Economie
Analyse-Dans la foulée des aveux du Président du Conseil d’Administration de la Gécamines, Albert Yuma, qui a distillé dernièrement dans l’opinion tant nationale qu’internationale, des informations relatives au pillage planifié des gisements miniers congolais voici plus de dix ans, les autorités congolaises se sentent interpellées par l’impératif de renégocier les différents contrats miniers passés, dans le noble et unique objectif de préserver les intérêts du peuple.
C’est dans ce cadre que le Premier ministre congolais, Sama Lukonde, a rencontré en début de semaine, des responsables la firme Glencore, en vue d’examiner les pistes pouvant amener à la rectification concertée des contrats miniers conclus avec Kinshasa.
On laisse entendre que c’est la même logique qui anime le nouveau leadership national, dans l’approche des contrats miniers conclus en 2007 avec un consortium d’entreprises chinoises, avec à leur tête Sicomines.
On rappelle que dans cette joint-venture, la Gécamines était créditée de 32 % de parts tandis qu’un consortium d’entreprises publiques chinoises, composé de Sinohydro, Chaine Railway Group, Zhejiang Huaou Cobalt Co et China Machinery Engineering Group, se partageait 68 % de parts.
Selon les termes dudit contrat, la partie chinoise s’engageait à financer, à hauteur de 6,6 milliards de dollars américains, des travaux de réhabilitation et de modernisation des infrastructures de base, sur l’ensemble du territoire congolais, en contrepartie des minerais, principalement le cuivre et le cobalt, à exploiter dans l’ex-province du Katanga.
Bien que sérieusement critiqués au niveau de la Banque Mondiale et l’ITIE (Initiative Internationale pour la Transparence dans les Industries Extractives) ainsi que de l’opinion interne, qui y voyaient un marché de dupes, au détriment de l’Etat congolais, en dépit de l’interpellation, à l’Assemblée nationale, du ministre des Infrastructures et Travaux Publics de l’époque, Pierre Lumbi, les fameux « contrats chinois » étaient validés, sous le régime du passage en force de l’AMP (Alliance de la Majorité Présidentielle), alors tenue par un des hommes forts du régime, feu Augustin Katumba Mwanke.
Mais au finish, la partie chinoise n’avait pas tenu ses promesses visant à mener à leur terme le chantier des infrastructures. Plus grave, la République Démocratique du Congo se retrouvait, en 2019, avec un supplément de dette de 2,56 milliards de dollars américains, laquelle représentait 40% de la dette extérieure globale du pays.
Le fameux deal « Infrastructures contre minerais » s’était finalement avéré comme un authentique contrat léonin.
L’heure de la renégociation
Au regard de la lourde hypothèse qui pèse sur les minerais congolais depuis plusieurs années, le nouveau leadership du pays est décidé à convaincre les différents partenaires, privés comme étatiques, de la nécessité de rentrer à la table de négociation.
En dépit de la volonté clairement affichée par Kinshasa de renégocier, à tout prix, un accord qui pose sérieusement problème, on laisse entendre que la voie diplomatique serait privilégiée.
Des contacts préliminaires sont ainsi signalés entre le cabinet du Chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, et celui de son homologue chinois, Xi Jiping.
Il était même question d’une rencontre au sommet entre les deux Chefs d’Etat, entre avril et mai 2021, mais celle-ci a été repoussée à plus tard, à la demande de Kinshasa.
On signale que l’agenda chargé du Président congolais, qui assume présentement la présidence de l’Union Africaine, est à la base du report de son voyage en Chine, car il devrait prendre part, le 18 mai à Paris, au Sommet sur le financement des économies africaines, à l’invitation du président français, Emmanuel Macron.
Un des points inscrits à l’ordre du jour va porter sur les dettes des Etats africains vis-à-vis de la Chine.
On retient, toutefois, que les jalons de la renégociation ont été posés en janvier dernier, lors de la visite officielle à Kinshasa du ministre chinois des Affaires Etrangères, Wang Yi, qui avait rencontré plusieurs officiels congolais, dont le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.
Les chances de renégociation des contrats chinois restent donc franches.
On pense même que les deux parties pourraient aller plus loin, c’est-à-dire à la conclusion d’un nouveau partenariat, sous le label de la « Belt and Road Initiative ou « Nouvelle route de la soie », dont l’objectif est l’aménagement, à travers la République Démocratique du Congo, d’infrastructures transnationales appelées à booster son économie.
Ce serait, indique-t-on, la signature de vrais «contrats chinois».
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