Sur le net
Le 10 décembre, un flot de commentaires racistes a accompagné la publication d'un post promotionnel de Monoprix sur Facebook, visant la mannequin Christelle Yambayisa parce qu'elle est noire. Elle a interpellé la plateforme, critiquant le manque de modération automatique des propos haineux.
L'année 2020 arrive à son terme, mais la photo d'une mannequin faisant la promotion d'une grande marque distributeur énerve encore de nombreux internautes aux relents racistes.
Ce 10 décembre, la mannequin Christelle Yambayisa a été visée par un flot de commentaires racistes sous la publication d'un post promotionnel Facebook de Monoprix. Sur la photo, elle prend la pose devant un miroir de salle de bain, tout sourire, s'appliquant de la crème.
"Rejet total" de Monoprix
Libération rapporte que les commentaires ont commencé à être modérés par le community manager de Monoprix, animateur des réseaux sociaux de l'enseigne, après le weekend.
"Le Groupe Monoprix et l’ensemble de ses collaborateurs ne cautionnent évidemment aucun des propos scandaleux qui ont gâché cette belle publication au cours des dernières heures", a écrit la marque en commentaire du post, épinglé tout en haut du fil de messages, le 14 décembre.
Monoprix a décidé de ne pas supprimer tous les commentaires haineux. "Plutôt que d’effacer ces commentaires honteux, nous avons fait le choix de leur opposer notre rejet total. Notre entreprise est engagée de longue date dans la lutte contre toutes les formes de discriminations", explique le message.
Il faut regarder en face la bêtise et le racisme que l’on observe trop souvent sur les réseaux sociaux.
"Supprimer ces publications scandaleuses, c’est faire comme ci celles-ci n’avaient jamais existé," encore encore un porte-parole de la direction générale à Libération. "Il faut pourtant regarder en face la bêtise et le racisme que l’on observe trop souvent sur les réseaux sociaux."
L'inaction de Facebook pointée par Christelle Yambayisa
Voir cette publication sur Instagram
De son côté, Christelle Yambayisa a interpellé Facebook dans une vidéo, le 14 décembre. Elle interpelle directement la plateforme, lui demandant de s'expliquer sur son manque de réactivité face aux commentaires haineux.
La vidéo du jour :
"Comment avec votre impact, votre place dans la société vos équipes arrivent à concevoir une intelligence artificielle capable de détecter n’importe quel mot ou groupe de mots associés à la situation sanitaire, mais sont incapables depuis des années de modérer ou supprimer du contenu et des commentaires racistes, misogynes, homophobes, antisémites, d’injures et de harcèlement ?", demande la jeune femme âgée de 32 ans, qui a déjà collaboré avec Soeur, Zadig et Voltaire, ou Gérard Darrel.
J'ai pensé aux jeunes qui ne sont pas armés pour encaisser le choc, et qui en souffrent terriblement
"Si je vous pose cette question, c'est parce qu'en recevant les captures d'écran [de ces commentaires, ndr], j'ai été blessée", explique Christelle Yambayisa. "Surtout, j'ai ressenti ce que ressentent les personnes qui subissent le cyberharcèlement. J'ai aussi pensé aux jeunes qui ne sont pas armés pour encaisser le choc, et qui en souffrent terriblement", poursuit-elle, la voix émue.
L'association SOS Racisme a proposé au mannequin de porter plainte, mais elle a pour l'instant refusé, indique Libération.
Facebook n'a commencé à supprimer à son tour des commentaires haineux que cinq jours après la publication de Monoprix, souligne le quotidien.
Facebook sommé de s'améliorer depuis des années
La question de la modération des commentaires haineux sur Facebook est épineuse. Régulièrement confronté à sa responsabilité, son directeur et co-créateur, Mark Zuckerberg, a longtemps soutenu que Facebook n'est pas responsable du contenu qu'il héberge, qu'il soit haineux ou colportant de fausses informations.
Mais ces dernières années, l'entreprise américaine a commencé à vouloir faire preuve de bonne foi, face à la pression grandissante de milieux associatifs et politique.
En juin dernier, Facebook avait ainsi promis de ne plus accepter de publicités stipulant que certains ethnies, origines, nationalités, genres, ou orientation sexuelle, sont plus à risque pour la santé des autres.
Une décision prise après le boycott de plusieurs grosses marques ou groupes industriels, comme Unilever, réclamant un durcissement de la modération des contenus.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique Assemblée nationale: Vital Kamerhe remporte la primaire de l’Union Sacrée pour la présidence du perchoir
23.04.2024, 17 commentairesPolitique Primaires à l'Union sacrée : ''Une manière planifiée d'écarter Vital Kamerhe de la course à la tête de l'Assemblée nationale'' (UNC)
22.04.2024, 16 commentairesPolitique «Soutenir Tshisekedi pendant la campagne de 2023 ne signifie pas donner un chèque blanc à son entourage des binationaux pour piller le pays »(A-Daniel Shekomba)
22.04.2024, 9 commentaires
Ils nous font confiance