Religion
L’un des temps forts du voyage du pape François en Irak est la rencontre avec le grand ayatollah Ali Sistani ce samedi 6 mars au matin à Najaf, la cité spirituelle des chiites d’Irak. Dans un communiqué, le grand ayatollah Ali Sistani a indiqué que « les chrétiens d'Irak doivent vivre en paix ».
C'est une rencontre historique par deux aspects, écrit notre envoyé spécial, Arthur Herlin, jamais un pape n’avait rencontré un leader chiite et par ailleurs Ali Sistani ne reçoit habituellement aucun chef d’État. On comprend donc mieux pourquoi le pape affichait un visage particulièrement solennel lorsqu’il s’est rendu dans la modeste demeure du chef spirituel chiite. C’est le fils du religieux musulman de 90 ans qui a accueilli le pape à l’entrée - au beau milieu d’un lâcher de colombe avant de l’accompagner à l’intérieur de l’édifice.
Au cours de leur entretien privé qui a duré plus longtemps que prévu, les deux hommes ont souligné « l'importance de la collaboration et de l’amitié » entre leurs religions afin qu’« elles contribuent au bien de l’Irak ». Le pape a également remercié le grand ayatollah pour avoir élevé la voix pour défendre les plus faibles, mais aussi pour avoir affirmé le caractère sacré de la vie humaine et l'importance de l'unité du peuple irakien. L’enjeu pour le pontife est ici aussi de hisser le dialogue avec les chiites au niveau de celui entrepris avec les musulmans sunnites il y a deux ans, quand le pape a réussi a signer un document commun avec la branche sunnite de l’islam à Abou Dabi.
Un décor spartiate
Les deux hommes, l'un vêtu de blanc, l'autre de noir, sont assis à côté d'une table basse, dans l'angle d'une pièce au décor spartiate. C'est l'image qui restera donc de cette rencontre historique entre le chef de l'Église catholique, le pape François, et le dignitaire chiite le plus influent d'Irak, le grand ayatollah Sistani. Au côté de François, plusieurs prélats catholiques, mais aucun responable politique irakien n'a été autorisé par le bureau de l'ayatollah à pénétrer dans la pièce.
Dans sa résidence de Najaf, l'une des deux villes saintes chiites d'Irak, Ali Sistani reçoit peu, et pratiquement jamais de dirigeants politiques ou étrangers. Ses paroles, on ne les a pas directement entendues, elles n'ont pas été enregistrées, mais elles sont rapportées à l'extérieur après les 50 minutes qu'a duré l'entretien : pour le grand ayatollah, source d'inspiration de dizaines de millions de chiites en Irak et au-delà, les chrétiens d'Irak devraient vivre en paix et en sécurité et bénéficier de tous les droits constitutionnels. Le message est puissant : pour le leader chiite, les chrétiens du pays ne sont pas des citoyens de seconde zone. Le pape l'a remercié de ses fortes paroles en faveur des persécutés et souligne à son tour l'importance de l'unité du peuple irakien. Des propos qui ont sûrement été appréciés de l'ayatollah, qui défend de longue date un chiisme national, libéré des influences étrangères, et notamment iranienne.
Le volet interreligieux se poursuit
Le volet interreligieux du voyage de François en Irak ne s'est pas achevé à Najaf ; le pape a retrouvé des chefs religieux dans la plaine d’Ur. Une petite scène a été installée au beau milieu d’un désert de roches aux abords de ruines datant de l’époque sumérienne et d’un immense temple. Outre des musulmans chiites et suniites, Le pape a rencontré ici dans le berceau d’Abraham des juifs, mais aussi des Yézidis, des mandéens, des kakaï, des zoroastriens. Il y a lancé un plaidoyer pour la paix et l'unité en Syrie.
« La Syrie, martyrisée, doit cheminer du conflit à l'unité » un message de paix a été lancé par le pape tout juste dix ans après le début de la guerre entre l'armée de Bachar el-Assad et la rébellion syrienne. « La paix, assure François, n'exige ni vainqueurs ni vaincus, mais des frères et des soeurs qui, malgré les incompréhensions et les blessures du passé, doivent avancer ensemble. Il est indigne, poursuit-il, alors que nous sommes tous éprouvés par la crise sanitaire, que l'on ne pense qu'à soi. Il n'y aura pas de paix sans partage ni accueil, sans une justice qui assure équité et promotion pour tous, à commencer par les plus faibles. Il n'y aura pas de paix sans des peuples qui tendent la main à d'autres peuples. Il nous revient, conclut le pape François, à nous, croyants de toutes les religions, de convertir les instruments de haine en instrument de paix ».
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