Religion
Shepherd Bushiri, 37 ans, se considère lui-même comme un "prophète", au sein de son église, l’Enlightened Christian Gathering ("rassemblement chrétien illuminé"), qu’il a fondée en 2010 au Malawi. Chacun est libre de juger ce titre approprié ou non, mais ce qui est certain, c’est que l’homme est un vrai businessman : sa fortune s’élèverait à 150 millions de dollars. Une fortune qui est loin d’être mal vue dans la branche du pentecôtisme qu’il prêche, la "théologie de la prospérité", qui postule que l’aisance financière est un signe de santé spirituelle.
Son église compte de nombreux fidèles dans plusieurs pays d’Afrique australe, dont plus d’un million en Afrique du Sud. Selon Al Jazeera, le prédicateur, dont le prénom signifie littéralement "berger" en anglais, remplit les salles : lors de son show du Nouvel An 2020, plus de 100.000 personnes s’étaient rassemblées au FNB Stadium de Soweto, le plus grand stade d’Afrique.
Pour le parquet sud-africain en revanche, la qualité de "prophète" autodéclaré du pasteur Bushiri ne l’empêche pas d’être un justiciable comme les autres : en novembre, il a été poursuivi pour de nombreux faits, dont du blanchiment d’argent. La soudaine fortune de cet homme issu d’un milieu modeste du Malawi suscite des soupçons. D’après le Sunday Times, la justice enquête également sur des accusations de viol à son encontre, sur des jeunes filles mineures, ainsi que de charlatanisme.
Problème : l’Afrique du Sud ne parvient pas à mettre la main sur Shepherd Bushiri. Pire, cela commence à porter préjudice aux relations entre l’Afrique du Sud et son voisin le Malawi. Le 13 novembre, le tout récemment élu président malawien Lazarus Chakwera, en visite diplomatique à Pretoria, s’est notamment plaint que son vol retour a été retardé de sept heures par les autorités sud-africaines, celles-ci ayant interpellé sa délégation, officiellement pour des raisons de sécurité. Mais selon Chakwera, l’Afrique du Sud l’aurait suspecté d’avoir emporté Shepherd Bushiri dans ses bagages.
© WIKUS DE WET / AFP
Pourtant, le pasteur était déjà retourné au Malawi… Shepherd Bushiri s’est rendu lui-même à la police à Lilongwe, la capitale, en compagnie de son épouse, le 12 novembre. Constatant un vice de procédure, la justice l’a relâché le lendemain, pour la plus grande joie des fidèles qui l’attendaient. Selon son porte-parole, le pasteur n’est "pas un fugitif" : s’il s’est rendu au Malawi, c’est pour y trouver "la justice, à laquelle il ne pense pas avoir droit en Afrique du Sud".
De son côté, Pretoria ne compte pas en rester là et a d’ores et déjà lancé une procédure d’extradition. Mais il faudra pour cela une bonne coopération avec les autorités malawiennes, comme note Edge Kanyongolo, professeur de droit à l’université du Malawi : "cela va tester l’efficacité de la loi et la lutte contre la criminalité dans la région", explique-t-il à Al Jazeera.
En attendant, l’Afrique du Sud a confisqué une des propriétés de Bushiri, une maison de 355.000 dollars. Cela n’a pas empêché le prédicateur d’annoncer d’ores et déjà un festival international qui durera tout le week-end prochain, et au cours duquel les fidèles pourront s’offrir un tête à tête avec leur guide spirituel… pour la modique somme de 7000 rands (384 euros).
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