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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Santé

Coronavirus : Comment l'Inde et le Brésil sont devenus les épicentres de l'épidémie

2021-05-04
04.05.2021
Monde
2021-05-04
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Quand on évoque ces deux pays, les chiffres de l'épidémie ne sont jamais loin. À l'Est, le géant indien, à bout de souffle, se retrouve écrasé sous le poids de la crise sanitaire. Dans ce vaste pays peuplé de 1,3 milliard d'habitants, le bilan est sans appel : près de 400 000 nouvelles contaminations enregistrées ces dernières 24 heures et le cap des 200 000 morts du Covid-19 a été franchi. New Delhi semble puni pour avoir crié victoire trop tôt. 

De l'autre côté de l'Atlantique, le colosse brésilien est enlisé depuis plusieurs mois dans une catastrophe humanitaire. Alors que le pays compte déjà plus de 400 000 morts du Covid-19, ce sont 2000 personnes supplémentaires qui décèdent du virus chaque jour. Certes, les chiffres se stabilisent, mais le nombre de cas quotidien stagne à 50 000. Que ce soit en Inde ou au Brésil, comment en est-on arrivé là ?

La faute aux variants brésilien et indien ?

Ces variants "ont émergé dans une situation de forte circulation du virus. Le Brésil et l'Inde sont deux pays très peuplés et le virus a eu l'opportunité de se transmettre entre les personnes", expose à L'Express le chef du service virologie au CHU de Toulouse, le professeur Jacques Izopet. Certes l'environnement était propice, mais les variants indien et brésilien sont-ils plus contagieux ? "C'est très difficile à dire... Pour évaluer la contagiosité, il faut regarder l'environnement et les propriétés intrinsèques du virus", répond le spécialiste. 

Justement parlons des propriétés des variants indien et brésilien. Le premier est appelé "double mutant", puisqu'il dispose de deux mutations clés L452R et E484Q tandis que le second présente une mutation importante appelée E484K. S'ils n'ont pas les mêmes mutations, ces dernières sont assez proches et sont positionnées au même endroit. "Ces mutations s'observent au niveau de la protéine Spike qui interagit avec le virus. Or, il a pu être montré que des modifications au niveau des acides aminés de cette protéine pouvaient favoriser une affinité sur le récepteur", souligne le virologue. En d'autres termes, ces variants pourraient effectivement se transmettre plus facilement.  

Evolution du nombre de nouveaux cas du Covid-19 par jour au Brésil.

 

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Pour visualiser l'infographie, cliquez ici. 

Et concernant leur résistance aux anticorps ? "S'il existe des modifications au niveau de la protéine de surface, la reconnaissance des antigènes viraux par les anticorps se fera moins bien et le pouvoir de neutralisation deviendra plus faible", explique le Pr. Jacques Izopet. Ainsi les variants indien et brésilien ont des mutations pouvant échapper à la reconnaissance vaccinale, mais il reste très difficile d'en tirer des conclusions. Si ces variants se comportent de la même façon, lequel serait le plus contagieux ? " Impossible à dire", admet le professeur. Match nul aussi concernant leurs effets sur la pandémie : "C'est difficile d'évaluer leur virulence et leur pouvoir pathogène. Ça dépend aussi des facteurs propres à l'hôte." 

Laxisme indien contre négationnisme brésilien

Ainsi, l'implantation de ces variants a été favorisée par une forte circulation du virus dans ces deux pays. "En Inde, l'épidémie s'est propagée par les fêtes religieuses et le pèlerinage d'Haridwar qui a lieu tous les douze ans. Cet événement attire entre deux à trois millions de personnes", indique à L'Express Kamala Marius, maîtresse de conférences en géographie à l'université Bordeaux-Montaigne, auteure de L'Inde, Une puissance vulnérable (aux éditions Bréal). 

Début mars, le gouvernement indien avait déclaré fièrement que le pays était sorti du tunnel. Alors que l'exécutif se réjouit, quelques voix dissidentes se font entendre chez les scientifiques locaux. "Ils avaient déjà repéré le variant indien dès février", souligne la chercheuse. Le Premier ministre indien Narendra Modi n'en démord pas. Organisées en mars et avril, les élections régionales sont maintenues. "Il s'agissait d'une élection très importante, car le Bharatiya Janata Party (parti au pouvoir) voulait remporter les États en jeu. Le résultat tombe aujourd'hui (2 mai) et les médias indiens ne parlent plus que de ça", reprend la spécialiste. 


Au Brésil, le nombre de contaminations n'a cessé d'augmenter entre le mois de novembre et la fin du mois de mars. Si le pays se situe désormais sur un plateau élevé, l'exécutif brésilien a joué un rôle dans ces mauvais résultats. Le président conservateur Jair Bolsonaro a refusé de prendre la crise sanitaire au sérieux, n'hésitant pas à se balader sans masque ou à serrer des mains au début de l'épidémie. Là encore, aucunn confinement national n'a été décrété, même au pire de l'épidémie. Fin avril, une commission d'enquête parlementaire a commencé ses travaux au Sénat pour éclairer les zones d'ombre liées à la gestion de l'épidémie.  

