Ayant pour but principal de constituer une nouvelle majorité parlementaire, l’Union Sacrée de la Nation est née de la rupture de la coalition FCC-CACH dont le FCC était majoritaire au parlement. C’est ainsi qu’avec ce divorce, l’Union Sacrée de la Nation se constitue avec l’adhésion de plusieurs partis politiques dont l’ancienne majorité (FCC) et de l’opposition, mais aussi des Députés nationaux de Lamuka qui, selon la DYSOC, se sont détournés de leur mission, « celle de lutter pour l’adoption consensuelle des réformes impératives à mettre en œuvre, aux fins de résoudre la crise de légitimité née du chaos électoral de décembre 2018 ». Ainsi, la Dynamique pour une sortie de crise que chapeaute Jean-Pierre Lisanga Bonganga demande à ces derniers d’avoir le courage de se déterminer. « Ils ne peuvent pas adhérer à l’Union Sacrée et continuer à prétendre être dans Lamuka », dit-il dans la déclaration politique dont voici la substance.
DYNAMIQUE POUR UNE SORTIE DE CRISE « DYSOC »
Déclaration politique en rapport avec la violation systématique de la Constitution et des textes légaux qui régissent l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo
- Depuis son lancement, la Dynamique pour une sortie de crise, DYSOC en sigle, n’a pas cessé d’alerter l’opinion tant nationale qu’internationale sur la dérive dictatoriale du régime politique actuel, au travers de nombreuses violations de la Constitution et des lois de la République ;
- Dans le sombre dessein, de vouloir à tout prix conférer une majorité arithmétique à sa fameuse Union Sacrée, dont il veut faire mécaniquement sa caisse de résonnance, le Président Félix Tshisekedi Tshilombo s’engage à réaliser dans le Parlement de notre pays ce qui ne se fait nulle part ailleurs ;
- La DYSOC salue et félicite le Parlement Européen qui, face à cette attitude scandaleuse au regard des us et coutumes parlementaires, vient de condamner sévèrement la mise en place, par le président Félix Tshisekedi Tshilombo, d’une nouvelle majorité parlementaire au cours d’une même législature et appelle à la mobilisation de tous les Parlements du monde pour contrer cette action ;
- La DYSOC rappelle et soutient que les missions du Bureau d’âge de l’Assemblée Nationale, mise en place à la suite de la déchéance de l’ancien Bureau définitif, sont limitées dans leur définition, par le Règlement Intérieur de la Représentation Nationale jugé par ailleurs, conforme à la Constitution, par la Cour Constitutionnelle ;
- Aucun article de la Constitution, aucune loi, encore moins aucune disposition du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale ne prévoit que le Premier Ministre, Chef du gouvernement, peut comparaitre devant un Bureau d’âge, d’autant plus que c’est sous la présidence d’un Bureau définitif que le Premier Ministre et son Gouvernement ont été investis ;
- De même, il n’est pas non plus prévu, par les textes légaux régissant la chambre base du Parlement, une disposition permettant l’adoption, par l’ entremise du Bureau d’ âge, qui est un Bureau provisoire, d’une loi de ratification ;
- La mission du Bureau d’âge se limite strictement à l’organisation du scrutin en vue de la mise en place du Bureau définitif ;
- Pour la DYSOC, aucun débat, dont l’objet est étranger à la mission du Bureau d’âge, ne peut légalement avoir lieu sous la présidence de ce dernier ;
- La DYSOC estime que le premier Ministre en fonction, à ce jour, a le droit et le devoir de ne pas répondre à l’invitation du Bureau d’âge de l’Assemblée Nationale, conformément à l’article 28 de la Constitution qui dispose : ”Nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal…” ;
- En réalité, la démarche du Président Félix Tshisekedi Tshilombo s’inscrit dans une logique de coup d’Etat Constitutionnel permanent, logique dans laquelle il s’est enfermé, par le mécanisme ayant conduit à sa prise de pouvoir d’une part, accompagné malheureusement par des députés Lamuka d’autre part, députés qui se sont détournés de leur mission, celle de lutter pour l’ adoption consensuelle des réformes impératives à mettre en œuvre, aux fins de résoudre la crise de légitimité née du chaos électoral de décembre 2018 ;
- Aussi, la DYSOC demande-t-elle aux députés nationaux de LAMUKA, d’avoir le courage de se déterminer. Ils ne peuvent pas adhérer à l’Union Sacrée et continuer à prétendre être dans LAMUKA. Ils ne peuvent pas s’assoir entre deux chaises qui, surcroit, n’ont pas la même hauteur ;
- Par ailleurs, la DYSOC se demande pourquoi s’évertue-t-on à violer la Constitution et les lois de la République, pour une question qui nécessite la mise en place, en une seule séance, du Bureau définitif de l’Assemblée Nationale ;
- De ce qui précède, la DYSOC constate que toutes ces manœuvres dilatoires ne font qu’amplifier davantage la crise qui ronge notre pays qui, si on n’y prend garde, va être mis au banc de la Communauté Internationale ;
- En tout état de cause, la DYSOC s’inscrit résolument dans la vision du président Martin Fayulu Madidi, Coordonnateur en exercice de la coalition Lamuka, vision du strict respect de la Constitution et des lois de la République ;
- C’est pourquoi, la DYSOC réaffirme, une fois de plus, que seul un Dialogue entre les différentes parties prenantes à la crise, sous les bons offices des évêques catholiques et protestants, avec la facilitation des organisations sous régionales et de la Communautés Internationale, dialogue pour l’ adoption consensuelle des réformes impératives à mettre en œuvre, constitue la voie idoine de sortie de crise. On peut tout nous empêcher, sauf nous interdire de réfléchir.
Fait à Kinshasa, le 23 janvier 2021
Le Coordonnateur
Jean-Pierre Lisanga Bonganga
Jean-Pierre Lisanga Bonganga