Société
Répandu dans la partie Sud-Ouest et certaines ethnies du Katanga et Kasaï à l’instar du peuple Tchokwe, le matriarcat, régime duquel la filiation se transmet par la femme en République démocratique du Congo, tend vers sa disparition. Si dans les confins du pays le matriarcat est toujours d’actualité, tel n'est plus le cas à Kinshasa.
Les impressions récoltées sur les rues de Kinshasa, laissent entendre qu’on s’en éloignerait « au nom de l’amour et du modernisme ».
Partant d’une situation empirique, madame Soki, résidente de la commune de Selembao explique l’abandon de cette culture en ces termes : « mon défunt mari a élevé tous ses neveux au détriment de nos propres enfants ; la retraite survenue, les nièces et neveux qui l'a tant chéris au nom de la tradition lui ont systématiquement été ingrats en se tournant désormais vers leurs pères biologiques tout en les soutenant financièrement alors que ces derniers n'ont rien fait pour eux. Ce cas n'est pas isolé et c'est même l'une des causes majeures qui a motivé l'actuelle génération à se désolidariser de cette tradition », a-t-elle déploré.
« Zumba kayi buta mwana ku [partager le lit avec une femme ne garantit pas la paternité, ndlr] », soutiennent papa Ndombele Lusevakueno et M. Lusadisu (octogénaires ne kongo) expriment leurs regrets.
« Si nos ancêtres avaient opté pour le matriarcat c'était suite à des bavures de certaines de leurs contemporaines ; la frivolité féminine ne date pas d'aujourd'hui ! A l'époque on disait qu'on n’était pas certain que le fils soit bien celui du père, par contre on avait la certitude que le neveu soit de son sang puisque ce dernier est fruit de l'utérus de sa sœur ! Actuellement, même nos enfants ne kongo s'éloignent de cette tradition, au nom de l'amour et du modernisme. Chaque peuple a sa culture et la nôtre c'est le matriarcat", ont-ils indiqué.
L'ingratitude de neveux face aux oncles bienfaiteurs confirme le dicton populaire kongo « kiaku kiaku, kiangani kiangani [Ce qui t’appartient est à toi, ce qui ne t’appartient pas n’est pas à toi] ».
Dans l’histoire, la RDC figure parmi les premiers pays d'Afrique à donner de l'importance et du pouvoir à la femme et ce, depuis le XV siècle au royaume bantou loango ; ce royaume qui a connu son déclin au XIXème siècle sur des terres qui sont aujourd'hui assimilées au Congo Brazzaville, Gabon, Angola et la RDC. Contrairement aux monarchies patrilinéaires où le pouvoir était héréditaire et basé sur l’ascendance paternelle, ici c'est matrilinéaire. Le neveu (fils aîné de l'une des sœurs du roi) succède au roi.
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