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Ce nouvel accord diplomatique est à mettre au crédit de l'administration Trump, qui a largement fait pression pour parvenir à ses fins. Le Soudan rejoint ainsi les Emirats Arabes Unis et le Bahrein pour dessiner une nouvelle entente régionale face à l'Iran.
C'était dans l'air depuis plusieurs semaines. Le Soudan était pressenti comme le troisième pays, qui normaliserait ses relations avec Israël, comme l'ont fait récemment les Emirats Arabes Unis et le Bahrein . L'annonce officielle en a donc été faite par Donald Trump vendredi.
Le Président américain jubilait de ce nouveau succès diplomatique à dix jours des élections. Quelques heures avant, les Etats-Unis avaient enlevé le Soudan de la liste noire des pays soutenant le terrorisme, juste après que le Soudan a payé 335 millions de dollars aux Américains, victimes des attentats commis par al-Qaida alors que son chef, Oussama Ben Laden, vivait au Soudan. Officiellement, la normalisation avec Israël n'était pas une condition à l'absolution du Soudan, mais de fait les deux ont lieu simultanément.
Situation économique désastreuse
Pour le Soudan, l'un des plus grands pays d'Afrique dans une situation économique désastreuse , les avantages financiers de cet accord sont évidents. Cependant, pour Irit Bak, directrice du département Afrique à l'Université de Tel-Aviv, « la situation du pays est assez fragile et la question d'un accord de paix avec Israël est plutôt controversée entre les différents courants politiques et au sein de l'opinion. »
L'accord a été signé par le gouvernement transitoire, qui associe militaires et civils et, en principe, il ne sera effectif qu'une fois ratifié par le Parlement, qui ne devrait pas se réunir avant deux ans. Cependant, depuis plusieurs mois, les avions israéliens peuvent survoler le Soudan et les Israéliens apportent une aide techno-agricole depuis plusieurs années.
Bénéfice politique pour Israël
Côté israélien, c'est plutôt l'inverse, le bénéfice n'est pas économique mais politique. D'abord, l'Etat hébreu devrait rapidement négocier le retour des quelque 6.000 travailleurs soudanais clandestins dont il ne veut pas. Ensuite, pour Israël, il s'agit d'une victoire symbolique. Depuis, 1967, Khartoum, la capitale soudanaise, incarnait la ville des trois « non » que la Ligue Arabe avait alors opposés à l'Etat hébreu : « Non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d'Israël et non aux négociations avec Israël » suite à la Guerre des Six jours remportée par Israël. Aujourd'hui, Khartoum a dit : « Oui ». A cet égard, cet accord est encore plus dévastateur pour les Palestiniens, que celui signé avec les Emirats puis le Bahrein et il a donc été clairement dénoncé par l'autorité palestinienne. En revanche, le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi l'a salué comme toutes les « initiatives visant à renforcer la paix et la stabilité régionales. »
Objectif géopolitique pour Le Caire
Pour l'Egypte, comme pour plusieurs autres acteurs de la région, l'objectif de ces trois accords de normalisation est avant tout géopolitique ; il s'agit de créer un front anti-Iran d'autant plus que, depuis dix jours, l'embargo sur les armes qui pesait sur l'Iran a pris fin . Pendant des années, le Soudan a servi de plaque tournante pour les armes iraniennes. Les choses ont évolué depuis la guerre au Yemen : à partir de 2015, Khartoum a pris ses distances avec Téhéran pour rejoindre le camp de l'Arabie Saoudite. Il en sera ainsi jusqu'à nouvel ordre.
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