Economie
Ce lundi, les bourses du monde entier se sont enflammées après l’annonce d’un candidat vaccin efficace à 90 %. Un vaccin valide suffirait-il à relancer une économie mondiale en berne ?
L’annonce d’un candidat vaccin efficace à 90 % ce lundi, selon une évaluation intermédiaire qui demande à être approfondie, a été saluée par l’ensemble des bourses mondiales, pourtant peu enclines à s’enflammer en cette période. Dans la journée, les marchés européens étaient tous en forte hausse. La bourse de Paris prenait 5,46 %, Francfort 5,56 %, Londres 5,05 % et Milan 5,48 %. Dès son ouverture, Wall Street connaissait une euphorie similaire. Le Dow Jones grimpait de 5,63 % à un nouveau record, et le Nasdaq prenait 1,25 %.
Une telle flambée entraîne désormais un double espoir. En plus de régler la crise sanitaire, le vaccin contre le coronavirus (celui de Pfizer ou un autre) pourrait-il régler la crise et sauver l’économie ?
Validation insuffisante
Tout d’abord, il faut isoler les réactions boursières du reste de l’économie. La fièvre de lundi est plus « une exubérance réactionnelle classique des bourses, qui réagissent toujours plus fort et plus brutalement que la réalité », tempère Frédéric Bizard, économiste de la Santé. D’ailleurs, dès ce mardi matin, elles étaient revenues à un niveau plus classique.
Pour retrouver le niveau économique d’avant, la seule validation du vaccin ne suffira pas. « Il sera confronté à de nombreux obstacles post-développement, que ce soit dans la production, le stockage ou la distribution », note Frédéric Bizard, selon qui les prévisions de production annoncée par Pfizer – 1,3 milliard de doses durant l’année 2021 – sont « fantaisistes et s’éloignent du domaine de la Santé pour devenir de la communication. »
Population vaccinée, économie relancée
Autrement dit, à court terme, même avec la validation un vaccin, « l’économie ne devrait pas s’améliorer. Pas avant longtemps », selon l'économiste. L’infectiologue Nathan Peiffer-Smadja se veut plus optimiste : « Si le vaccin est validé, on peut espérer viser une campagne de vaccination dès cet été en France, grâce à une autorisation en urgence et une diffusion rapide. » Quant aux doses, « beaucoup d’autres vaccins sont en cours, et si lui réussit, il n’y a pas de raisons que les autres ne fonctionnent pas non plus, ce qui augmentera naturellement les doses avec plusieurs vaccins disponibles à court terme. »
Or, avec une population vaccinée, tout deviendra plus simple : « Si on reste sur cette efficacité à 90 %, on pourra bien plus facilement gérer la maladie, et réussir ce à quoi on échoue actuellement : remonter les chaînes de contamination et identifier les cas secondaires. » A partir de là, tous les leviers de restrictions économiques actuels pourraient être levés : restauration, voyage, rassemblement, festival, et l’économie totalement repartir.
L’économie, le contrat de confiance
Et si vous trouvez ces projections encore trop hypothétiques, une chose est sûre pour Frédéric Bizard, « l’arsenal contre le Covid-19 se renforce petit à petit. » Un signal forcément bien interprété par l’économie, marchant beaucoup à la confiance dans l’avenir. « Toutes les avancées scientifiques auxquelles on assiste renforcent les probabilités qu’on s’en sorte à moyen terme. C’est un espoir plus porteur pour l’économie que si tous les essais viraient au fiasco, et qu’on ajoutait de la morosité à la morosité. » D’où l’importance de publier ce genre de résultats intermédiaires.
Au point de risquer de fausser certaines études dans l'optique de faire plaisir aux marchés boursiers ? Nathan Peiffer-Smadja casse de suite cette idée : « Les validations des études sont faites dans les règles, avec des gros dossiers de sécurité, et des résultats rapides ne veulent pas nécessairement dire mal faits. Il est important de stopper la défiance qui monte envers ces résultats. »
Car voici le principal enjeu et la clé pour sauver l’économie avec un vaccin : l’adhésion de la population. Selon un sondage Ipsos ce mardi, seuls 54 % des Français accepteraient de se faire vacciner. Et pour les deux experts, il est clair qu’avec un si faible pourcentage, les vagues épidémiques de coronavirus continueraient et que l’économie ne pourrait reprendre normalement. Pour Nathan Peiffer-Smadja, « en même temps que la course au vaccin doit commencer la course à la confiance de la population. » Car on le rappelle une dernière fois : impossible de faire avancer l’économie sans confiance.
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