L’acteur et scénariste Jean-Pierre Bacri est décédé à l’âge de 69 ans

L’acteur, scénariste, et réalisateur Jean-Pierre Bacri est décédé à l’âge de 69 ans des suites d’un cancer. Cinq fois récompensé aux César, il était le ronchon préféré du cinéma français.

L’acteur Jean-Pierre Bacri est décédé ce lundi 18 janvier à l’âge de 69 ans des suites d’un cancer, a annoncé son agente Anne Alvares-Correa à BFMTV.

Acteur, scénariste, réalisateur, il est notamment connu pour son association avec Agnès Jaoui, avec qui il a joué et coécrit plusieurs pièces de théâtre et films.

L’homme, figure du théâtre et du cinéma français, occupait une place de choix auprès du public pour ses rôles d’anti-héros râleurs et désabusés mais profondément humains.

Cinq fois récompensé aux César

Il a reçu au théâtre le Molière de l’auteur en 1992 pour Cuisine et Dépendances. Au cinéma, il a reçu quatre fois le César du meilleur scénario original, une fois celui du meilleur acteur dans un second rôle et a été nommé six fois pour le César du meilleur acteur.

Le comédien et auteur confiait il y a quelques années ne pas aimer les héros. Je «ne crois pas aux types éclatants de bonheur» : «traquer le vécu, la sobriété, la pudeur», «refuser la tricherie» est une profession de foi.

Une morale transmise par son père

Dans les rôles qu’il choisissait, ou ceux qu’il écrivait avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri pourfendait le sectarisme culturel, le conformisme, les chapelles, la servilité...

C’est son père qui lui avait transmis cette morale, lors de son enfance à Castiglione (Algérie), où il naît en mai 1951. Facteur, il travaillait le week-end dans le cinéma de la ville et avait fait découvrir le 7e Art à son fils.

En 1962, la famille émigre à Cannes, où Jean-Pierre Bacri entreprend des études de lettres.

Quand il monte à Paris et pousse la porte d’un cours d’art dramatique, c’est d’abord l’écriture qui l’intéresse.

En 1977, il écrit sa première pièce, Tout simplement, vite suivie de trois autres. Parallèlement, Jean-Pierre Bacri décroche de petits rôles à la télévision et sur les planches.

En 1982, son personnage de proxénète dans Le Grand Pardon d’Alexandre Arcady le fait connaître du grand public.

Deux ans plus tard, il est nommé aux César comme meilleur acteur dans un second rôle pour son personnage de flic dépassé et taciturne dans Subway de Luc Besson.

Son talent a éclaté au côté d’Agnès Jaoui qu’il rencontre en 1987 au théâtre dans L’anniversaire de Pinter.

Très vite, les «Jacri» - comme les surnommait Resnais - ont mis en commun leur humour acide et leur don d’observation pour écrire à quatre mains.

Leur première pièce Cuisine et dépendances (1992) est un succès vite adapté au cinéma, tout comme Un air de famille (1996).

Alain Resnais fait appel à eux pour les scenarii de Smoking/NoSmoking (1993) et On connaît la chanson (1997).

Puis Agnès Jaoui passe derrière la caméra pour Le goût des autres (2000).

Moins présent ces dernières années

Ces dernières années, l’acteur tournait moins, se limitant à deux films par an et revendiquant son droit à la paresse.

En 2017, il avait également joué dans Grand froid de Gérard Pautonnier et Santa et Cie d’Alain Chabat.

Et dans Le Sens de la fête d’Olivier Nakache et Eric Toledano, il est irrésistible dans le rôle de Max, organisateur d’un mariage où rien ne se déroule comme prévu, un rôle d’éternel bougon taillé sur mesure. Parmi ses tout derniers films, Place publique, d’Agnès Jaoui, en 2018.

Les réactions n’ont pas tardé sur Twitter. L’homme politique Benoît Hamon a réagi, avec émotion.

Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur a, lui aussi, réagi sur Twitter.

Preuve d’un acteur qui a marqué toutes les générations, le jeune comédien Mister V, qui a participé en 2018 avec lui au film Place Publique, lui a aussi rendu hommage.