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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Comment Trump pourrait être réélu président des États-Unis le 3 novembre

2020-10-17
17.10.2020
2020-10-17
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Donald Trump, président américain

S'il est donné perdant, et largement, par tous les sondages, le locataire sortant de la Maison Blanche pourrait pourtant réitérer face à Joe Biden sa victoire surprise de 2016 contre Hillary Clinton.

En 2016, c’était déjà couru d’avance: Donald Trump, avec ses sorties consternantes et ses attaques infondées n’avait aucune chance face à Hillary Clinton, ultra-favorite dans les sondages et soutenue par la quasi-totalité des personnalités publiques aux États-Unis. Et pourtant, le 8 novembre, malgré 3,5 millions de votes de moins que sa rivale, le milliardaire l’avait emporté dans les États-clés et avait donc conquis le siège tant convoité à la Maison Blanche.

En 2020, le style outrancier du président sortant est parfaitement connu, tout comme son recours récurrent aux “faits alternatifs” -ou pour le dire plus factuellement à de gros mensonges-, et il est encore une fois à la traîne dans les enquêtes d’opinion face à Joe Biden. Très en retard même. Pour autant, une victoire dans les urnes le 3 novembre prochain (ou plus exactement quelques jours plus tard le temps que les bulletins de vote par correspondance soient comptabilisés) ne peut guère être exclue. La preuve:

Le pourrissement de la campagne, stratégie gagnante?

“C’était un beau bordel qui se déroulait à l’intérieur d’une maison en feu elle-même située à l’intérieur d’un bateau en train de couler.” Voici comme Jake Tapper, sommité du journalisme américain du fait de son rôle de présentateur star de CNN, a décrit à chaud le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden. “Ce n’était même pas un débat, c’était une honte”, a-t-il poursuivi, “principalement parce que Donald Trump a passé son temps à interrompre, à mentir et à attaquer Joe Biden avec malveillance.”

Un résumé efficace du piteux affrontement auquel ont eu droit les électeurs américains le 29 septembre, mais qui omet peut-être une dimension non négligeable: Donald Trump a obtenu exactement ce qu’il souhaitait de ce premier duel. Au milieu de la cacophonie et de l’absence de dialogue qu’il a réussi à installer, 41% des téléspectateurs l’ont vu remporter cette parodie de discussion. Soit 7 points de moins seulement que son adversaire démocrate, quand en 2016, Hillary Clinton le devançait de 35 points.

“Il n’a rien à vendre au niveau des idées, aucun bilan positif à défendre et il a menti pendant quatre ans”, analyse pour Le HuffPost Soufian Alsabbagh, auteur de plusieurs ouvrages sur la vie politique américaine et en particulier le parti républicain. “Son but est uniquement de détruire les institutions et de tirer Joe Biden vers le bas.” En clair, en rabaissant autant que faire se peut la politique et en pourrissant les échanges, Donald Trump espère dégoûter l’électorat américain, le décourager de se rendre aux urnes. Enfin, la part des électeurs qui soutient son adversaire en tout cas.

C’est en ce sens d’ailleurs qu’il n’a eu de cesse de chercher à discréditer son adversaire, davantage que d’essayer de se mettre lui et son bilan en avant. Dans la bouche et les tweets de Donald Trump, Joe Biden est devenu “l’endormi”, “le gâteux”, “le vieillard”, le “cinglé”, celui qui a besoin de se doper pour tenir la durée d’un débat, celui qui soutient les fauteurs de troubles antifascistes qui détestent l’Amérique et font régner la terreur. L’antithèse du président dont aurait besoin l’Amérique en temps de crise, l’exact opposé du “Make America Great Again”. À entendre Donald Trump du moins.

Si l’on ajoute à cela ses prises de parole récurrentes pour expliquer qu’il ne reconnaîtra pas le résultat de l’élection s’il pense qu’il y a eu des fraudes, ses sorties pour discréditer le parti démocrate ou son mépris pour le fonctionnement institutionnel, Donald Trump arrive au terme d’une stratégie de sape longue de plusieurs années. Et dans laquelle son adversaire semble parfois verser, que ce soit par son vocabulaire à la limite de l’injure pendant le débat, ou en partageant une vidéo dans laquelle les pleurs d’un bébé remplacent la voix du président en exercice. Pas franchement le plus bel exemple de l’exercice démocratique.

Car dans un pays où les 55% de participation à la dernière présidentielle faisaient figure de bon score, Donald Trump peut espérer faire fuir toujours plus d’électeurs démocrates en puissance, tout en s’assurant que ses soutiens, eux, se déplaceront.

