Monde
Il y a dix ans, le 2 mai 2011, le terroriste islamiste le plus connu du monde était retrouvé au Pakistan et abattu. Oussama Ben Laden, commanditaire des attentats du 11 septembre 2001 à New York, avait réussi à se cacher pendant une dizaine d’années, et à se hisser au rang d’ennemi public numéro 1 des Etats-Unis et, plus globalement, du monde occidental.
Dix ans plus tard, le terrorisme islamiste s’est répandu partout à travers le globe, porté par des organisations comme Daesh et diverses branches d’Al-Qaïda, que Ben Laden avait fondé dans les années 1980. L’aura de ce dernier est-elle toujours aussi présente ?
Ces dernières années, c’est plutôt l’organisation Daesh, autoproclamée Etat islamique, qui a fait parler d’elle, développant une toile gigantesque dans le monde entier, jusqu’à sa chute en 2019.
De son côté, Al-Qaïda n’est pas morte pour autant. "Elle a été éclipsée par le phénomène Daesh à travers tout l’épisode syro-irakien, mais Al-Qaïda reste malgré tout, dans le champ du paysage islamiste, le mastodonte sunnite qui est par défaut toujours associé aux grandes victoires de cette utopie idéologique et qui s’est cristallisé autour de figures emblématiques comme Oussama Ben Laden, Abdallah Azzam ou Abou Moussab al-Zarqaoui", rappelle Didier Leroy, chercheur à l’Institut royal supérieur de défense (IRSD). Un statut qu’elle doit beaucoup à son ancien leader, Oussama Ben Laden, de 1988 à sa mort. "Il restera le centre de la trinité des figures héroïsées dans les milieux djihadistes", explique le chercheur.
L’idéologie djihadiste a su récupérer pas mal d’esprits désillusionnés
Une aura revendiquée également par l’organisation Etat islamique. "Si Daesh a pris ses distances avec Al-Qaïda, ce sont pour des raisons de leadership, précise Didier Leroy. Elle s’inscrit complètement en tant qu’héritière d’Abdallah Azzam et d’Oussama Ben Laden, qui jouit d’une sorte d’aura tant du côté d’Al-Qaïda que du côté de Daesh."
La perte d’un leader aussi charismatique pourrait d’ailleurs expliquer les faiblesses actuelles d’Al-Qaïda et sa crise de leadership. "Ceci dit, c’est un mouvement dont le processus est conçu de manière à pouvoir développer des mécanismes de relève au-delà de la perte de tout leader emblématique", note Didier Leroy.
Pour le spécialiste, l’héritage d’Oussama Ben Laden se voit aujourd’hui dans la manière dont le terrorisme islamiste recrute ses fidèles. "C’est un état d’esprit, une rage qui a su fusionner avec l’idéologie la plus révolutionnaire et simple, explique-t-il. L’idéologie djihadiste a su récupérer pas mal d’esprit désillusionné mais toujours lié à des griefs d’injustice dans des sociétés plurielles et c’est le cas en Libye, au Yémen, au Mozambique, etc."
Dans un contexte où les Etats-Unis sont vus comme une superpuissance impérialiste, Oussama Ben Laden fait même figure de héros. "Il reste la personne adulée par tous ceux qui, dans le contexte arabo-musulman, ont cette rage, précise Didier Leroy. Il a fait quelque chose de très grand : il a dévoilé toute la faiblesse du géant militaire américain qui domine la scène mondiale."
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