Afrique
En 2015, des soldats de l’armée régulière avaient abattu deux femmes et leurs deux enfants dans une région du nord où se multiplient les attaques djihadistes.
Quatre militaires camerounais ont été condamnés à dix ans de prison ferme et un autre à deux ans pour avoir abattu deux femmes et leurs deux enfants, il y a cinq ans, dans l'Extrême-Nord du pays. Après de très nombreux ajournements du procès, le tribunal militaire de Yaoundé a prononcé lundi son verdict ainsi que les peines d'emprisonnement.
Le drame s'était déroulé en 2015 dans la localité de Zeleved, dans une région où le groupe djihadiste nigérian Boko Haram et une branche dissidente ont multiplié les attaques meurtrières ces dernières années contre les civils et l'armée.
En juillet 2018, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrait des soldats exécutant sommairement ces deux femmes, les yeux bandés, ainsi qu'une fillette et un bébé que l'une d'elles portait sur le dos.
Les sept hommes ont plaidé non coupables
Quand la vidéo est devenue virale, le pouvoir du président Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, ainsi que l'armée ont fermement nié l'implication de leurs soldats, parlant de « fake news » et d'« horrible trucage ». Ils s'étaient rétractés en août 2018, annonçant l'arrestation de sept militaires.
Les sept hommes ont plaidé non coupable. Trois d'entre eux, Ciriaque Hilaire Bytlaya, Jean Tchanga et Barnabas Donossou, ont été reconnus « coupables des faits de coaction d'assassinat », avant d'être condamnés chacun à 10 ans de prison ferme.
La même peine a été infligée au capitaine Étienne Fabassou, chef des accusés au moment des faits, reconnu coupable de « complicité d'assassinat ». Un cinquième militaire, Ghislain Ntienche, a, pour sa part, écopé de deux ans de prison ferme pour « violation de consignes » dans le cadre de la même affaire. Deux soldats ont été acquittés.
Le chef des accusés fait appel
L'avocat du capitaine Fabassou a déjà annoncé qu'il comptait faire appel. Selon lui, la procédure judiciaire n'a pas été suivie car « de l'enquête à la phase de jugement en passant par l'information judiciaire, les ayants droit des victimes n'ont jamais comparu et n'ont pas été entendus ».
Les attaques au Cameroun sont le fait de Boko Haram ou de l'Iswap (le groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest, selon son acronyme en anglais), qui frappent aussi dans les régions limitrophes du Nigeria, du Tchad et du Niger, sur le pourtour du lac Tchad.
Les ONG de défense des droits humains dénoncent aussi des exactions et crimes commis contre des civils par les forces de sécurité au Cameroun et dans les deux provinces à majorité anglophone du nord-ouest. En février, trois militaires camerounais ont été inculpés de l'« assassinat » d'au moins 23 civils selon l'ONU, dont 10 enfants, dans le village de Ngarbuh.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique Fervent Kabiliste jusqu'il y a peu, Henry Magie rejoint Nangaa et l'AFC dans la rébellion
28.03.2024, 14 commentairesPolitique Agression rwandaise : « Un jour d’une manière ou d’une autre, tout ceci s’arrêtera » (Félix Tshisekedi)
26.03.2024, 8 commentairesAfrique Pour Paul Kagame, l’armée sud-africaine ne devrait pas combattre le M23 « qui défend ses droits »
27.03.2024, 7 commentairesPolitique Diplomatie : Félix Tshisekedi en visite de travail à Lomé ce mercredi
27.03.2024, 6 commentaires
Ils nous font confiance