Base contre base

“Il n’a fait que parler à sa base pendant quatre ans. Donc s’il arrive à fragiliser l’électorat d’en face, il a une chance...” Comme l’explique encore Soufian Alsabbagh, c’est le corollaire de la stratégie de pourrissement mise en branle par Donald Trump: il cherche à ce que l’élection présidentielle du 3 novembre se résume à un affrontement entre blocs réduits à leur portion congrue. Car il en est bien conscient, et il l’a d’ailleurs dit durant son mandat: il pourrait tuer quelqu’un sur la Cinquième avenue, en plein New York, et ses électeurs continueraient à le soutenir.

L’enjeu va donc être pour lui d’empêcher Joe Biden de récupérer les voix de Barack Obama qu’Hillary Clinton a perdues en 2016. Pour l’heure, les sondages semblent indiquer que l’ancien vice-président y parvient. Soufian Alsabbagh cite par exemple l’Arizona, la Georgie ou encore le Texas qui pourraient revenir dans le giron démocrate, et surtout un phénomène “d’érosion généralisée” du vote pour Donald Trump. Sauf que l’élection de 2016 l’a bien montré: le diable se cache dans les détails. Lors du dernier scrutin, sur près de 160 millions de votants, rappelle le spécialiste, le résultat s’était fait sur 80.000 voix. Autant de bulletins qui avaient offert à Donald Trump le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, soit 9% des grands électeurs. Et la Maison Blanche au passage.

Un scénario fou, digne des plus grands retournements de situation en sport par exemple, que le sortant va chercher à répliquer cette année. “Pour garder la même carte électorale, il faudrait qu’il réussisse un sans-faute”, insiste Soufian Alsabbagh, “qu’il garde tous ses électeurs (principalement les blancs non diplômés, sur lesquels il sur-performe), qu’il mobilise des gens qui n’ont jamais voté, que Biden s’effondre après des noirs et des hispaniques...”

Alors du haut d’un niveau de popularité proche de celui qui lui avait permis de l’emporter il y a quatre ans, Donald Trump tente le tout pour le tout dans cette direction. Car s’il est détesté par une partie de la population américaine, le président sortant jouit tout de même d’une popularité importante. “Il pourrait devenir le sortant le plus populaire à perdre depuis 40 ans”, écrit ainsi le New Yorker pour insister sur le fait que Donald Trump est loin d’être haï par tout un pays.

Et face à lui, Joe Biden peine à convaincre les minorités. “Il aurait pu faire beaucoup plus”, confirme Soufian Alsabbagh. “Les problèmes de Biden avec la base de l’électorat démocrate sont réels”, explique au New York Magazine Sean Trende, spécialiste des sondages et rare analyste à avoir dessiné un modèle en 2016 dans lequel le candidat républicain l’emportait effectivement dans les États-clés. “Sa faiblesse auprès de l’électorat latino va être problématique en Floride, dans l’Arizona, dans le Nevada. Et si l’électorat noir ne se déplace pas le jour J, cela pourrait être critique dans plusieurs autres États”, poursuit Sean Trende. Jusqu’à permettre à Donald Trump de l’emporter? Ce n’est qu’un scénario, explique le politologue, mais il serait bien malvenu de l’écarter.

Le coronavirus, un mal pour un bien?

D’autant que ce scrutin de 2020 se déroule dans un contexte extrêmement particulier avec l’épidémie de covid-19. Un virus qui a notamment empêché les candidats de se déplacer auprès de certaines communautés qui réagissent favorablement aux visites, aux poignées de main, aux rencontres avec des associatifs, explique Soufian Alsabbagh. Surtout, qu’en dépit de la gestion et des déclarations scientifiquement erronées de Donald Trump, son adversaire ne parvient pas à faire entendre la réalité de la situation aux États-Unis.

“Le problème est que l’électorat de Trump est plus ou moins radicalisé. Donc peut-être que le coronavirus leur a fait perdre leur emploi, mais ils voient surtout que les démocrates ont bloqué le pays, l’économie”, poursuit l’auteur. “Je ne suis pas sûr du tout que ça aide directement Biden.”

On peut à cet égard prendre l’exemple de la Pennsylvanie, un État qui a longtemps été une place forte du parti démocrate, mais qui dérive lentement vers la droite depuis quelques années. Jusqu’à offrir en 2016 ses 20 grands électeurs à Donald Trump, d’un souffle. Et là, le président sortant fait justement campagne sur le thème de l’épidémie, expliquant à la population blanche et non diplômée qu’il séduit tant, que le gouverneur démocrate leur a fait perdre leur job et les a privés de liberté en imposant un confinement. Une stratégie qui ne porte pas encore totalement ses fruits dans les sondages, où il est toujours en retard (mais beaucoup moins que dans d’autres États).

