actifs », peut-on y lire. C’est ce qui s’est passé début mars : le cours de l’or a subitement décroché, avant de remonter.
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