La vaccination : le Brésil et l'Inde à la traîne

Si l'Inde a entamé l'immunisation de sa population mi-février, le Brésil s'y est pris seulement une semaine plus tôt. Et les résultats sont médiocres dans les deux pays. Commençons par le géant asiatique : au 30 avril, 9% de la population avait reçu au moins une dose du vaccin et seuls 1, 9% avaient bénéficié d'une seconde injection selon les données fournies par OurWorldinData. Pensant être tiré d'affaire, le gouvernement indien a inondé le monde entier de sérums contre le Covid- 19 - fabriqués dans ses usines. 

Aujourd'hui, les flacons manquent pour protéger la population. "En Inde on vaccine 3 millions de personnes quotidiennement, mais il en faudrait 10 millions par jour selon les épidémiologistes", éclaire Kamala Marius. Au Brésil, les chiffres de la vaccination ne sont guère meilleurs : 13,7% de la population ayant reçu la première dose (au 30 avril) dont 6,3% qui se sont vus inoculer une deuxième injection. La faute au président brésilien qui a torpillé la campagne de vaccination. Mi-février, Jair Bolsonaro a refusé d'être immunisé et il a appelé la population à ne pas servir de "cobaye" aux firmes pharmaceutiques. 

Chez le géant sud-américain, la vaccination patine aussi faute de doses - à l'instar de l'Inde. Selon la chaîne brésilienne TV Globo, les injections de la seconde dose ont dû être suspendues dans des villes de 14 des 27 États du pays. La vaccination a débuté à la mi-janvier, avec AstraZeneca et le chinois CoronaVac. Mais un troisième vaccin sera bientôt disponible : le Pfizer. Alors que l'Inde doit recevoir le Spountik V dans les prochains jours, l'agence sanitaire brésilienne (Anvisa) s'oppose à l'utilisation du vaccin russe sur son territoire.

Confinement : le Brésil botte en touche

Que ce soit en Inde et au Brésil, les mesures de restrictions restent plus difficiles à mettre en place. En cause: une population nombreuse dans des pays gangrenés par les inégalités. En Amérique du Sud ou dans le Sud-Est asiatique, il n'existe pas de filets de secours pour les travailleurs les plus pauvres. S'ils restent chez eux, pas de nourriture sur la table. Au-delà des caractéristiques propres à ces deux États, l'Inde et le Brésil ont adopté des stratégies bien différentes. 

Fin mars 2020, l'Inde avait opté pour un confinement total qui s'était étendu jusqu'au mois de juillet. "Cette année, ce sont aux États de décider la mise en place d'un confinement partiel", précise la spécialiste de l'Inde. Samedi, les autorités de New Delhi - où près d'un tiers des personnes testées est positif - ont annoncé le prolongement d'une semaine du confinement de la ville. Au Brésil, la dynamique est différente. Le président Jair Bolsonaro rejette en bloc l'idée d'un confinement national. Dans certaines villes du pays, comme à Rio de Janeiro, les bars et restaurants ont même rouvert, rappelle Franceinfo. Au niveau régional, les autorités ont levé la plupart des mesures de restrictions avant la fin de la deuxième vague de la crise sanitaire. 

Deux systèmes hospitaliers inégalitaires

Au Brésil et en Inde, le constat reste le même : le système hospitalier est au bord de l'effondrement. Dans le pays géré d'une main de fer par Bolsonaro, les hôpitaux manquent de sédatifs et peinent à répondre à l'afflux des personnes atteintes du Covid-19. Des patients gravement malades sont attachés et intubés sans pouvoir recevoir des produits appropriés. En Inde, les hôpitaux font face à une pénurie d'oxygène et les bonbonnes s'échangent désormais au marché noir - pour une somme astronomique. À noter que l'oxygène se faisait rare aussi dans la ville brésilienne de Manaus, au début du mois de janvier. 

Alors, peut-on mettre sur le même plan les systèmes hospitaliers brésilien et indien ? "En Inde, le système est en faillite depuis des décennies. Il y a très peu de médecins dans le public, tout le monde est parti dans le privé", déplore Kamala Marius. Si l'hôpital public est gratuit en Inde, le problème, selon elle, vient du fait qu'il n'y a pas suffisamment d'infrastructures pour accueillir les plus démunis. Au Brésil, même état des lieux. Réputé pour son système de santé donnant un accès gratuit et universel aux soins, le vernis brésilien se craquelle. De fortes inégalités demeurent dans les zones les plus pauvres où les équipements sont parfois vétustes.


Lexpress / MCP, via mediacongo.net
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Salima @TTYVYQL   Message  - Publié le 04.05.2021 à 15:20
BEWARE THE INDIANS AND BRASILIANS IN CONGO!

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