Ainsi, alors que les États-Unis sont le pays le plus endeuillé au monde par le coronavirus, Donald Trump pousse le vice jusqu’à tenter de travestir la réalité pour donner l’impression d’un bilan positif sur ce dossier. Ce seraient les démocrates qui auraient enfermé les gens chez eux, qui auraient surestimé la menace représentée par le virus, fragilisé l’économie américaine. D’ailleurs, il suffit de voir la manière dont le président gère sa propre contamination: en se montrant au travail même à l’hôpital et en reprenant au plus vite sa place à la Maison Blanche. Puisqu’il vous assure que ce n’est qu’une grippette et qu’il est en grande forme...

En outre, dans ces circonstances, Donald Trump a tout à gagner, décrypte encore Soufian Alsabbagh. Car selon l’expert, ce qu’il manque actuellement à la campagne du président en exercice, c’est d’apparaître présidentiable. Or s’il reste cloîtré à la Maison Blanche, qu’il se retrouve contraint de limiter les meetings et les sorties publiques, il pourrait gagner dans le sprint final une image plus mesurée, moins furibonde. “Au débat, s’il était arrivé en surprenant les gens, en apparaissant apaisé, en président qui prend ses responsabilités, il aurait pu empiéter sur l’espace occupé par Biden.” Peut-être qu’une activité réduite liée au coronavirus le poussera finalement dans cette voie.

Et si l’élection se résumait au 3 novembre?

“Il est difficile de visualiser aisément un scénario dans lequel le président gagnerait l’élection sans la voler”, écrivait le New York Magazine le 17 septembre dernier. Et pour cause, au-delà des différents éléments sur lesquels Donald Trump peut jouer pour réduire l’écart avec Joe Biden que nous avons évoqués ci-dessus, la perspective la plus probable est qu’il sera tout de même battu dans les urnes. Sauf que là encore, lui et son camp ont préparé les conditions d’une victoire finale.

“Les républicains ne représentent plus grand chose, mais ils contrôlent tout. Ils ont mené un travail de sape de la démocratie et des institutions depuis des années, et l’épisode ultime de cela, on est peut-être en train de le vivre”, explique Soufian Alsabbagh. Car pour résumer, le scénario qui se dessine de plus en plus nettement dans les sondages pour le 3 novembre prochain est celui d’une victoire le jour J de Donald Trump, sur les bulletins physiques. En revanche, une fois comptés dans les jours suivants les très, très nombreux votes par correspondance, Joe Biden reprendrait la tête largement. Sauf que là, le président sortant aurait donc des cartes à abattre.

Le soir du scrutin, il devrait logiquement poursuivre dans sa stratégie de communication annonçant sa victoire et que le reste du vote est émaillé de fraudes. Pour ce qui est des bulletins à distance, le temps qu’ils soient comptés dans tous les États, Donald Trump pourrait marteler pendant plusieurs jours qu’il a gagné, et pousser les instances locales à recompter plusieurs fois les voix pour faire durer le processus. Alors qu’en 2016, un recomptage avait été nécessaire dans trois États seulement, ce pourrait être dix, quinze ou vingt cette année, prévient Soufian Alsabbagh, qui envisage la possibilité d’un flou total dans les premiers jours de novembre.

Et puisque ce sont les républicains qui sont en position de force dans les tribunaux de tout le pays (Trump a nommé deux fois plus de juges qu’Obama en deux mandats), ils pourraient décréter qu’une partie des bulletins par correspondance sont illégaux. Car toute situation de blocage profitera au camp conservateur. Que ce soit la chambre des représentants, où les républicains ont moins d’élus, mais davantage d’États (ce que l’on appelle les délégations) qui seraient appelés à se prononcer dans le cas d’un imbroglio sur le résultat de la présidentielle, ou la Cour suprême, la majorité est chez eux. “C’est le miroir d’un collège électoral qui est totalement inégal”, insiste Soufian Alsabbagh, qui rappelle par exemple que le seul élu du Wyoming serait dans le premier cas de figure aussi puissant que les 20 de Pennsylvanie.

C’est ainsi que mi-janvier, à l’approche de la prestation de serment du nouveau président, une instance suprême (le Parlement ou la Cour suprême) pourrait avoir à trancher et annoncer que le décompte des voix s’arrête à une date où Donald Trump était toujours en tête. Un scénario aux allures de politique fiction, mais dans les faits tout à fait plausible.

Paul Guyonnet
Huffingtonpost / MCP, via mediacongo.net
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