Nord-Kivu: la population de Sake continue de douter de l’existence de la pandémie du Covid-19

Les populations de Saké, une entité située dans le territoire de Masisi, à l’Ouest de la ville de Goma au Nord-Kivu, continuent à douter de l’existence de la pandémie à coronavurus, cela en dépit des vies humaines ravagées partout dans le monde par la covid-19.

Toutes les mesures barrières édictées par les autorités sont piétinées par celles-ci. Et cela, pour diverses raisons.

Au cours d’une descente sur place ce vendredi 11 décembre 2020, certaines personnes se sont confiées à election-net.com et ont donné leur justificatif. Francine Byamana, commerçante de Saké a souligné que cette maladie n’a jamais existé dans leur milieu, et elle se dit ne pas être concernée par le respect des gestes barrières, qui pour elle, restent une fiction.

Marché de saké au Nord-Kivu. Photo Enet/Prince B

”J’écoute de loin qu’il y a une maladie, mais notre milieu n’est pas concerné, on ne se lave pas les mains, on se salue comme on veut et on n’a jamais été contaminé”, a-t-elle indiqué à election-net.com

Les autorités locales moins écoutées

Interviewé à ce sujet l’administrateur du marché de Saké a fait savoir à election-net.com que les gens ne croient pas à l’existence de cette maladie, parce qu’il n’y a jamais eu de cas positifs de la covid-19, dans ce milieu.

”Nous les sensibilisons régulièrement mais ils ne respectent pas les gestes barrières. La raison est simple, ici chez nous il n’y a jamais eu de cas positifs de la covid-19”, explique-t-il.

En outre, il a indiqué que pendant le confinement les gens respectaient scrupuleusement les gestes barrières. Et ce, parce qu’ils voyaient le danger devant eux, souligne t-il.

”Après le confinement les gens ont cru que la maladie est vaincue et ont jeté tous leurs cache nez. Mais j’apprend qu’il y a une deuxième vague de la maladie, je pense qu’il est encore nécessaire de respecter scrupuleusement ces gestes barrières”, a-t-il indiqué à election-net.com

Les efforts des ONG visibles sur place

En dépit de ce doute, certaines organisations non gouvernementales mobilisent les efforts pour mettre la vie de la population de cette partie du Nord-Kivu à l’abri de la contamination.

C’est le cas de l’organisation les ”Ailes du Coeur” qui a installé un dispositif de lave mains dans ce marché et distribué un nombre important des cache nez aux commerçants dudit marché.

Lysette Bora Nikuze coordinatrice provinciale de cette organisation a souligné à election-net.com qu’en renforçant les moyens de prévention, on limite la propagation de la maladie.

Ainsi, elle a appelé les autorités locales à s’impliquer urgemment dans la sensibilisation pour passer le message, et que toutes les couches de la population comprennent le danger déjà présent dans la communauté.

”[…], la résistance ne peut être dissipée juste en un clé d’oeil, mais nous pensons que plus il y a sensibilisation, plus les gens comprennent et la résistance diminue”, a-t-elle indiqué à election-net.com

Par ailleurs, elle a indiqué qu’il y a des bouches non autorisées qui donnent de faux messages amplifiant le doute dans le chef de la population, ce qui selon elle, aggrave la situation plutôt que de la résoudre.

Enfin, elle a appelé toutes les couches de la population à prendre conscience pour être à l’abri de la contamination en cette période où la deuxième vague s’annonce plus dangereuse.

En rappel, le Nord-Kivu occupe la deuxième position parmi les provinces touchées par la pandémie à coronavurus. En date du mercredi 9 décembre 2020, le cumul des cas a été de 1.190