Provinces
Cette alerte vient des leaders d'opinion du territoire agro-pastoral de la province du Nord-Kivu, vaste de plus de 5.000 km2. Avec plus d'un million d'habitants qui se disputent au quotidien des terres. Les uns pour l'élevage et les autres pour l'agriculture, qui constituent les deux activités vitales de ce territoire, en plus de l'activité minière.
Ces affrontements quotidiens entre les habitants du territoire de Masisi autour de la gestion des terres restent l'une des causes d'insécurité au sein de cette entité, ce qui est souvent à la base des tueries et déplacement massif de la population.
Pour Jules Mugiraneza, député national, élu du territoire de Masisi, qui alerte le gouvernement sur cette question, la réalité est que les agriculteurs de Masisi sont victimes d’expropriation de leurs terres par les éleveurs qui en font du pâturage pour leur bétail.
« Ça devient une bombe à retardement. Conséquence, ces agriculteurs qui sont chassés de leurs terres reviennent pour tuer des vaches de ces éleveurs. C'est à cette scène désolante qu’on assiste régulièrement à Masisi. Il n'y a pas que le conflit foncier. L'Etat devrait protéger les agriculteurs qui ont aussi besoin de terres pour leurs champs et nourrir des familles à Masisi et même à Goma », relève Jules Mugiraneza.
Le cas Kisuma
Cet élu de Masisi regrette aussi que malgré la mesure du gouvernement provincial de retrait aux privés les titres fonciers de la concession Kisuma, aujourd’hui spoliée, la situation est restée la même.
« Aucun agriculteur de Masisi ne peut, depuis cette annonce du gouvernement provincial du Nord-Kivu, aller cultiver dans la concession Kisuma, alors que c'est une propriété déclarée propriété de l'État. Cette concession est toujours gardée jusqu'à ce jour par les services de sécurité a qualifié des spoliateurs. Une confusion totale sur le terrain qui oblige la population du village Kisuma d'aller pour cultiver alors que la concession Kisuma devrait servir de centre d'adaptation et multiplication des semences améliorées agricoles », souligne-t-il par ailleurs.
Des forces vives du territoire de Masisi alertent également sur une implication manifeste de certains militaires des forces armées de la République démocratique du Congo dans ce conflit foncier.
« Nous qui sommes ici sur le terrain, enregistrons tous les jours des plaintes des agriculteurs qui pointent du doigt certains officiers des FARDC qui aident les éleveurs à récupérer des espaces réservés aux agriculteurs depuis belle lurette. il n'y a pas longtemps, une frange de la population de Masisi, après avoir perdu ses champs, était obligée de partir jusqu’en Ituri à la recherche des terres à cultiver. Ça va susciter un soulèvement qui risque de faire morts d’homme, si l'État n'intervient pas à temps », martèle Claude Mahamba, acteur de la Société civile locale.
Il faut noter que le conflit minier entre creuseurs artisanaux et la Société minière de Bisunzu, dans la cité de Rubaya, ainsi que la présence des groupes armés constituent également une véritable source d'insécurité en territoire de Masisi.
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