Société
Chaque pluie qui s’annonce et même qui tombe sur la Ville de Kinshasa constitue aujourd’hui un motif d’inquiétude non seulement pour les autorités de la cité, mais aussi pour tous les Kinoises et Kinois. La principale raison réside dans la crainte des catastrophes qui ravagent cette ville à l’occasion de chaque précipitation, particulièrement dans plusieurs parties de la ville où règne un grand désordre dans la vente des terrains et espaces verts. Une anarchie foncière tolérée par tous ceux qui y tirent un profit quelconque. Des tels dossiers démarrent généralement par des contacts avec un chef de rue ou un chef de quartier qui, généralement, maîtrise les tenants et aboutissants de la vente anarchique des espaces verts, terrains et parcelles du coin. Il négocie le marché pour en tirer la maximum de profit avant d’amener son client à la commune.
Sur place, les fonctionnaires municipaux indélicats entretiennent toujours des filières de vente bien huilées. Ils prennent le dossier moyennant des frais fixés par eux pour intéresser le maire qui, souvent, fini par céder et conférer à la vente anarchique un sceau officiel. A partir de cet instant, l’acheteur de l’espace vert ou d’un tronçon de rue – comme c’était le cas à Mont-Ngafula – se croit dans tous ses droits et construit calmement. Aucun agent de la municipalité ne pourra plus le déguerpir. C’est de cette manière que la ville se retrouve avec des bidonville et des quartiers entiers, érigés sans aucune urbanisation. Même dans les anciennes communes kinoises, là où il y avait un plan d’urbanisation conçue par les colonisateurs, on trouve actuellement des rues, des terrains et des tunnels de communication bouchés par des constructions anarchiques.
Quartier Ndanu : des maisons rasées mais reconstruites le long de la digue
Le cas malheureux de la perte de vie d’une jeune mère de jumeaux, à Lemba, est un exemple tragique du manque de maîtrise de l’urbanisation dans la capitale. Là, le pavé d’un salon, construit sur la dalle d’un égout fragilisé par les eaux, avait cédé, aspirant dans l’abîme et la mort, la maîtresse de la maison, pendant qu’il pleuvait abondamment dehors. De nombreux cas foisonnent dans toutes les communes kinoises. A Bandalungwa, Matete, Kalamu (particulièrement Matonge), Gombe etc, tous les espaces verts et couloirs de communication laissés avant l’indépendance du Congo ont été vendus avec la complicité des bourgmestres.
A Limete, le quartier Ndanu est un terrain attribué jadis aux sinistrés expropriés le long de la route de Poids-Lourds, à l’époque du gouverneur Kabayidi. Avec la boulimie financière des chefs de quartier et des bourgmestres, les espaces laissés vides le long de la digue protégeant l’agglomération ont été vendus. Cette anarchie a conduit à l’érosion de la digue qui avait pour rôle de contenir les eaux des rivières N’Djili et Matete, qui se croisent sur ce terrain. Ces constructions anarchiques le long de la digue ont été rasées à l’époque du gouverneur Théophile Bemba et leurs propriétaires réinstallés à Kinkole. En outre, une initiative de réparation de la digue a aussi été entreprise. Malheureusement, le chef de quartier, en toute impunité, a revendu à d’autres preneurs les terrains dégagés le long de la digue. Cette impunité encourage tous les prédateurs fonciers. Et au fur et à mesure que les autorités se succèdent, les bourgmestres laissent faire, dans pratiquement toutes les municipalités kinoises.
Lotissement des sites sans tenir compte de l’état du terrain
Cette boulimie de la vente des terrains vierges à conduit également aux lotissements des terrains marécageux qui sont aussi inondés à chaque pluie, avec des dégâts collatéraux. C’est le cas des quartiers Salongo (à Limete) et Debonhomme (à Matete) où la rivière N’Djili cause des dommages matériels et humains chaque fois. La répression contre l’anarchie foncière étant absente, l’exemple du désordre vécu à Limete/Ndanu se retrouve pratiquement dans tous les nouveaux quartiers et communes occupés après l’indépendance par les Kinois. Lemba/Livulu, Maluku, Kinkole, Ngalilema etc se trouvent dans le même cas. Il est donc temps que les autorités urbaines se ravisent et ramènent le règne du droit.
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