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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Santé

Vaccin anti-Covid : « Nous n’aurons pas les millions de doses nécessaires avant l’automne 2021 »

2020-11-20
20.11.2020
2020-11-20
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Dans un laboratoire chinois préparant un vaccin contre le Covid-19, à Pékin, le 24 septembre 2020. Photo Wang Zhao. AFP

«Le reconfinement signe un double échec, celui du contrôle de l’épidémie, mais aussi celui du débat démocratique, qu’il est urgent d’ouvrir.» Plusieurs universitaires et médecins signent une tribune au vitriol dans le Monde pour, enfin, avoir un débat informé sur la gestion de l’épidémie.

«Nous commençons à avoir un peu de recul sur cette épidémie. Des articles scientifiques nous donnent des informations sur l’efficacité des différentes mesures contre le Covid», explique à Libération Mircea T. Sofonea, chercheur en modélisation des maladies infectieuses à Montpellier.

En effet, la littérature scientifique commence à fleurir. Une étude parue dans Nature Human Behaviour analyse par des moyens statistiques l’effet comparatif de 6 000 mesures prises par 79 Etats entre mars et avril. Le même genre d’approche a été publié dans The Lancet Infectious Diseases. Une autre étude, publiée dans Nature identifie, elle, les lieux les plus à risques en étudiant les déplacements de millions d’Américains grâce aux données des téléphones mobiles.

Ces travaux méritent d’être discutés et de nourrir le débat public en France. Mircea T. Sofonea nous livre l’état actuel de ses réflexions.

Les vaccins, dont les premiers résultats sont encourageants, vont-ils arrêter l’épidémie ?

A court terme, le contrôle de l’épidémie ne passe pas par le vaccin. L’enjeu du déconfinement à venir et l’évitement d’une troisième vague ne passent pas par le vaccin. Il faut regagner la confiance de la population et revoir avec elle les stratégies dans une attitude d’anticipation beaucoup plus proactive que cet été.

Les premières doses arriveront début 2021, mais nous n’aurons pas les millions de doses nécessaires pour vacciner la population générale avant l’automne. C’est l’une des raisons qui nous poussent, dans notre tribune, à appeler à un débat ouvert sur les mérites et les limites de chaque mesure de restriction. Il faut adapter les décisions au contexte français et garantir une adhésion de la population.

Vous opposez, dans votre tribune, la stratégie de confinement adaptatif (ou «stop and go» en anglais) à la stratégie de contrôle précoce de l’épidémie. Pouvez-vous les définir ?

La stratégie du «stop and go» consiste à confiner dès qu’un indicateur dépasse un seuil préalablement fixé. Il peut s’agir du nombre d’admissions en réanimation ou de l’incidence hebdomadaires. Dès que le seuil est atteint, vous confinez, et dès que l’indicateur repasse sous le seuil, vous relâchez. S’ensuit une lune de miel, une période de vie presque normale jusqu’à ce que l’épidémie remonte. Au final, vous avez des alternances de périodes de confinement et de phases relâchées.

La stratégie de contrôle précoce consiste à agir de manière localisée là où le virus circule et de remonter les chaînes de contacts de chaque cas. C’est une course contre la transmission du virus. Ensuite, les personnes identifiées doivent s’isoler strictement. Il s’agit de prendre des mesures fortes, mais localisées et très tôt dans la dynamique épidémique.

Les pays qui s’en sortent le mieux aujourd’hui visent le zéro cas. En Chine, en Nouvelle-Zélande, au Vietnam, l’objectif des autorités est de n’avoir aucun cas positif. Chaque patient diagnostiqué engendre une enquête rigoureuse avec des mesures fortes pour les cas contacts.

Un dépistage massif serait donc utile ?

Un dépistage massif n’est utile que s’il s’accompagne d’un isolement ou d’une quarantaine des cas et des cas contacts. D’autres stratégies sont possibles. En Finlande, à défaut d’avoir des dépistages aussi importants, il y a une adhésion très forte de la population à l’application numérique. Cela aide à remonter les chaînes de transmission. En Corée du Sud, l’application est géolocalisée, et quand vous vous déplacez dans un quartier, vous connaissez le nombre de personnes infectées dans la zone.

En France, le débat sur les ouvertures et fermetures de commerce porte sur leur caractère essentiel ou non. On parle très peu du risque sanitaire en fonction de chaque type de situation. Vous le déplorez ?

Oui c’est vraiment dommage. Notre tribune appelle à un débat public beaucoup plus informé sur les sujets importants de cette pandémie. On commence à avoir un peu de recul sur la pandémie. On sait que les regroupements dans des endroits mal ventilés sont des zones de transmission. Des cas de transmission ont été documentés dans les restaurants, les salles de sport, les chorales, etc.

L’article paru dans Nature Human Behaviour montre aussi que les mesures les plus importantes en termes de réduction de la circulation sont l’interdiction des rassemblements (à partir de 50 personnes, voire moins), la fermeture des institutions d’enseignement scolaire et supérieur, la fermeture des frontières. Un dernier levier apparaît très fort : la communication. La pédagogie est plus efficace que la sanction ou la répression. L’Allemagne ou le Vietnam ont mis en place des mesures intéressantes en ce sens.

Vous parlez de la fermeture des écoles, c’est un sujet brûlant. Les enfants semblent moins contaminants que les adultes, non ?
Il apparaît clairement qu’à partir du collège, les jeunes présentent le même risque de transmission que les adultes. Il me semble que l’on a fermé beaucoup d’autres lieux pour conserver le système scolaire ouvert.

Si les vaccins ne sont pas des solutions à court terme, quel rôle peuvent-ils jouer sur le long terme ?

Nous estimons que moins de 10% des Français ont été infectés. Il faudrait donc en vacciner environ 30 millions pour atteindre l’immunité collective. C’est colossal et cela ne se fera pas tout de suite.

Les premiers vaccins qui arrivent semblent avoir de bons résultats, mais l’efficacité n’est évaluée pour le moment que quelques semaines après la deuxième injection. Qu’en est-il six mois après ? En l’état, on peut penser qu’ils soient de bons vaccins de première ligne, pour casser une vague épidémique. Mais peut-être faudra-t-il attendre d’autres produits pour une vaccination de long terme.

Pour mettre en place une telle politique en France, il faudra une communication d’une grande qualité, bien pensée et tenant compte de la réticence historique vis-à-vis de la vaccination dans le pays.

Olivier Monod
Libération / MCP, via mediacongo.net
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