Politique
Dans la soirée du 14 septembre 1960, à Léopoldville, la capitale du Congo, le colonel Mobutu prend la parole à la radio. Le chef de l’armée annonce la " neutralisation " du président Kasa-Vubu et du Premier ministre Lumumba. Les deux leaders au sommet de l’Etat congolais sont entrés en conflit dix jours plus tôt. Et la crise politique tournait au chaos.
Deux mois plus tôt, le 14 juillet, le Congo, indépendant depuis le 30 juin, avait rompu les relations diplomatiques avec la Belgique. Après la mutinerie de l’armée congolaise et le début de l’exode des Européens, l’armée belge intervient en force et soutient la sécession du Katanga. C’est le début d’une guerre ouverte, une guerre coloniale. Le Congo fait alors appel à l’ONU. Les premiers Casques bleus arrivent au Congo le 16 juillet. La crise congolaise devient internationale. Le Congo sombre.
Cette période de troubles va mener le Congo à la guerre civile, et va conduire à l’assassinat du Premier ministre Lumumba, le 17 janvier 1961.
Le 10 juillet, le début d’une guerre coloniale
Après les premières violences commises par les soldats mutins contre les Blancs, l’armée belge intervient au Congo, mais sans l’accord du gouvernement congolais. A la mi-juillet, 10.000 soldats belges sont déployés au Congo. Ils vont y mener trente-cinq opérations militaires. Certaines d’entre elles sont justifiées par le danger que courent des Européens, mais d’autres ne sont justifiées que par le maintien des infrastructures économiques. Comme l’expliquera le Premier ministre belge Eyskens après l’échec de l’attaque du Bas-Congo, il fallait éviter les pillages, sauvegarder le port, sécuriser le ravitaillement de Léopoldville et, pour tout le pays, maintenir l’appareil administratif. Or le Congo est indépendant et dispose de son armée, dirigée par des officiers belges. On est bien au-delà d’une intervention humanitaire pour " protéger les personnes et les biens des personnes ".
L’armée belge attaque le Bas-Congo, une escalade dramatique
L’opération militaire belge à l’embouchure du fleuve Congo, le 11 juillet, tourne au fiasco. Cette intervention était " injustifiée et injustifiable ", comme l’a qualifiée le professeur Vanderlinden. La mutinerie s’était apaisée après l’africanisation de l’armée, le 8 juillet. Aucun Européen n’était alors en danger. Le but de l’opération était de créer un protectorat militaire belge.
L’armée belge évacue devant la résistance de l’armée congolaise. Il y a plus de vingt soldats et policiers congolais tués, dont certains de sang-froid. Les conséquences négatives de l’attaque de l’armée belge seront considérables. Les attaques des ports de Matadi et de Boma et du terminal pétrolier d’Ango-Ango sont transmises par le réseau de communication de l’armée congolaise à travers tout le Congo. Cela provoque une nouvelle rupture de confiance entre les soldats congolais et leurs officiers blancs.
Dans plusieurs régions, de nouvelles mutineries éclatent, des Blancs sont menacés, et des femmes violées. C’est l’escalade, le pays connaît un nouveau cycle de violences dramatiques.
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