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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Afrique

Deux ans après la révolution, le Soudan s’enfonce dans la crise

2020-12-21
21.12.2020
2020-12-21
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Le 19 décembre 2018, des centaines de Soudanais se soulevaient dans plusieurs villes du pays pour protester contre la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Le mouvement aboutira, quatre mois plus tard, à la destitution du président Omar el-Béchir. Incarcéré à Khartoum depuis lors, le président déchu pourrait être prochainement remis à la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, où il doit répondre d’accusations de génocide et crimes de guerre. Un dossier épineux pour les nouvelles autorités au pouvoir à Khartoum, qui doivent aujourd’hui faire face à de nombreux défis pour l’avenir du pays, après 30 ans de dictature d’Omar el-Béchir.

Omar el-Béchir : 30 ans de dictature

Arrivé au pouvoir à la suite à un coup d’Etat soutenu par les Frères musulmans, en 1989, Omar el-Béchir aura régné sans partage sur le Soudan pendant près de 30 ans. Ses premières réformes seront d’introduire la charia et de suspendre les partis politiques. Instaurant de fait une dictature religieuse, il offre l’asile à de nombreux activistes islamistes dont Oussama Ben Laden, le chef du groupe terroriste Al-Qaïda, qui s’installe au Soudan de 1992 à 1996.

En 1993, les Etats-Unis ferment leur ambassade à Khartoum et décident de placer le Soudan sur la liste des pays accusés de soutenir le terrorisme. La tension entre les deux pays montera encore d’un cran, en 1998, à la suite des attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (200 morts), revendiqués par Al-Qaïda.


Omar el-Béchir en 2008. © Salah Malkawi/ Getty Images

Génocide au Darfour

En 2003, le Darfour, une vaste région de l’est du Soudan, s’embrase. Sur fond de sécheresse, de convoitises économiques et de rivalités ethniques, les miliciens Janjawids, arabophones et pro-gouvernementaux, s’opposent violemment aux forces rebelles du Mouvement de Libération du Soudan et d’autres milices liguées contre le pouvoir de Khartoum. Omar el-Béchir décide alors de soutenir les Janjawids et lance son armée dans ce conflit qui fera 300.000 morts et près de 2,7 millions de déplacés. Un bilan qu’une commission d’enquête des Nation unie qualifiera de " crimes contre l’humanité ". Les Etats-Unis iront plus loin en évoquant un possible " génocide ".

Face au refus des autorités soudanaises d’enquêter sur la question, le dossier sera finalement transmis à la Cour pénale internationale qui décidera en 2009 de poursuivre Omar el-Béchir pour sa responsabilité dans les massacres commis au Darfour. Il devient alors le premier chef d’Etat en exercice recherché par la CPI. Un mandat d’arrêt international est lancé contre le dictateur mais celui-ci continue de voyager sans s’en soucier. Il visite plus d’une quinzaine de pays, assistant à plusieurs sommets de la Ligue arabe ou de l’Union africaine, sans être arrêté.

La partition du pays

En 2011, Omar el-Béchir est réélu lors des premières élections multipartites (boycottées par l’opposition), depuis 25 ans. Cette année marque aussi un tournant dans son règne car, à la suite d’un référendum qui met fin à de longues années de guerre, le Soudan du Sud (majoritairement non-arabophone, chrétien et animiste) proclame son indépendance, amputant ainsi Khartoum de trois quarts de ses réserves de pétrole. Les effets de la partition sur l’économie du pays se font rapidement ressentir et les premières " émeutes de la faim " éclatent dans la capitale soudanaise dès 2013.

Début 2018, les manifestations reprennent à Khartoum et dans d’autres grandes villes du pays contre l’inflation des prix des denrées alimentaires. Le mouvement s’intensifie à partir de décembre 2019 jusqu’à la destitution et à l’arrestation du président el-Béchir par l’armée en avril 2020. Depuis lors, la tension règne entre le "Conseil militaire de transition" et les représentants civils du mouvement populaire qui a fait chuter le dictateur. Ce samedi, des milliers de manifestants étaient encore rassemblés face au palais présidentiel à Khartoum pour réclamer la chute définitive du régime. Ils demandent également que les responsables de la répression durant la révolution soient traduits en justice.

Transition en péril

La récente décision des Etats-Unis de retirer le Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme et de mettre un terme aux sanctions économiques qui visent le pays (en échange de la normalisation des relations avec Israël et du paiement d’une indemnisation de 335 millions de dollars pour les familles des victimes américaines dans les attentats contre les ambassades en 1998), pourrait ouvrir la voie à une reprise des investissements internationaux au Soudan. Mais c’est bien la seule perspective encourageante qui pointe à l’horizon. Car le pays vit actuellement une des plus graves crises économiques de son histoire accentuée par la pandémie de Covid-19. Une tension qui ne facilite pas la transition démocratique entre militaires et civils.

Pour ne rien arranger, le conflit qui se déroule depuis plusieurs semaines dans la région voisine du Tigré, en Ethiopie, commence à déborder au Soudan. Au cours de ces dernières semaines, 50.000 réfugiés fuyant les combats entre l’armée éthiopienne et les troupes tigréennes du TPLF ont franchi la frontière. Et depuis lors, la tension ne cesse de monter entre les deux voisins. Ce samedi, en réponse à une embuscade de l’armée éthiopienne qui a visé des soldats soudanais, il y a quelques jours, Khartoum a décidé de dépêcher d’importants renforts militaires à la frontière. Un mouvement de troupe qui fait craindre le début d’une nouvelle crise, armée cette fois, dans le pays.

Benoît Feyt
RTBF / MCP, via mediacongo.net
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