Santé
Une équipe de l’ULB (Institut Jules Bordet et Erasme), associée à l’université d’Anvers et à la KULeuven, vient de faire une publication prometteuse. Elle pourrait permettre à terme de ne plus opérer inutilement une proportion de patientes qui présentent des métastases localisées dans le foie.
Ce développement de métastases hépatiques représente une cause majeure de mortalité chez les patientes atteintes de cancer du sein. Une opération pour ôter ces lésions peut permettre dans 20% des cas d’améliorer la survie, et parfois même, de guérir. Mais chez une majorité de patientes opérées de ces métastases du foie, par contre, la maladie récidive, malgré l’opération.
Deux types de métastases
Si l’on pouvait prédire dans quel cas cela peut valoir la peine d’opérer, et dans quel autre, cela sera inutile, ce serait un grand progrès. Et c’est là que l’étude de l’équipe de recherche pilotée par le professeur Vincent Donckier est motivante.
Actuellement, il n’existe pas de facteurs permettant de prédire ces évolutions différentes après la chirurgie. Dans son étude, publiée ce vendredi dans la revue NPJ Breast Cancer, l’équipe a observé la structure microscopique de ces métastases, et a découvert que les métastases hépatiques du cancer du sein peuvent se développer selon 2 types différents : parfois, les métastases sont entourées par une capsule fibreuse, et parfois, les cellules cancéreuses infiltrent directement le foie. Les résultats de la chirurgie sont très significativement meilleurs chez les patientes opérées pour des métastases du premier type, permettant des survies à long terme, alors que toutes les patientes opérées pour des métastases de type infiltrant ont récidivé dans les 20 mois après l’opération.
Un jour le prédire ?
Cette première observation ouvre de nouvelles perspectives, pour mieux sélectionner les patientes candidates à un traitement chirurgical, mieux comprendre les différents modes de progression du cancer du sein et, potentiellement, développer de nouvelles approches thérapeutiques. Pour l’instant, cette distinction entre deux modes de progression ne se fait qu’a posteriori, de façon microscopique, mais grâce aux progrès de la résonance magnétique nucléaire, associés à ceux des algorithmes et de l’intelligence artificielle, on pourrait, à terme, faire ce diagnostic de façon prédictive.
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