Des caméléons à la porte de l’«Union sacrée de la Nation»

L’ «Union sacrée de la Nation» continue d’enregistrer ses adhérents. Qui, pour la plupart, viennent du FCC. L’inconstance des hommes politiques congolais n’étant plus à démontrer en RDC, le Président de la République, qui se sent réconforté par ces adhésions, devra jouer à la prudence. Cette plate-forme politique n’étant pas un fourre-tout, ces politiques facilement malléables au gré de leurs intérêts, peuvent torpiller les actions du Chef de l’Etat.

Les politiques congolais naviguent souvent à vue ou mieux au gré des vagues. Les intérêts égoïstes primant sur l’intérêt général. C’est ainsi qu’ils n’ont, pour la plupart, aucun sens des affaires de l’Etat. Ces hommes politiques changent d’avis, d’opinion et tournent casaques lorsque leurs intérêts sont menacés ou leurs prébendes retirées. Ils n’ont aucun souci d’un cadre propice à un décollage socio-économique où les valeurs morales et éthiques sont sacralisées.

La dernière transfiguration en date est celle opérée par les députés nationaux et autres politiciens du Front commun pour le Congo (FCC), plate-forme politique de l’ancien Président de la République, Joseph Kabila. Ils font allégeance au successeur de ce dernier, Félix-Antoine Tshi-sekedi Tshilombo, pour accompagner ce dernier dans la matérialisation de sa vision de sortir le pays du bourbier socio-économique dans lequel il patauge.

Le FCC se vide et le PPRD, esseulé, lorgne vers l’opposition

Depuis la destitution de Jeanine Mabunda à la tête du bureau de l’Assemblée nationale, la débandade gagne les rangs du FCC dont des poids lourds et autres experts rejoignent en séries l’ « Union sacrée de la Nation » (USN). Bon nombre d’entre eux se recrutent parmi les alliés du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Cette formation politique de Kabila risque, au finish, de se retrouver seule au FCC, avec l’obligation de passer à l’opposition avec Martin Fayulu et Adolphe Muzito, leaders du regroupement politique ‘‘Lamuka’’.

Cette transhumance n’est pas une première. Les exemples sont légion depuis l’accession de la République démocratique du Congo (RDC) à l’indépendance en 1960. Et cela s’est, toutes les fois, soldé par des ralliements sans conviction. L’essentiel, c’est de se retrouver quelque part où l’on peut continuer de jouir tranquillement de sa vie. Cela au grand dam du peuple au nom de qui ces politiciens de malheur parlent, parfois avec emphase.

Des loups et taupes dans la bergerie

Pour ne prendre que les années après Mobutu, de 1997 à 2000, et le cas de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) où se sont retrouvés même les Mobu-tistes. Et avec la création du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), opposé militairement au régime de Joseph Kabila et les scissions qui s’en sont suivies, les anciens Mobutistes ont traîné leurs bosses partout. Il y en a qui sont passés du RCD au PPRD en transitant par le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba.

C’est dire que Félix Tshisekedi doit ouvrir l’œil, et le bon, en faisant attention à ces adhésions en séries car des loups peuvent se retrouver dans la bergerie ‘‘Union sacrée de la Nation’’. Et phagocyter ce regroupement politique de l’intérieur, se transformant en taupes. Le Président Tshisekedi devra donc parer à toute éventualité. Car habitués aux délices du pouvoir, certains viennent à pas feutrés, d’autres avec battage médiatique pour faire croire qu’ils ont réellement changé en se rangeant du côté du peuple. Cela en travaillant avec un Chef de l’Etat, soucieux et déterminé à poser les fondements d’un Etat de droit et de redonner à la RDC la place qu’elle mérite dans le concert des Nations.

Ces transfuges de FCC peuvent jouer à la roublardise, cherchant le maintien du statu quo, via les institutions qu’ils contrôleraient. Si jamais des postes leur sont réservés pour les remercier. Qu’à cela ne tienne, leur désintérêt pour le bien-être du peuple n’est que secret de polichinelle.