Santé
En marge des échanges hier entre le ministre de l’ESU (Enseignement Primaire et Secondaire), Thomas Luhaka, et son collègue de la Santé, Eteni Longondo, au sujet de l’anarchie qui s’est installée dans l’organisation des études de médecine, les observateurs notent que le problème ne se pose seulement au niveau de la filière médicale. Le désordre touche plutôt toutes les filières de l’enseignement supérieur et universitaire.
La politique de l’essaimage des instituts supérieurs et des universités à travers l’ensemble du territoire national, tout en offrant de larges possibilités d’absorption des diplômés en provenance du cycle secondaire, s’est malheureusement traduite par la montée en force de « ligablos », entendez ces instituts supérieurs et universitaires sans bâtiments, sans professeurs qualifiés, sans matériels didactiques, sans bibliothèques, sans laboratoires, sans ordinateurs, sans tableaux noirs, etc.
Le pays est en train de former, depuis plusieurs années, des médecins n’ayant jamais fait le moindre stage pratique dans un hôpital, des magistrats et avocats n’ayant jamais fréquenté une salle d’audience d’un tribunal ou l’office d’un parquet, des informaticiens n’ayant jamais touché à un ordinateur, des journalistes n’ayant jamais écrit un article de presse ou participé à un journal parlé ou télévisé, des ingénieurs électriciens n’ayant jamais eu accès à une cabine électrique, des mécaniciens n’ayant jamais touché la boîte de vitesse d’un véhicule, des économistes de chambre, etc.
Le génocide intellectuel se développe à un rythme tel qu’il ne reste qu’une alternative à Thomas Luhaka : fermez tous les «ligablos». Il doit prendre son courage à deux mains et révoquer tous les arrêtés d’agrément d’instituts supérieurs et d’universités signés par ses prédécesseurs, sous la pression des acteurs politiques. En effet, pour des raisons purement électoralistes, chaque député national, chaque sénateur, chaque ministre, chaque mandataire public ou chaque homme d’affaires veut avoir un institut supérieur ou une université dans son territoired’origine, son secteur, voire son village.
En son temps, feu Mashako Mamba avait tenté de remettre de l’ordre dans le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, en annulant les arrêtés d’agrément des établissements qui ne répondaient pas aux normes. Sa décision avait soulevé, dans les rangs des politiciens, un tollé tel qu’il avait dû faire marcher arrière, avant de se faire remanier à la première occasion. Et la récréation a continué ;
A ce jour, la formation au rabais de futurs cadres du pays se poursuit allégrement. Le réveil tardif du duo Luhaka-Longondo pour la filière médicale mérite tout de même d’être salué. Mais leur action de sauvetage risque de tomber comme un coup des pieds dans l’eau, si elle s’arrête à la seule formation en médecine.
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